A la demande du camp Gbagbo, les députés se sont réunis en session extraordinaire, hier, à l’hémicycle du palais de l’Assemblée nationale. Cette rencontre portait sur l’examen de la crise post-électorale qui prévaut en Côte d’Ivoire en vue d’arrêter une position de l’Assemblée nationale et faire des propositions de sortie de crise. A peine les débats ouverts par Mme Marthe Agoh, première vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui présidait la séance, les députés Lmp par la voix du député Dano Djédjé, Pca de Versus Bank, a demandé et obtenu une suspension de séance pour » une concertation entre présidents des groupes parlementaires « . De retour dans la salle, Mme Simone Gbagbo, député d’Abobo, a livré le contenu de cette rencontre. » Nous sommes allés nous concerter. Les groupes parlementaires Fpi, en relation avec le groupe parlementaire Loyauté, Udpci, Pdci et des indépendants. Nous ne nous sommes pas entendus « , a-t-elle déclaré avant d’ajouter : » Quatre sous thèmes ont été identifiés.
Sous-thème 1 : Aspect politique et diplomatique de la crise;
Sous-thème 2 : Aspect sécuritaire, humanitaire et social ;
Sous-thème 3 : Aspect économique et financier avec l’impact de toutes les sanctions individuelles et collectives ;
Sous-thème 4 : attitudes des médias et de la presse », a-t-elle soutenu en spécifiant que des personnes proches du camp Gbagbo évidemment, avaient été invitées (sans en avoir débattu avec les députés) pour « éclairer » les députés. Les députés du Rhdp, de Solidarité et du Pit n’ont pas attendu que Simone Gbagbo commence son intervention, qu’en bloc, ils ont quitté la salle sans mot dire. Réunis dans la rotonde, ces députés acquis au président de la République, Alassane Ouattara, ont donné leur position. Ils ont dénoncé, au cours d’un point de presse, un vice flagrant de procédure dans la conduite de ladite session et des travaux. Le député Amoakon Edjampan Tiémélé, plantant le décor, a évoqué les points de rupture. « Nous attendions que les demandeurs (Lmp) s’expriment avant le débat. Après un rapprochement, nous avons souhaité que les députés puissent d’abord s’exprimer librement sur la question, comme cela se fait d’habitude. Mais les députés Lmp refusent et veulent travailler en fonction de leur calendrier. En plus, les sous-thèmes arrêtés ne couvrent pas l’objet de cette rencontre. Et les députés Lmp ont sélectionné des personnes ressources que nous ne pouvons accepter du groupe fantôche d’Aké N’gbo. Des gens qui se sont illustrés négativement dans cette crise, notamment à la Cei (Vléi Tokpa, Hubert Oulaye, Alcide Djédjé, etc.). Nous pensons qu’ils ne sont pas indiqués pour parler de la crise actuelle. Nous ne pouvons pas nous associer à cette mascarade. Ceux qui sont au pouvoir sont des usurpateurs. Il y a eu des tueries, hier (Ndlr : lundi). En pensant à tous nos militants abattus, nous ne pouvons nous y associer. Le panel des chefs d’Etat est là, nous attendons leurs décisions pour que le président Alassane Ouattara puisse exercer pleinement son pouvoir obtenu par les urnes, le 28 novembre 2010 », a-t-il déclaré. Après lui, le groupe parlementaire Solidarité, exprimant son attachement au consensus, à la paix, a suggéré l’examen de la constitution et de lois ivoiriennes afin d’y trouver les solutions à la crise. Pour sa part, le groupe parlementaire Udpci invite Gbagbo à tirer les leçons de son échec face à Alassane Ouattara. De son côté, le député Séri Bi N’guessan Bernard, député de Sinfra, au nom du groupe parlementaire Pdci a fait un long développement de la situation actuelle. De son avis, en s’écartant de la mission à lui confiée par le peuple, ses décisions ne peuvent s’imposer au peuple. Au nom du Pit, François Kouablan, secrétaire général de ce parti, a été formel. « Le peuple a désigné son président en la personne d’Alassane Ouattara. Personne n’a le droit de lui arracher cela. Il faut nous-mêmes pour nous sortir de cette crise », a-t-il confié. Le député Woï Messé, vice-président de l’Assemblée nationale, allant dans le même sens que ses collègues, a salué « la grandeur d’esprit » du président élu, Alassane Ouattara.
Serge Amany
Le Nouveau Réveil
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