Le weekend dernier, alors que Abidjan frémissait au rythme des obus et que la population faisait le choix difficile de l’exode en prenant d’assaut les gares routières, tu lançais ton appel hystérique, pardon « historique » aux jeunes de Côte-D’ivoire. Tu y invitais ceux qui se sentent aptes à rejoindre l’armée et mourir pour la patrie.
J’écris ces lignes, en réponse à ton appel.
Blé Goudé Charles, « ministres de la jeunesse et de l’emploi » invite les jeunes, sans autre forme de procès et certainement avec la déconcertante bonne foi de l’éternel cancre, à venir « s’incruster », pardon, « s’inscrire » pour intégrer l’armée de Cote d’ivoire, au mépris des règles qui régissent le fonctionnement d’un État sérieux et au mépris de celles qui régentent les recrutements dans une armée de carrière, vielle de cinquante ans et qui regorge d’officiers sortis des meilleurs écoles militaire du monde. C’est justement des fers de cette « république de l’informel » que les ivoiriens dans une flagrante unanimité ont choisi de se défaire le 28 novembre dernier en votant à 54.10% des voix Alassane Ouattara pour présider au destin de la Cote d’Ivoire.
Les jeunes que tu appelles avec la naïveté et la légèreté du parfait imbécile sous les drapeaux, sont les fils et les filles d’ivoiriens et d’ivoiriennes qui ont rejeté Laurent Gbagbo et sa politique abjecte faite de cupidité, de manque de scrupule, de banditisme notoire, d’incompétence et de combat d’émancipation aussi suranné qu’insensé. Les aigrefins que vous êtes poussent le ridicule jusqu’à penser que vous êtes maitres de nos vies et de celles de nos enfants.
Avant de recruter d’autre chairs- à -canon, le bon sens recommande que tu fasses un bilan de tes appels antérieurs. Cinq questions essentielles pourraient te servir de garde-fou :
Combien sont-ils, les jeunes qui se sont émancipés de l’arène des « agoras » et autres « parlements », ces espaces de lavage de cerveaux entretenus par votre régime, où la haine est enseignée, faute de travail et de pain ?
Combien sont t-ils ces jeunes étudiants à s’être affranchis de l’instinct doctrinaire du meurtre, du viol et du vol dont tu es l’un des insolent théoriciens?
Combien sont t-ils ces jeunes miliciens à qui vous avez promis de l’emploi et de meilleures conditions de vie à avoir effectué le bond social indûment qualitatif qui est aujourd’hui le tien, fait de milliards de nos CFA acquis dans une opacité totale ?
Quel avenir prédis-tu à ces jeunes filles, outrageusement chauffées à blanc aux idéaux de la lutte « anti-impérialiste » sortie de l’imaginaire de la défaite électorale, et qui ont fini dans ton lit avec pour tout leitmotiv de vie : « refondateur vaut mieux que diplôme » ou je « travaille à la refondation » ?
Quand sonnera l’heure de l’ultime combat, auras-tu le courage, arme au point de donner l’exemple en te portant à la tête d’un commando de jeunes pour libérer Abobo, Doké, Toulépleu, Binhounien, Zouanhounien, Man, Touba, Odienné, Bouaké, Bouna …?
Je suis prêt à m’enrôler si je reçois une réponse satisfaisante à chacune de ces cinq questions. Surtout la dernière.
Dans l’attente d’une suite rapide, salutations fraternelles.
Bakus vous salut !
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