Blocus du Golf, sanctions, combats à Abobo, Affrontements – Et si l’UA était un géant aux pieds d’argile ?

L’Intelligent d’Abidjan

Crise postélectorale / Blocus du Golf, sanctions, combats à Abobo, Affrontements dans le pays malgré le panel
Et si l’UA était un géant aux pieds d’argile ?
Ils sont venus après 7 missions infructueuses de la CEDEAO, de Thabo M’Beki, de Jean Ping, de Raïla Odinga, avec « leur médicament » au chevet de la Côte d’Ivoire, engluée depuis le 28 novembre 2010 dans une crise pour le fauteuil présidentiel. A la suite des experts du CPS (Conseil de Paix et de Sécurité) de l’UA, la présence en terre d’Eburnie des chefs d’Etat d’Afrique du Sud, du Tchad, de la Tanzanie et de la Mauritanie en l’absence du voisin Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso était censée apporter la solution à la crise ivoirienne. Mais à la lumière des échanges avec les différents acteurs (CEI, ONUCI, Conseil Constitutionnel), les protagonistes (RHDP et LMP) au pas de course, les Ivoiriens devront encore attendre. La raison est toute simple. Le panel des chefs d’Etat, après avoir écouté toutes les parties, n’a pris aucune décision. Aussi dans leur agenda, il reste deux étapes à franchir. Les chefs d’Etat iront avant la fin de la semaine rencontrer le président en exercice de l’Union Africaine (UA), le Président de la Guinée Equatoriale, son Excellence Théodoro Obiang N’guema. Passée cette étape protocolaire, le panel des chefs d’Etat pourra maintenant accoucher ses décisions contraignantes sous les auspices du président Mauritanien Mohamed Ould Aziz. Que vont-ils décider ? Nul ne détient la boule de cristal. Les décisions contraignantes vont-elles rencontrer l’assentiment des deux parties ? Mais comment le panel et l’UA qui n’ont pas pu faire arrêter la violence des deux camps, ni lever le blocus du Golf Hôtel et les sanctions, peut-il réussir à imposer des solutions contraignantes, devant être librement accepter ? Peut-on parler de décisions contraignantes quand on a fait le choix de l’option pacifique ? Le panel n’est-il pas un géant aux piedx d’argile ? Wait et see…

Le peuple :
la grande victime
En attendant le dénouement de ‘’l’équation ivoirienne’’ par l’UA pour le 28 Février 2011, chaque état major y va de son commentaire pour afficher son optimisme. La population ivoirienne, toute tendance confondue quant à elle, partage une et une seule chose. L’assèchement des ressources financières, la stagnation des affaires, du petit commerce avec en prime un bémol dans la liberté de circulation. Dans les quartiers d’Abidjan, pour ne pas tomber sous le coup d’une suspicion d’un camp (RHDP ou LMP), chacun joue la carte de la prudence, de la modération dans les propos. Et ce, de peur de passer par les armes ou de se faire passer à tabac (pour les plus chanceux). Et les acteurs de la filière Café – Cacao, auront encore à attendre jusqu’au 15 mars 2011 pour la levée de la suspension des exportations… A l’opposé, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo respirent la grande forme.
K.Hyacinthe

Encadré
L’affrontement armé est-il inévitable ?

En mission pour tenter de trouver une solution pacifique à la crise postélectorale, les quatre (04) chefs d’Etats mandatés par l’Union africaine (UA) ont quitté la Côte d’Ivoire mardi pour Jacob Zuma et hier mercredi pour les trois (03) autres. Ceux-ci devront se retrouver à Nouakchott d’ici le 28 février prochain, avant de rendre publique les solutions contraignantes pour les différentes parties. Mais déjà, l’on s’interroge, si Idriss Deby Itno (Tchad), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), qui ont séjourné pendant environs deux jours sur les bords de la lagune Ebrié, pourront effectivement trouver les solutions applicables tant attendues sur le terrain. Laurent Gbagbo qui a été crédibilisé par le Conseil constitutionnel ne semble toujours pas prêt à lâcher du lest. Prêt à mourir pour ses idées, le leader de La Majorité Présidentielle reste fermement opposé à toute décision qui ne prendrait pas en compte la Constitution ivoirienne. De son côté, Alassane Ouattara proclamé vainqueur par la commission électorale indépendante (CEI) ne s’imagine non plus pas un revers de situation, d’autant que son élection n’a jamais été remise en cause ni par la CEDEAO ni l’UA. Encore moins l’Onu, le certificateur Auréolé qu’il est du crédit de la communauté internationale, une probable solution, fût-elle contraignante qui serait en sa défaveur serait une pilule difficile à avaler pour lui. Dans un camp comme dans l’autre, personne ne sera prêt à s’avouer vaincu et à reconnaître l’autre comme vainqueur. L’alternative pour faire imposer sa légitimité serait donc l’affrontement. Un schéma qui n’est pas à écarter, puisque depuis quelques jours, l’on assiste à Abidjan à une sorte de guérilla urbaine entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) restées fidèles à Laurent Gbagbo et des groupes armés pro-Ouattara. Si pour l’heure, les affrontements se limitent uniquement à la capitale économique, il n’est pas à exclure que ce regain de violence s’étende sur toute l’ensemble du territoire ivoirien. Va-t-on arriver à la force légitime, telle que proposée par la CEDEAO, si jamais le panel des chefs d’Etat venait à échouer ? Attendons de voir !
David Y.

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