M. GBAGBO, APPELEZ VOTRE AINÉ ADO, ON VEUT AVANCER

Chez nous en Afrique, on dit souvent que le linge sale se lave en famille en d autres termes, les différends qui opposent des frères se règlent toujours sous l’arbre à palabre.

Les présidents ADO et GBAGBO sont des frères, ADO est l’ainé et GBAGBO est le cadet, les deux ont pour doyen le président BEDIE.
Donc à chacun son « kôrô » et son « dôgô » comme on le dit.

Cette classification d’âge qui met de l’ordre entre nous, crée non seulement l’harmonie et la paix dans notre société, mais aussi elle règle beaucoup de nos problèmes et différends.
Le cadet, doit toujours savoir ses limites en face de son ainé car avoir un ainé est un don sacré du seigneur.

Depuis deux mois, notre pays est plongé dans une des plus graves crises de son histoire, faisant planer des lendemains incertains.
Cette crise oppose deux de nos « kôrô » à savoir ADO et GBAGBO, cela nous interpelle non seulement en tant que témoins mais aussi en tant que jeunes.

Quand j’étais jeune étudiant au milieu des années 1995, au cours de chaque meeting du FRONT REPUBLICAIN, GBAGBO nous présentait ADO comme son frère et ami avec qui, il partageait assez de valeurs.

GBAGBO aimait dire ce proverbe de Feu DJENY, que ce sont les oiseaux de même plumage qui volent ensemble, c est pourquoi, il était toujours avec plaisir chez le mentor du RDR qui était ADO, à Abidjan, à Washington (USA) et à Mougins (France) pour discuter de la Côte d’Ivoire et de son avenir.

Il présentait ADO, comme un modèle de l’intelligentsia Africaine qui faisait la fierté non seulement de notre pays mais aussi de notre continent.
ADO, est au FMI, où tout se décide et se planifie sur notre planète en matière de politiques économiques et financières.
ADO, DGA du FMI, n’est pas n’importe qui dans ce monde et souvent, Il disait qu’il porterait plainte contre tous ceux qui oseraient traiter son frère ADO d’étranger car sa région, Kong fait partie de la grande histoire coloniale de notre pays.

Au cours des funérailles du père fondateur du RDR, DJENI KOBENA au palais des sports de Treichville, GBAGBO en s’adressant à ADO, lors son oraison funèbre, il disait que Feu DJENY était un homme bien, de conviction et d’engagement, sa mort brutale en pleine lutte démocratique devrait plutôt consolider notre lien d’amitié et de fraternité si on veut donner un sens à ce noble combat et lui rendre un digne hommage.

Ce message fort a été soutenu le lendemain par une photo légendaire des deux frères ADO et GBAGBO de l’opposition ivoirienne prise au cours de la procession du cortège funèbre du FAMA au niveau des 220 logements.
Ce fût un moment plein d’émotion surtout quand GBAGBO disait à la presse, être avec son frère ADO pour aller enterrer leur frère DJENY.

En Octobre 2000, au lendemain des élections présidentielles calamiteuses où des centaines de militants RDR furent mutilés et d’autres exécutés, ADO est allé chez GBAGBO pour le féliciter bien que certains cadres du parti n’étaient pas d’accord pour cette démarche, mais pour lui, GBAGBO reste un petit frère et un ami.

Même au cours des funérailles de la mère d’ADO aux deux plateaux, GBAGBO disait que ce deuil ne concernait pas seulement son ainé ADO et la famille OUATTARA mais aussi lui GBAGBO car la défunte était sa mère.
Il disait qu’il aimait passer beaucoup de ses journées dominicales chez la vielle pour non seulement se reposer, discuter avec elle mais aussi pour manger du bon « kabato » accompagné de bonnes sauces malinké.
Mais aujourd’hui force est de constater que cette fraternité et amitié a pris un grand coup entrainant ainsi une séparation totale entre les deux frères.
C’est vrai que nous avons vu les signes de cette séparation lors du face à face ADO – GBAGBO à la télévision, où ADO, disait à tout moment Laurent, pour montrer à la nation, qu’ils sont des amis et frères et qu’ils se téléphonent. Par contre GBAGBO ne disait que Mr le premier ministre ADO, pour montrer peut être à la nation qu’ils, ne se connaissent pas et qu’ils n’ont rien en commun.
Pour nous qui avions été témoins de cette fraternité, on se pose les questions de savoir, pourquoi cette mauvaise image à cause de la politique ?
Cette vilaine image qui empoisonne nos bureaux, nos écoles nos amitiés, nos villes, nos maisons et nos cœurs doit disparaître pour que le père fondateur de ce pays Houphouët BOIGNY soit en paix dans sa tombe.
La démocratie est un jeu sacré qui donne l’occasion à tous les frères de montrer ce qu’ils peuvent faire pour leurs concitoyens tout en sachant qu’on peut perdre ou gagner. Si on ne veut pas perdre, on ne s’aventure pas dans la compétition.
Quand on perd dans cette saine compétition ce n’est pas un drame ou une fatalité, on fait la place au gagnant dans la dignité et dans l’honneur.

Quand on veut contourner cette règle démocratique, la conséquence, est la situation que vit actuellement notre pays et notre société.

1. Les étudiants ont déposés les bics et crayons pour prendre les kalaches.

2. Les jeunes fuient l’école pour devenir des miliciens et ils parcourent les rues d’Abidjan, les armes à la main avec fierté.

3. Les banques commerciales fuient notre pays car l’argent n’aime pas le bruit et le désordre.

4. Nous tuons nos propres frères et amis avec plaisir.

5. Le mensonge, la haine et le vol sont devenus notre quotidien.

Tous ces actes sont graves et punissables par les lois nationales et internationales.

Comme chez nous en Afrique, quand le cadet fait des dégâts, il se refugie auprès de son ainé pour éviter les peines punitives.

A l’image de cette triste réalité et pour le bonheur de notre pays, je souhaite que vous appeliez, cher ainé GBAGBO, votre ainé ADO pour lui dire : « kôrô », les enfants savent courir mais ils ne savent pas se cacher.

Car vous avez voulu vous cacher de lui et contournez la démocratie avec l’aide du maître de cérémonie, votre ami, le président du conseil constitutionnel, le frère YAO N’DRE, contre la volonté exprimée du peuple le 28 Novembre 2010, mais vous n’y parvenez pas.

Aussi, dites lui que votre refus de reconnaitre votre défaite a coûté très cher à la mère patrie.
Donc vous souhaiterez non seulement lui présenter vos excuses mais solliciter sa clémence et sa protection.

Je vous demande pardon, Mr GBAGBO, de faire ce geste,

1. au nom de tout ce que vous nous avez dit sur votre amitié et votre fraternité avec ADO.

2. au nom de votre mère commune.

3. au nom de cette jeunesse qui court vers la dérive et le désespoir.

4. au nom de la Côte d’Ivoire notre pays dans sa diversité.

Si vous n’arrivez pas à joindre directement votre ainé ADO, vous pouvez passer par votre belle sœur Dominique ou par votre doyen BEDIE pour qu’on finisse avec ce malentendu honteux qui ne profite qu’aux renégats de notre société.
Vous avez perdu les élections présidentielles de 2010, mais, vous pourriez peut être remporter celle de 2015.

Faites le, Mr GBAGBO, pour la vérité, pour l’avenir et pour l’histoire….

Thinking you’re in heaven but you’re in hell, time will tell (Bob Marley)

P. DOCTEUR
Ancien espoir du Front républicain

dirrylucky@yahoo.fr

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