INTERVIEW – Connectionivoirienne.net | Abidjan –
Nous avons pu rentrer en contact avec le bouillant Secrétaire Général Adjoint de l’UDPCI et membre de la commission Organisation-Mobilisation du RHDP. Avec son franc parlé et sans détour, il a accepté de répondre à nos questions.
« La situation actuelle est du ressort de la force légitime pour faire GBAGBO…Les forces impartiales doivent être réquisitionnées pour aider les Forces Républicaines à faire partir GBAGBO »
Le 03 décembre 2011 dernier le Candidat du RHDP a été proclamé vainqueur de l’élection Présidentielle, à l’issue du deuxième tour avec plus de 54% des suffrages exprimés par les Ivoiriens. Depuis plus de trois mois, quel est selon vous le problème qui fait que le Président OUATTARA n’arrive à s’installer malgré l’appui total de la communauté Internationale ?
JEAN BLÉ GUIRAO: Je voudrais vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez de parler de cette crise poste électorale, cette énième crise sous Gbagbo et son clan. Après plus de dix ans de crise dans notre pays, les Ivoiriens ont cru bien faire en allant massivement voter, lors des deux tours de l’élection Présidentielle le candidat de notre choix, le Docteur Alassane OUATTARA. Et depuis, comme vous le dites, c’est le blocage. Malgré l’onction populaire manifestée dans les urnes par l’ensemble de nos compatriotes, malgré l’appui et le soutien total de toute la Communauté Internationale, malgré toutes les décisions prises, GBAGBO, son clan et ses affidés s’accrochent au pouvoir et les Ivoiriens souffrent, les Ivoiriens meurent ne sachant plus à quel saint se vouer pour le faire partir définitivement du pouvoir qu’il usurpe depuis lors..En Mathématique, on aurait dit qu’on a l’énoncé du Problème, c’est GBAGBO et son clan. On connait les différents paramètres, ce sont les éléments zélés de nos FDS, les nombreux miliciens, mercenaires recrutés et les quelques appuis internationaux connus dont ils disposent. Mais objectivement, nous sommes à la recherche de la solution idoine à ce problème qui a plusieurs paramètres. Voila toute la difficulté de la situation.
Le Président de la République en homme d’Etat et de paix a opté pour la patience totale en espérant que GBAGBO « l’enfant des élections » allaient comprendre qu’il a perdu ces élections et qu’il doit, au nom de ce peuple qu’il a dirigé par hasard depuis dix(10) ans qu’il est arrivé de façon calamiteuse à la tête de ce pays, rendre le tablier au vainqueur, au Président élu, son Excellence Alassane OUATTARA. Et quoi qu’il fasse, malgré la durée de son obstination suicidaire, il partira.
Comment pouvez vous expliquez justement, ce comportement suicidaire de GBAGBO et de son clan à vouloir défier toute la communauté Internationale ?
JEAN BLÉ GUIRAO: Vous savez que si l’on veut faire une classification en catégories de politiciens l’on dirait dans un premier temps, qu’il en existe deux sortes : ceux qui font la politique en ayant la véritable crainte de Dieu et ceux qui la font dans le mensonge, la roublardise, le non respect de la parole donnée, le faux, les assassinats car la vie humaine n’ayant aucune valeur pour eux. Vous savez dans quelle catégorie se classe et se trouve GBAGBO « l’enfant des élections ». Ensuite lorsque vous avez un homme politique en face de vous, il vous suffit de le suivre aux actes et aux paroles. Quand quelqu’un vous dit « milles morts à gauche, milles morts à droite moi j’avance» ou encore « c’est sur mon corps que vous allez passer pour prendre mon fauteuil » ou bien «on ne dira jamais de moi, voici l’ancien Président ». Et qu’il ajoute « lorsque vous trouvez un endroit en pleine forêt où il y a plein d’herbes couchées avec du sang partout, des branches cassées et couchées à même le sol, vous dites, à cet endroit, un garçon s’est battu ». Ceux qui font de la psychologie savent bien que la parole prononcée avec récurrence traduit bien notre âme, notre état d’esprit et notre personnalité. Il y a longtemps que GBAGBO prononce ce genre de paroles et il y a longtemps que son état d’esprit est bien connu. Malheureusement pour nous, au moment où nous préparons, de bonne foi les élections, GBAGBO et son clan, eux, préparaient l’usurpation, la pseudo résistance et la guerre, des actes qui sont en conformité et en adéquation avec leur état d’esprit. Le résultat, c’est celui qui est devant nous et qui fait que depuis plus de trois mois les Ivoiriens souffrent, les Ivoiriens meurent sous les balles et les roquettes des miliciens, des mercenaires de GBAGBO, le pays est au bord du chaos et cela n’émeut nullement l’Ex Président et ses partisans qui se sont engagés dans une voie suicidaire de non retour. Tout ceci me surprend et me désole.
