La tension était plus que palpable, le lundi 28 février 2011, dans la commune de Koumassi. Aux barrages des jeunes patriotes érigés depuis le week-end dernier, les jeunes du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ont répondu par la pose de pneus usagés sur plusieurs rues. Si les jeunes patriotes ont utilisé des sacs de sable et des débris d’étals, les jeunes du Rhdp ont enflammé les pneus à leur disposition. La commune était paralysée en plusieurs endroits. Conséquence de l’extrême tension dans certains secteurs, un homme a été tué par une foule en colère. Notre équipe de reportage n’a pu accéder au lieu précis du drame parce précisément les esprits étaient tendus et qu’il nous sera formellement déconseillé de nous approcher de la foule. Le corps de l’homme tué se trouvait dans les environs du carrefour Kahira.
Une première version faisait croire qu’il s’était agi d’un policier pris à partie par la foule après qu’il aurait ouvert le feu depuis son immeuble. Une seconde version balaie cette première et indique que la victime ne travaillait pas à la Police mais était désignée comme un indic par des manifestants en proie à une furie indicible. L’homme a son frère qui serait un agent de la Police. Il aurait été traqué par les manifestants qui ont mis le grappin sur lui. Des témoins affirment que le présumé indic a été tué à coups de machette. Des services des pompes funèbres sont venus chercher le corps en fin d’après-midi. L’agitation avait continué de prévaloir jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre. Dans un autre secteur de Koumassi (côté Pharmacie Soleil) en proie à la fièvre des manifestations Rhdp, des éléments des forces de l’ordre ont procédé à des tirs de sommation. Les tirs auraient fait un blessé, nous a rapporté un autre témoin. Il s’agit d’un garçon de dix (10) ans blessé au bras.
Dans la matinée, point de taxis communaux ni d’autobus dans plusieurs quartiers de Koumassi.
Des travailleurs qui voulaient rallier leurs lieux de service ont dû battre le pavé sur une bonne distance pour sortir de la commune. La relative accalmie qui prévalait a fait place à une montée de tension lorsque des centaines de femmes ont décidé de manifester pour, apprenait-on, « la paix définitive en Côte d’Ivoire ». Des Forces de défense et de sécurité (Fds) ont tenté de les disperser en usant de gaz lacrymogène et des tirs de sommation. Pendant plusieurs heures, cette « méthode » n’a pas porté ses fruits puisqu’elle n’a pu empêcher les femmes révoltées de former des groupes compacts. Par ailleurs, des jeunes de la Sicogi (complexe sportif de Koumassi) qui ont reçu des informations d’attaque contre leur cité s’en sont pris à leurs voisins du quartier Adjoukrou. Un affrontement a aussi été signalé entre jeunes de la Sogefiha et ceux du quartier Houphouët-Boigny (grand campement).
Kisselminan COULIBALY & M’BRA Konan
Soir Info
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