Si plusieurs quartiers d’Abidjan, comme Koumassi et Treichville, se sont soulevés ces derniers jours, Abobo reste le principal foyer de tension. Mercredi 23 février 2011, des tirs de grenades et de lance-roquette ont été entendus dans cette commune pro-Ouattara. Mardi, des hommes en arme avaient attaqué les troupes d’élite des FDS. Bilan de l’embuscade selon le porte parole des forces de défense et de sécurité : un mort, deux disparus et sept blessés du côté du CECOS, sept morts du côté des assaillants. Selon d’autres sources, les affrontements ont fait d’avantage de morts tant du côté des FDS mais aussi dans la population civile.
La presse locale lui a déjà trouvé un nom : le commando invisible d’Abobo, et un chef, le commandant Fongnon. Impossible de déterminer le nombre d’hommes qui opèrent dans cette mystérieuse unité. En revanche, chaque camp a sa propre idée sur qui sont les hommes qui le composent. Capitaine Alla Kouakou, porte-parole du ministre de la Défense d’Alassane Ouattara.
« Ce sont des populations harcelées qui se défendent. Ces hommes qui se battent aujourd’hui à Abobo ont courageusement arraché des armes à des militaires envoyés dans leur quartier pour les assassiner. Mais faut-il le préciser, il y a des Forces de défense et de sécurité dignes de ce nom qui sont aux côtés des populations de la commune d’Abobo. A ma connaissance, il n’y a pas de membres des Forces nouvelles ».
Pour Ahoua Don Mello le porte-parole du gouvernement de Laurent Gbgabo, inévitablement, l’analyse est diamétralement opposée.
« La rébellion localisée au Golf s’infiltre progressivement dans les quartiers fortement pro-Ouattara et depuis un certain temps nous perdons des éléments des Forces de sécurité qui sont attaquées à l’arme lourde. Par conséquent, aujourd’hui la riposte peut être proportionnelle à l’attaque parce que nous ne voulons pas qu’Abidjan soit un foyer de rebelles ».
Les opérations de guérilla de ce mystérieux commando suscitent une réelle inquiétude dans les rangs du régime en place. Désormais, pour tenter d’éteindre tout foyer de contestation, les unités d’élite des FDS n’hésitent plus à faire usage de lance-roquette ou de grenades.
RFI
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