Qu’est ce qui vous surprend et vous désole après toute cette analyse ?
JEAN BLÉ GUIRAO : Ce qui me surprend et me désole c’est le comportement des dignitaires et des cadres du FPI qui ne réagissent pas, qui se taisent devant toute cette dérive totalitaire et Ivoiritaire comme si après GBAGBO c’est la disparition totale et programmée de ce parti, de ces dignitaires et de ces cadres. Tous sont devenus silencieux et amnésiques devant tout ce qui se passe dans cette crise poste électorale. Les gens murmurent sous cape, les gens maugréent dans leur salon face à cette voie laide et sans issue qu’un petit groupe tapis autour de GBAGBO et dans les FDS leur fait prendre actuellement. Et ils sont silencieux, ils se taisent, ils sont complices de la désagrégation et de la putréfaction avancée de leur formation politique qui malheureusement entraine avec lui le peuple de Côte d’Ivoire et notre pays tout entier. C’est sous leurs yeux que chaque jour, des miliciens, des patriotes et des mercenaires brûlent des humains, tuent massivement, détruisent tout sans qu’ils ne disent un mot. Où sont donc passés les intellectuels de ce parti pour que personne ne réagisse à ces nombreuses et intolérables dérives ?
Concrètement, plus de trois mois après, les Ivoiriens peuvent ils encore espérer que tout ce cauchemar va prendre fin bientôt ?
JEAN BLÉ GUIRAO : Oui biensûr (observe un moment de silence) C’est le penseur qui nous apprend que « ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent ». Les Ivoiriens ont élu massivement un Président en qui nous avons entière confiance. Toute la Communauté Internationale, à travers le dernier sommet du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, vient de conforter le choix des ivoiriens exprimé dans les urnes le 28 novembre 2010 dernier. Les Ivoiriens ont donc de grandes raisons d’espérer. Vous savez, celui qui détruit, qui pille, qui casse, qui tue massivement et celui qui veut la paix, qui veut construire, qui veut le bien être de son peuple n’ont pas forcement la même façon de courir ou d’agir. Le Président de la République son Excellence Alassane OUATTARA veut le bonheur et la paix pour son peuple. Tout le contraire de GBAGBO qui a décidé de tuer ce peuple avec des armes de guerre non souvent non-conventionnelles. Je suis conscient que la situation est des plus catastrophiques et explosives avec l’acharnement de GBAGBO à mener ce combat perdu d’avance. En Janvier dernier, j’étais parmi ceux qui ont proposé et qui ont joint l’acte à la parole de faire sortir tous les leaders du golf pour booster la mobilisation des militants sur le terrain. Je pus vous dire que les Ivoiriens dans leur ensemble, avec nos militants au niveau du RHDP, ont été formidables et braves de s’opposer, les mains nues mais avec détermination et foi à la machine à tuer de GBAGBO et de la LMP. Le problème ou du moins la solution du problème n’est plus à ce stade de la mobilisation des militants. Il est désormais du ressort de la force légitime pour faire partir GBAGBO. En ces instants précis je voudrais m’incliner sur la dépouille mortelle de toutes ces victimes, de tous ces militants, de tous ces combattants de la liberté tombés au champ d’honneur avec une pensée particulière et spéciales pour nos braves femmes tués à ABOBO. A tous ces compagnons de lutte très tôt arrachés à notre affection militante, je présente à leurs familles toutes mes condoléances les plus attristées. Aux nombreux blessés, leur souhaiter un prompt rétablissement pour la suite du combat. Leur sacrifice ne sera jamais vain et le peuple s’en souviendra, tôt ou tard.
Vous dites que l’espoir demeure mais quelles solutions concrètes pouvez vous proposer à ce stade face à un GBAGBO qui refuse toujours de faire injonction à toutes les décisions ?
JEAN BLÉ GUIRAO: Vous savez que le Président de la République, son Premier Ministre Monsieur SORO GUILLAUME et l’ensemble des Membres du Gouvernement font déjà beaucoup pour que GBAGBO parte afin que la paix revienne définitivement. Le problème étant désormais du domaine de la force légitime, je souhaite, pour appuyer les nombreuses initiatives de terrain des Forces Républicaines pour mettre fin aux actions nuisibles des miliciens, mercenaires et des FDS zelés encore fidèles à l’Ex Chef d’Etat, que Monsieur le Premier Ministre, Ministre de la défense propose au Président de la République, si c’est possible, un ordre de réquisition des forces impartiales basées dans notre pays, la licorne y compris, pour mettre fin aux souffrances des milliers d’Ivoiriens. Elles ne peuvent pas, sous prétexte de mandat à clarifier, assister à l’extermination injustifiée des populations Ivoiriennes dont le tort reste d’avoir voté massivement un Président reconnu par toute la Communauté Africaine et Internationale.
