Côte d’Ivoire : C’est la rébellion de 2002 qui a tout gâché !
AfriSCOOP Analyse) — Les émissaires de l’Ua (Union africaine) sont repartis de la Côte d’Ivoire sans assurances crédibles de trouver des solutions acceptables et acceptées par tous. C’est dire que la Côte d’Ivoire n’est pas près de sortir de l’auberge. Dans cette quadrature du cercle, la rébellion de 2002 en est pour beaucoup.
D’aucuns verront à travers cet article un rappel inutile et sordide de faits passés ! Lecture tout à fait juste de la situation socio-politique de l’heure en Côte d’Ivoire où tous les voies et moyens devant mener à la paix sont les bienvenus. Mais, cette même évocation de la rébellion de 2002, l’entourage de Laurent Gbagbo ne s’en passe presque jamais, lorsque des débats publics sont organisés autour du différend ivoirien.
En acceptant l’authentification des résultats de la présidentielle dans son pays par l’Onu et la quintessence des derniers accords de Ouaga qui ont balisé la voie à ce scrutin présidentiel, Koudou Gbagbo a indirectement reconnu le rôle important que devra jouer l’ex-rébellion dans le processus de paix inter-ivoirien. Sans jamais oublier toutefois que c’est le même soulèvement militaire qui l’a empêché de terminer son premier mandat. Un argument de poids devenu une rengaine dans les sorties médiatiques des pros Gbagbo.
On aurait pu laisser M. Gbagbo terminer son 1er mandat
Laurent Gbagbo était certes déjà un boulanger avant d’entrer au « Palais de la présidence ». Cependant, la tentative de putsch transformée en rébellion lui a tout simplement permis de devenir un bon et grand boulanger ! En échouant à prendre le pouvoir voici près de 09 ans, les architectes de la rébellion ont tout simplement fourni des arguments légitimes au Fpi (actuellement au pouvoir) pour crier au loup. A cor et à cri. Même quand des éminents personnages du régime Gbagbo se rendent aussi coupables de graves inconduites publiques. La tentative de coup d’Etat de Soro et ses complices a par ailleurs fait naître dans la machine Fpi une haine viscérale contre les Houphouëtistes.
A maintes reprises, Simone Gbagbo ou d’autres caciques de l’entourage Gbagbo ont juré de ne pas céder le pouvoir, de leur vivant, à la coalition Ouattara-Bédié !! Le régime en place à Abidjan se serait cramponné au pouvoir au terme de son premier mandat que ses défenseurs seraient peu nombreux en Afrique et dans le reste du monde. C’était donc à juste titre qu’O. Obasanjo, au pouvoir au Nigeria en 2002, a voulu appuyer l’armée légitime de la Côte d’Ivoire en pleine attaque rebelle. Une position qu’il a réaffirmée lors de sa récente tentative de médiation en terre ivoirienne…
« Les rebelles n’avaient pas fini de désarmer avant la présidentielle de 2010 et personne ne l’a exigé à l’échelle internationale ». C’est l’autre grande raison brandie par le régime d’Abidjan pour dénoncer des fraudes lors du dernier scrutin présidentiel, même si le Fpi s’est présenté à cette élection en connaissance de cause ! Une somme d’arguments qui montrent que M. Gbagbo et ses proches collaborateurs ne pardonneront pas de si tôt à leurs agresseurs, et surtout que les accords de paix ne sont qu’une façon pour eux de gagner du temps, tout en espérant prendre leur revanche sur leurs adversaires. Sous le Fpi, le Rdr a remporté les élections locales de l’an 2000. C’était un signal assez fort pour laisser dans les oubliettes toute ardeur guerrière et se concentrer sur le terrain purement politique ! En attendant la présidentielle de 2005 qui pouvait donner un autre président au « pays des Eléphants », sans effusion de sang.
Tout ceci est certes du passé, des occasions manquées d’un développement harmonieux. Toutefois, cette page de 2002 ne peut jamais être passée par pertes et profits dans la recherche de solutions à l’amiable en République ivoirienne. A qui le tour dans les médiations en Côte d’Ivoire ?
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