Tuerie des femmes à Abobo, Alassane Ouattara: Daoukro, Abobo, Duekoué, et…La Mort Partout maintenant

L’Intelligent d’Abidjan

Le président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara est intervenu sur la chaîne de Télé ‘’TCI’’ (la chaîne de la paix) le vendredi 4 mars 2011 suite à la tuerie de sept femmes et d’un enfant à Abobo par des éléments des Forces de défense et de sécurité (Fds).

Ivoiriennes, Ivoiriens, Mes Chers compatriotes,
Les populations ivoiriennes, dans leur grande majorité, ont depuis quelques semaines, entamé des manifestations sur toute l’étendue du territoire national, pour demander à Monsieur Laurent GBAGBO de se plier au verdict des urnes, en se retirant de manière pacifique, afin de mettre un terme aux angoisses et aux souffrances des ivoiriens. Dans cette perspective, les vaillantes femmes de Côte d’Ivoire ont organisé des manifestations pacifiques, hier jeudi 3 mars 2011. Ces manifestations ont été réprimées dans le sang, avec des moyens disproportionnés, dont des chars de combat, utilisés par des miliciens et des mercenaires à la solde de Monsieur Laurent GBAGBO, faisant une dizaine de morts dont sept femmes et un enfant, pour la seule commune d’Abobo et plus de 110 blessées. Au regard de cette barbarie inqualifiable et devant tant de désolation, je voudrais marquer mon indignation et condamner avec la plus grande fermeté cette folie meurtrière perpétrée contre nos mères, nos épouses, nos sœurs et nos enfants, aux mains nues. En cette circonstance douloureuse, je voudrais m’incliner devant la mémoire de ces victimes et de tous ceux qui sont tombés depuis le déclenchement de cette crise postélectorale. Je présente mes condoléances les plus attristées aux familles endeuillées. Aux blessés, j’exprime ma profonde compassion et je leur souhaite un prompt rétablissement.
Mes chers Compatriotes, Notre pays, bien avant son indépendance a connu des manifestations de femmes. Chacun de nous se souvient du courage de Marie Koré, de Anne-Marie Raggi et de toutes ces femmes vaillantes qui, en décembre 1949, décidèrent de marcher les mains nues sur la prison de Grand-Bassam, pour libérer leurs époux, leurs fils et frères emprisonnés arbitrairement. Mais jamais, jamais, nous n’avons assisté à des répressions aussi sauvages que celles auxquelles nous avons eu droit hier. Je suis indigné. Je suis révolté que de telles barbaries puissent arriver au 21ème siècle sur notre terre, sur la terre du Président Félix Houphouët-Boigny. J’en appelle encore une fois à M. Laurent GBAGBO et à son clan, pour qu’ils se ressaisissent, qu’ils acceptent le verdict des urnes et qu’ils s’abstiennent de commettre des actes d’atrocités contre les Ivoiriennes et les ivoiriens.
Mes chers compatriotes, Je voudrais vous donner l’assurance que justice sera rendue. Toutes les dispositions seront prises pour poursuivre et punir sévèrement les auteurs de ces crimes crapuleux.
Mes chers Compatriotes, Je sais que vos souffrances sont grandes ; mais je vous demande de garder la foi et l’espoir. Je vous demande de rester déterminés et toujours mobilisés pour le triomphe de notre combat pour la démocratie, la liberté et la paix.
Je veux vous rassurer. Cette crise prendra fin très bientôt. Faites-moi confiance.
Je vous demande de me faire confiance.
Vive la Côte d’Ivoire

Encadré (1)
Daoukro, Abobo, Duekoué, et…
La Mort Partout maintenant…

Duekoué, Touleupleu, Abobo, partout en Côte d’Ivoire, c’est la mort. C’est La Mort Partout. A Yopougon, à Treichville, à Adjamé, à Williamsville on meurt, on tue. A Cocody on pille, on détruit. Les marchés sont attaqués ainsi que les commerces. L’intérêt individuel et personnel est mis au devant de l’intérêt général. Le pouvoir, le pouvoir. La patrie, la démocratie…Chacun avance ses raisons et brandit ses revendications. La Mort Partout. Oui, c’est La Mort Partout maintenant. Quel déluge, quelle tristesse, quelle désolation ! Sauvez-nous, sauvez-nous ! Mais, qui va nous sauver ?
C.k

Encadré (2)
Mais que valent les maisons des cadres proOuattara pillées et saccagées……

Quand les gens meurent, quand les vies sont détruites, faut-il s’apitoyer sur les biens matériels ? Faut-il parler des maisons détruites et pillées ? Que vaut le pillage des domiciles de Mabri Toikeuse, François Amichia, Sidiki Konaté, Adama Bictogo, Charles Diby Koffi devant les femmes tuées à Abobo, Treichville, les jeunes et les enfants blessés, les victimes de Daoukro, Duekoué et d’ailleurs? Ce n’est rien les maisons ! Le plus difficle, c’est l’aspect affectif de l’affaire. Des petits biens, des objets sans valeur auxquels les gens sont attachés. Même en Septembre 2002 ou Novembre 2004, les crises ivoiriennes n’avaient pas atteint un tel degré de destruction et d’autodestruction. Mais nous ne devons pas pleurer les biens matériels. Il faut pleurer les morts, les victimes, les éclopés, les handicapés à vie. C’est cela qui compte. Les meubles, les maisons, les fauteuils pris ça et là, ne sont que des choses éphémères. Prions pour les victimes, et restons positifs. Pour le reste, Dieu pourvoira.
C.K

Encadré (3)

Pillage et incendies des maisons
C’est encore l’Etat et le contribuable qui paieront la facture
Les pillages se font à plusieurs reprises en pleine journée souvent. Quelques fois avec l’œil complice des Fds. Cela répond à quoi ? Partager la richesse.Les gens ne craignent-ils pas l’effet boomerang ? Savent-ils que les cadres de la refondation ont acquis de nombreux biens au cours des dix années passées au pouvoir. S’en prendre donc aux domiciles des cadres pro-Ouattara expose tout le monde, car on ne sait jamais quand aura lieu le retour du bâton. Souvent, ce sont des logements de fonction et des maisons appartenant à l’Etat ou à des particuliers. Heureusement, nombres de maisons n’ont pas été brûlées. Enfin, quand les pilleurs passent à l’action, ils doivent savoir que même si, Laurent Gbagbo reste au pouvoir dans le cadre de la réconciliation à venir, ce sera encore l’Etat qui paiera la facture et l’ardoise du dédommagement de tous les pillages. Ou bien fera-t-on encore la guerre pour empêcher ces dédomagements ? Pour refuser que l’Etat et le gouvernement paient ce que les gens détruisent aujourd’hui. L’Etat paiera la facture de toutes les victimes de guerre. Qu’ils soient Fds, LMP, RHDP ou pro-Ouattara et pro-Ouattara. Qu’ils habitent le sud ou le Nord, tous ceux qui ont perdu dans la crise tendront la main à l’Etat. Ceux qui rient aujourd’hui n’auront alors que leurs yeux pour pleurer…. A moins de cesser de s’autodétruire, en croyant détruire les biens des autres
CK

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