Elles ont un devoir de nous aider à faire partir GBAGBO par tous les moyens car force doit rester au droit international.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire devient explosive avec des risques évidents de guerre civile. Les partisans de GBAGBO s’attaquent maintenant aux cadres du RHDP, à leurs biens et résidences qui sont pillées ou incendiées. Un commentaire ?
JEAN BLÉ GUIRAO : Vous avez totalement et entièrement raison. Notre pays n’a jamais été à deux doigts de la guerre civile comme c’est le cas aujourd’hui. Les miliciens, les mercenaires et les pseudos patriotes de la LMP aidés par certains étudiants membres de la FESCI nommément connus s’attaquent aux biens et aux résidences des membres du Gouvernement et aux cadres du RHDP. Ils pillent, cassent tout et parfois y mettent le feu avec la complicité de certains policiers ou éléments du Cecos qui les aident parfois à transporter leurs butins volés qu’ils n’ont pas pu incendier. Plusieurs cadres y ont fait les frais de cette sauvagerie aveugle. Pendant combien de temps encore allons nous, au nom de la paix, nous croiser les bras et laisser ces mécréants agir en toute impunité ? Pendant combien de temps encore, allons nous assister, sans réagir à cette folie incompréhensible et inacceptable quand on sait que ceux qui font cela sont nommément identifiés ou que chacun de nous connait les résidences, les biens des membres de la LMP ou de leurs proches. Il n’y a pas d’école supérieure polytechnique pour faire ce genre de sauvageries. Il suffit que nous levons le petit doigt actuellement pour leur apporter une réponse et une riposte adéquate. Si nous sommes restés encore calme c’est parce que nous qui avons gagné les élections croyons en la paix et ne sommes pas prêt pour la guerre civile et ils le savent sinon !!!!!!
Votre résidence a été aussi pillée et incendiée. Connaissez-vous les auteurs ?
JEAN BLÉ GUIRAO : Avant ma résidence, il y a eu comme je l’ai noté plus haut plusieurs Ministres et cadres du RHDP qui ont vu leurs résidences attaquées, pillées et incendiées. Ils sont nombreux et je ne pourrai les citer tous ici mais noter que la résidence de mon Président le Docteur ALBERT TOIKEUSSE MABRI à la riviera III a eu la visite de ces quidams qui y ont tout pillé, détruit par trois fois avant d’y mettre le feu qui a tout consommé. Ensuite c’est son cabinet politique sis à COCODY ANGRE DJIBI II (dans le même quartier que mon lieu de résidence) qui a eu la même visite de casseurs et pilleurs qui y sont arrivés à bord de plusieurs véhicules avec l’aide remarquée des éléments de la Police Nationale. Ils y ont tout cassé et tout emporté. Dans ces deux cas de figure, les noms qui reviennent et qui ont été formellement identifiés sont ceux de KOFFI SERGE, JEAN YVES DIBOPIEU, AMOUZOU, le Commandant des Douanes SIAOU VITALIEN et de nombreux militants de la FESCI connus.
Ensuite je citerai, pèle mêle, le cas du Ministre DAGOBERT BANZIO qui a vu sa résidence à AZUR 2000 sur la route de BINGERVILLE saccagée et pillée par les mêmes éléments de KOFFI SERGE et de DIBOPIEU..De même que sa résidence de BLOLEQUIN complètement pillée et détruite par les mercenaires libériens et miliciens Guerés conduit par un certain BOB MARLEY. Et enfin sa résidence de TINHOU avec tout le village qui ont été incendiés par les mercenaires libériens et GUERES.
Dans le cas de ma résidence, à COCODY ANGRE DJIBI II les auteurs qui sont arrivés le 16 Mars au petit matin sont connus et identifiés. Ce sont les patriotes du Parlement de COCODY Terminus 81-82 dirigé par le commandant SIAOU VITALIN, lui-même sur le lieu des faits avec des policiers, les étudiants de la FESCI arrivés à bord de plusieurs taxis et conduits par le SG de la Cité de la Riviera II, un certain RAOUL gardien du siège de Madame KAMIN BERTINE Présidente de l’UDTCI et des dissidents de l’UDPCI amenés par un certain YLE YDOMIN SERGE. Comme vous le voyez, ils sont connus. Ils sont arrivés chez moi, ils se sont attaqués aux deux gardiens de la maison et à mes frères qui ont pu s’échapper. Ils ont pris tout ce qu’ils voulaient à bord de plusieurs véhicules et ont mis le feu à partir du 1er étage. Tout a été brûlé et détruit. Tout y est resté. Le feu qui a consommé la toiture, a touché celle du voisin. Tout ceci ne restera jamais impuni. Prions Dieu pour cela.
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