Le panel des cinq chefs d’Etat, mandaté par l’Union africaine pour trouver une solution politique à la crise ivoirienne, a rendez-vous ce dimanche 20 février à Nouakchott. Les présidents mauritanien, tchadien, tanzanien, sud-africain et burkinabé se verront présenter un rapport d’experts à partir duquel ils devront prendre des mesures « contraigantes pour toutes les parties ivoiriennes ». Une réunion qui se déroule alors qu’à Abidjan le contexte s’est brusquement tendu. Un couvre-feu nocturne est en vigueur jusqu’à la fin du week-end, et la répression de manifestations pro-Ouattara a fait plusieurs victimes samedi dans au moins deux quartiers d’Abidjan.
Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères mauritanien, ce n’est que le 19 février, à Nouakchott, que les experts de l’Union africaine ont finalisé le rapport qui sera présenté ce dimanche aux cinq chefs d’Etat.
« Du 6 au 10 février, ces experts ont rencontré à Abidjan toutes les parties concernées par les opérations électorales de novembre » a indiqué le porte-parole Babah Ould Sidi Abdallah, précisant : « sur cette base, ils ont rédigé un rapport en deux volets : le premier est un compte-rendu de leurs rencontres en Côte d’Ivoire et des préconisations des différents acteurs ; le deuxième contient les propositions des experts pour une sortie de crise. »
Ce deuxième volet sera au cœur des deux réunions de travail prévues ce dimanche pour les cinq présidents. La tâche qui les attend est plus que délicate. Il s’agit de mettre au point une stratégie commune pour sortir la Côte d‘Ivoire de l’impasse politique qui dure maintenant depuis près de trois mois.
Les décisions prises par ce panel seront « contraignantes pour les deux parties ivoiriennes » stipule le mandat donné par l’Union africaine. Or la marge de manœuvre est mince. Car si, rappelons-le, l’Union africaine a pris une position claire en reconnaissant Alassane Ouattara comme le vainqueur de l’élection présidentielle, au sein même du panel, tous les chefs d’Etat n’ont pas le même point de vue sur la situation ivoirienne.
Si le président sud-africain semble être favorable à Laurent Gbagbo, le Burkinabé Compaoré est étiqueté comme un soutien à Alassane Ouattara par des proches du président sortant. Quoi qu’il en soit, les chefs d’Etat n’ont qu’une journée pour s’accorder sur un plan d’action, car ils sont attendus dès lundi à Abidjan pour exposer leurs décisions aux deux camps en présence.
Rfi
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