RFI
Par Gilles Moreau « Qui veut mourir pour Abidjan ? » : c’est l’intitulé d’un article publié par le site spécialisé SlateAfrique . Il compare la situation politique en Libye à celle qui prévaut en Côte d’Ivoire et s’étonne à ce propos d’une sorte de « deux poids, deux mesures »
« Comme pour la Côte d’Ivoire, l’Union africaine a mis sur pied – pour la Libye – un panel de 5 pays (Afrique du Sud, Ouganda, Mauritanie, Mali et Congo) afin de résoudre une énième crise politique africaine. Mais l’intervention des grandes puissances occidentales a changé la donne dans un contraste saisissant avec la Côte d’Ivoire. Ce pays d’Afrique de l’Ouest qui lui s’apprête à sombrer dans les atrocités de la guerre civile, dans une relative indifférence ».
SlateAfrique reprend à ce propos la position du Nigéria qui, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a relevé cette semaine les « contradictions » des grandes puissances qui « imposent en Libye une zone d’exclusion aérienne pour protéger des civils innocents, tandis qu’en Côte d’Ivoire la communauté internationale assiste impuissante au massacre de femmes innocentes et à l’exode de réfugiés ».
Les Africains divisés
Autre question formulée au sujet de la crise libyenne, à lire cette fois sur le site Afrik.com : Qu’en pensent les chefs d’Etat africains ?
Le site affirme qu’après le vote par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution autorisant la mise en place de la zone d’exclusion, « plusieurs chefs d’État africains ont pris tardivement mais clairement pris position ».
La tendance majoritaire reste le rejet des bombardements par la force de coalition mais, remarque le site, « les voix africaines n’ont que peu d’influence sur le commandement des opérations ». A cela s’ajoute un manque d’unité dans les rangs de l’Union africaine, restée silencieuse jusqu’à mardi dernier. Un communiqué officiel a ensuite critiqué mais timidement les bombardements.
Pour AfriK.com, cette position traduit son « tiraillement entre ses rapports avec les grandes puissances mondiales et sa fidélité avec Mouammar Kadhafi, co-fondateur et président sortant de l’Union africaine ».
Kadhafi a perdu
Toujours à propos de la guerre en Libye, le site internet de Jeune Afrique revient sur la bataille diplomatique perdue par Kadhafi. Lui qui comptait sur la désunion des pays arabes, sur la lâcheté des pays occidentaux et sur le soutien indéfectible de la Chine : le colonel Kadhafi a donc perdu sur tous les tableaux.
Une défaite dans laquelle plusieurs acteurs ont joué un rôle décisif : les dirigeants politiques français et britanniques mais encore (toujours selon Jeune Afrique) le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Le diplomate égyptien est aussi l’un des favoris de la future présidentielle dans son pays. C’est devenu une personnalité de poids, et tout le monde sait qu’il n’aime pas le numéro un libyen…
A lire sur le site de Jeune Afrique : le récit des six jours qui ont vu la communauté internationale se liguer contre l’homme fort de la Libye, à partir du 12 mars et jusqu’au 17, jour de l’adoption de la résolution 1973 par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Cela fera bientôt une semaine que les premières frappes ont été déclenchées en application de cette résolution. A sa Une, le journal Le Monde écrit que « l’intervention en Libye bute sur la désorganisation des forces rebelles », des forces qui « semblent hésiter à prendre le relais des frappes aériennes de la coalition et à poursuivre l’offensive terrestre pour reprendre les villes tenues par les forces gouvernementales ».
A lire aussi dans Le Monde un commentaire sur les lendemains très incertains de cette guerre. En voici la conclusion : « Rien n’est garanti. L’intervention en Libye est un puits d’incertitudes. Elle comporte le risque de lendemains politiques chaotiques à Tripoli. Il faut l’admettre, l’assumer, mais mesurer ces risques à l’aune de l’enjeu : la fin de 42 ans d’une dictature folle et cruelle ».
La reculade d’Abuja
Encore un sommet pour rien dans la crise ivoirienne : c’est en substance la position du journal burkinabé le Pays , après la réunion d’Abuja au Nigéria. « L’espoir de voir la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest trouver une solution rapide à la crise ivoirienne s’effrite de jour en jour. La CEDEAO a, contre toute attente, décidé de se tourner vers l’ONU (… ) Cette façon de refiler la patate chaude (…) montre à suffisance l’incapacité des chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale à résoudre un problème dont ils ont la charge », déplore le Pays.
Sur le même thème l’Observateur titre sur « la reculade d’Abuja ». L’Observateur qui revient par ailleurs sur les incidents qui ont éclaté ces derniers jours à Ouagadougou, ils ont opposé hier jeudi des militaires à des commerçants de la ville.
Enfin d’autres incidents, ceux-là ont éclaté en Algérie. A lire sur le site du journal el Watan . Les habitants de plusieurs quartiers délabrés d’Alger ont renoué avec la contestation de rue : seule solution, selon eux, pour se faire entendre des autorités…
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