Des attaques de l’armée de la Côte d’Ivoire font six morts parmi les civils
De Marco Chown Oved (CP)
Les troupes d’élites loyales au président en poste Laurent Gbagbo ont fait irruption dans des quartiers favorables à l’opposition de la plus importante ville de la Côte d’Ivoire, lundi, lançant des grenades et attaquant la population à l’aide de mitrailleuses et de lance-roquettes, selon ce qu’ont relaté des témoins.
Les attaques sont survenues au moment où une délégation de l’Union africaine faisait son arrivée au pays, dans une tentative de dernier recours pour trouver une solution à une crise qui perdure depuis l’élection controversée de novembre dernier.
Au moins six personnes ont été tuées à la suite des affrontements de lundi, incluant un garçon de 14 ans qui avait été transporté d’urgence à une clinique médicale du district de Treichville, dans la ville d’Abidjan. Des médecins ont précisé que l’adolescent avait succombé à une perte sanguine, et un journaliste qui a vu le corps a remarqué de nombreuses cicatrices à l’abdomen, causées par des éclats d’obus.
À quelques rues de là, des dizaines de résidants ont procédé à une vigile autour d’une deuxième dépouille, celle-là d’un jeune homme enveloppé d’un drap taché de sang. Selon des témoins, la victime avait été défigurée par des décharges d’une mitrailleuse montée à l’arrière d’une camionnette de police.
Un reporter a été transporté vers un site où deux autres citoyens ont péri, et dont les corps avaient été déplacés. Au moins 15 personnes ont été blessées et les gens qui pouvaient parler ont affirmé avoir reconnu la signature des bérets rouges de la garde présidentielle, de même que le distinctif emblème des troupes d’élite sur les véhicules.
Les assauts se sont produits dans des secteurs favorables à Alassane Ouattara, le leader de l’opposition et candidat reconnu vainqueur de l’élection présidentielle par la communauté internationale. Mardi, M. Ouattara doit accueillir la délégation de l’Union africaine à l’intérieur de l’hôtel dans lequel il s’est barricadé depuis le scrutin du 28 novembre. M. Ouattara n’est toujours pas capable de gouverner le pays puisque le président en poste refuse de céder sa place.
Laurent Gbagbo, qui détient le pouvoir depuis dix ans, rejette les résultats émis par la Commission électorale du pays, pourtant perçus comme valides par les Nations unies et tous les représentants de missions internationales d’observations. Le Conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire, que dirige un proche conseiller de M. Gbagbo, a annulé ces résultats.
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