Agence France-Presse – Londres
Négociants et chocolatiers sont de plus en plus préoccupés par la crise en Côte d’Ivoire, où leurs opérations sont «sévèrement entravées» sur fond de blocage des exportations, ont indiqué mardi dans un communiqué commun trois fédérations professionnelles du secteur.
«Nos membres assistent avec une inquiétude grandissante à la détérioration de la situation en Côte d’Ivoire», ont souligné l’Association européenne du cacao (ECA), la Fédération du commerce du cacao et l’Association des industries européennes du chocolat, de la biscuiterie et de la confiserie (Caobisco).
«Comme nous l’avions déjà rapporté, les opérations de nos membres en Côte d’Ivoire, dans le négoce du cacao et les activités de transformation, sont sévèrement entravées» par la crise politique ivoirienne, «tandis que les exportations du pays sont maintenant au point mort», ont-elles ajouté.
La Côte d’Ivoire, déchirée depuis novembre entre le président sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, est au bord de la guerre civile, avec des affrontements qui ont déjà fait près de 400 morts depuis fin 2010 selon l’ONU.
Le gouvernement de M. Ouattara a prolongé jusqu’au 31 mars la suspension des exportations de cacao, dont le pays est premier exportateur mondial, afin d’asphyxier économiquement son rival Laurent Gbagbo.
Cet arrêt des exportations est depuis janvier largement respecté par les grands négociants et chocolatiers, contribuant, avec un embargo européen visant les ports ivoiriens, à paralyser les exportations du pays (un tiers de l’offre mondiale de cacao).
À cet égard, les trois organisations professionnelles disent avoir «pris note» des récentes prises de position de l’Union européenne (UE) «concernant les échanges commerciaux avec la Côte d’Ivoire».
La chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton avait dénoncé la semaine dernière la «nationalisation» du commerce du cacao et la menace de confisquer des stocks de cacao annoncées récemment par Laurent Gbagbo, jugeant qu’il s’agit d’un acte «illégal».
Dans ce contexte, «les programmes de développement dans les campagnes ivoiriennes ont été sérieusement réduits», avertissent par ailleurs les trois fédérations, ce qui pourrait s’avérer de mauvais augure pour les prochaines récoltes du pays, confronté à un vieillissement de ses plantations.
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