Malgré son soutien affirmé à Laurent Gbagbo et sa loyauté à la « République » version Gbagbo, le général de corps d’armée refuse d’être totalement un va-t-en guerre. Et se veut très anti-Dogbo Blé Brunot. C’est ce qui ressort de certains propos qu’il a tenus dans une interview accordée au quotidien Notre Voie ce mardi dernier, pour apaiser les rumeurs. Si l’interview n’est pas un montage biensûr !
Ce sont au total 11 questions qui ont été posées par les confrères Boga Sivori et Robert Krassault du journal du FPI. Si dans le fond et pour certaines questions de principe, Philippe Mangou a bien récité ses leçons, il a par contre fait montre d’une sorte de sérénité, pour ne pas dire sortie de route, face à certaines questions très orientées. Lorsque les journalistes lui posent la question suivante: ( » après Addis Abeba, on se rend compte que la politique a échoué. On se rend compte que la diplomatie a échoué. Les Ivoiriens sont aujourd’hui convaincus que la guerre est irréversible. Vous êtes celui sur qui les Ivoiriens fondent tout leur espoir. Que leur dites vous en ce moment précis de l’histoire de notre pays »), le chef d’État major des FDS pro-Gbagbo répond: » Les hommes sont difficiles. Nous mettons en place des institutions pour nous éviter ce genre de situations, et malheureusement, on ne fait pas confiance aux institutions. Et cela est ridicule. Je l’ai toujours souligne, tous ceux qui ont piloté le processus électoral étaient d’avis que les résultats provisoires devaient être donnés par la Commission électorale indépendante et les résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. Et c’est ce que le Conseil constitutionnel a fait. Et nous sommes de l’armée, nous avons une mission, c’est de défendre les institutions de la République. Nous en tenons aux institutions de la République. Malheureusement, ce n’est pas ce que certains pensent. Et c’est ça qui envoie tous ces problèmes. »
Ses réserves
Jusque là, la réponse du général 4 étoiles est correcte. Mais la suite doit édifier sur le moral de Mangou et de ses troupes: » Mais nous disons aussi qu’on peut faire l’économie de la guerre. On peut s’asseoir à une table de discussions, discuter, avoir des solutions et éviter à notre pays tout ce qui arrive. Et nous encourageons les hommes politiques à discuter entre eux pour trouver la solution qu’il faut à notre pays. Nous leur disons qu’on n’a jamais réglé un problème par les armes. Donc nous encourageons nos responsables, le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Alassane Ouattara à se tendre la main, à se prendre la main, à s’asseoir à la table de discussion pour trouver la solution qui va bien, afin d’épargner à notre pays tout ce qui arrive ».
Mangou n’est pas clair
Ceux qui disent qu’il ya un mystère et un malaise Mangou n’ont pas tort. Le drame de Mangou est profond et réel: il n’est pas chaud pour la guerre mais il se voit couvrir et cautionner les exactions et atrocités des durs du camp Gbagbo. Mangou parle de dialogue entre Gbagbo et Ouattara mais il est impuissant à assurer la liberté de circulation des cadres RHDP, en faisant lever le blocus du Golf. Sous ses yeux les résidences des proches de Ouattara sont pillées et saccagées. Mangou devrait avoir honte de ses étoiles même si dans l’interview il a fait montre d’un peu d’audace dans ses propos par ces temps qui courent….. Mangou, un homme à suivre de près, de trop près même!
Hervé Coulibaly avec la collaboration d’Amy Kouamé
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