Déclaration de la Fédération de la jeunesse burkinabé de Côte d’ivoire: « La violence ne doit pas venir de nous et nul ne doit être intimidé »

La situation actuelle de crise postélectorale nous inquiète et nous interpelle, nous jeunes Burkinabè nés pour la plupart dans ce beau pays du père fondateur de la nation Ivoirienne feu le Président Félix Houphouët-Boigny, grand humaniste, homme de paix, de dialogue et grand bâtisseur.

L’histoire de nos deux (2) peuples est riche d’enseignement qui mérite d’être révisé par toute personne soucieux du devenir de bon voisinage, de solidarité et de paix pour les générations actuelles et futures.

Rappelons un temps soit peu quelques actions et faits marquants passés.
L’immigration des Voltaïques est une très longue histoire.

Pour l’administration coloniale, la principale richesse exportable en pays Voltaïque était représentée par la main d’œuvre. La Haute Volta fournissait de la main d’œuvre appelée « Mossi ».

L’administration Française comprit que les Voltaïques habiles travailleurs, pouvaient jouer de grands rôles dans la mise en valeur de la colonie Française voisine qu’était la Côte d’Ivoire. C’est ainsi que ces populations, à défaut de se faire embaucher de façon massive et volontaire dans les plantations de la basse côte, furent invités de force à participer à la mise en valeur de cette colonie.

La mobilisation réelle des travailleurs Voltaïques pour la Côte d’Ivoire date de l’après première guerre mondiale.

En 1919, année de la création de la Haute Volta, la Côte d’Ivoire connaissait des difficultés de recrutement de travailleurs.

La Côte d’Ivoire, colonie riche et prospère dont l’environnement est diversifiée, tout comme les produits, une main d’œuvre abondante et disciplinée qui lui manque pour lui insuffler une vigueur prometteuse. Nous apprend le professeur TOKPA JACQUES.

Les Voltaïques, c’est aussi des cadres au service de la Côte d’Ivoire.
Citons entre autre quelques cas précis :

– L’un des premier Directeur du port d’Abidjan MAURICE YAMEOGO (premier Président de la Haute Volta)

– BONIFACE OUEDRAOGO : Maire délégué de Koumassi

– ABOULAYE SAWADOGO : Ministre de l’agriculture

– LOME OUEDRAOGO : Adjoint au Maire d’Adjamé

– ADAMA FOFANA : Directeur Général des Postes en Côte d’Ivoire et après Ministre au Burkina Faso

– OUEZZIN COULIBALY : l’un des fidèle et compagnon du Président Houphouët Boigny

– RAM OUEDRAOGO : bien connu du milieu du showbiz Ivoirien

– DJIBO SOUNKALO : Maire de Bouaké

– IDRISSA TRAORE dit SABOTEUR : au service du Football.

Une parenthèse triste fut la spoliation des planteurs dans la région de Tabou, en 1998 et le retour massif dans leur pays d’origine.

Il nous faut assumer avec courage notre passé, à votre utilement notre présent en se servant des leçons du passé sans ressentiment pour mieux envisager le futur. Il s’agit d’un devoir de mémoire, d’un phare qui éclaire et non un handicape qui trouble. Nous nous sentons bien intégré et cela requiert un minimum de responsabilité à assumer.

De la crise survenue en Septembre 2002, la jeunesse Burkinabé note que le Président Compaoré avait prévenu les autorités d’alors de la présence des déserteurs de l’armée Ivoirienne sur le sol Burkinabé ; lesquels ne demandaient que des assurances pour rentrer dans leur pays. Mais hélas le Président a beau crié, on ne l’a pas écouté, et le vase fut débordé pour ces déserteurs.

Rappelons que le président Compaoré est un digne fils du Président Félix Houphouët Boigny et ayant épousé une Ivoirienne, il a de l’amour pour la Côte d’Ivoire.

Le Président a été traité de tous les noms dans cette crise. Militaire de formation avec un calme olympien qui le caractérise, il ne s’est pas laissé emporter par les va-t-en guerre.

Et c’est à ce Monsieur qu’on demanda en fin de compte d’être le facilitateur des accords politique de Ouagadougou entre le Président Laurent Gbagbo et le chef de la rébellion d’alors Soro Guillaume.

Nous estimons qu’il a joué sa partition en toute franchise pour le retour de la confiance entre les Ivoiriens pour une sortie de la crise pacifique avec les élections présidentielles, ouvertes, transparentes et crédibles.

La jeunesse Burkinabé regrette et condamne avec la dernière énergie cette volte-face et le revirement d’un camp qui récuse le Président Compaoré qui s’est investi corps et âme dans la crise.

Le président dans son adresse solennelle devant les parlementaires ivoiriens le 17-09-2009 disait et nous citons : « l’évolution des nations se caractérise par des mouvements de continuité et de rupture. Les bouleversements socio politiques ont parfois placé les peuples devant leur responsabilités à travers des épreuves souvent tragiques ».

La jeunesse burkinabé interpelle les autorités sur les graves violations des droits de l’homme en cours sur sa communauté à travers des dénonciations calomnieuses et sans fondements, des rackets, des brimades, etc.

Nous avons payé un lourd tribut dans cette crise et cela continue malheureusement. Nous avons été heureux et fiers de voir nos deux gouvernements réunis en conseil de Ministres qui a été sanctionné par un traité qui constitue un challenge pour bâtir un espace paisible, stable et développé dans l’harmonie, la compréhension mutuelle, la concertation constante et la fraternité.

La jeunesse Burkinabé en Côte d’Ivoire soutient le Président Blaise Compaoré dans toutes ses prises de positions. A la veille des événements malheureux d’Octobre 1987, le Président Compaoré disait que « l’accélération de l’histoire fait souvent défiler les événements à une allure telle que la maîtrise pour l’homme des faits devient impossible, rendant celui-ci artisan de situations non désirées. (…) une révolution qui se refuse au débat se bureaucratise, se fascise, fait peur, chavire, crée la médiocrité, la frustration des intellectuelles et le désintérêt des masses. »

La jeunesse Burkinabé dans sa grande majorité en Côte d’Ivoire n’est pas nostalgique de celui-là qui fut Président de 1984 à 1987.

Nous soutenons les institutions sous-régionales à savoir la CEDEAO, l’UEMOA et nos chefs d’Etats qui les incarnent.

Demandons à notre communauté de se tenir prête à accompagner notre Président dans le cadre de la mission de l’Union Africaine pour le dénouement de la crise et le respect du vote des Ivoiriens au nom de la paix.

Le temps est venu pour nous de manifester une dignité et sage retenue, de canaliser nos émotions. La violence ne doit pas venir de nous et nul ne doit être intimidé.

VIVE LES RELATIONS IVOIRO BURKINABE

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