Le chef de l’Église Méthodiste Unie dans ce pays a appelé les deux parties actuellement en conflit à engager un dialogue.
L’évêque Benjamin Boni lance son invitation au dialogue au moment où le pays se trouve dans une impasse, les deux protagonistes de la présidentielle du 28 novembre se disputant chacun la victoire.
Les élections avaient été considérées comme une étape vers la réunification de la Côte d’Ivoire, divisée depuis la guerre civile de 2002, mais la tension politique qui a suivi le vote a suscité des manifestations et causé au moins 296 décès, selon l’Organisation des Nations Unies. Les Nations Unies estiment à 100 le nombre de disparus.
On impute la violence aux deux parties de cette crise politique, et la pression internationale s’accroît sur le président en place Laurent Gbagbo pour qu’il démissionne. Les résidents ont commencé à se ruer sur les banques du pays le 16 février, la crise politique étant devenue une crise financière.
«Chacun de nous devrait relever le défi de revenir à la paix», a déclaré Boni. « En tant qu’êtres humains, nous devons continuer à parler les uns aux autres et à prôner le pardon. Et Dieu nous aidera».
Faire face à la souffrance
Le 19 janvier, l’église a offert de l’aide humanitaire à des représentants de la ville de Duékoué, une ville de l’ouest dans la zone tampon entre le nord tenu par les rebelles et le sud contrôlé par le gouvernement. Boni a pris la parole lors de ce rassemblement Les affrontements dans la région ont causé la mort de plusieurs habitants et le déplacement de plusieurs milliers de personnes, selon les dépêches.
Pour soulager les souffrances de Duékoué, l’église a donné 5000 $ en espèces, 1,500 kg de riz et une grande quantité de vêtements. Les dons ont été rendus possibles grâce à une subvention de 10.000 dollars de l’Œuvre d’entraide humanitaire de l’Eglise Méthodiste Unie (UMCOR).
Boni a présenté toute cette aide à Marie-Odette Lorougnon, un membre du Parlement et originaire de la région, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à l’église méthodiste unie du Jubilé de Cocody, un quartier d’Abidjan.
«Chaque fois que la vie d’un homme est menacée, chaque fois que le sang coule, l’église a son mot à dire», a déclaré Boni. L’église ne devrait pas être comme une ambulance qui ne parcourt les routes que pour transporter les blessés à l’hôpital, a-t-il dit. L’église a également la responsabilité de se demander pourquoi tant d’accidents se produisent, et se poser la question de l’état de la route, de la voiture et des pilotes.
La dénomination compte environ 700000 membres en Côte d’Ivoire, y compris des dirigeants du gouvernement et de l’armée.
Contestation des résultats
Les cinq dirigeants de l’Union africaine ont formé un panel le 28 janvier pour tenter de résoudre l’impasse entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Le Premier ministre du Kenya, Raila Odinga, chef de file du panel des médiateurs, a averti que les deux parties en présence en Côte d’Ivoire se préparaient à un conflit armé et qu’une «petite étincelle pourrait provoquer une conflagration majeure», selon les dépêches.
Après l’élection de l’automne dernier, l’Organisation des Nations Unies, l’Union africaine et une grande partie de la communauté internationale ont reconnu Ouattara, candidat de l’opposition, comme le vainqueur, en fonction des résultats certifiés par l’ONU. Depuis les élections, Ouattara vit sous protection des Nations unies à l’Hôtel du Golfe à Abidjan.
Toutefois, Gbagbo, qui a dirigé le pays depuis la dernière élection présidentielle en 2000, a soutenu qu’il a été victime de fraude électorale et d’un complot international. Le Conseil Constitutionnel a déclaré vainqueur Gbagbo et lui fit prêter serment dans son bureau.
Gbagbo a ordonné à l’Organisation des Nations Unies de quitter le pays, et il a résisté à la pression de la communauté internationale qui le poussait à céder la présidence à Ouattara.
Des documents obtenus par l’Associated Press auprès de quatre des neufs morgues d’Abidjan montrent qu’au moins 113 corps criblés de balles, victimes de la violence politique ont été entreposés depuis les élections en Côte d’Ivoire.
Une chercheuse de l’organisation Human Rights Watch, Corinne Dufka, citée par l’AP, est d’avis que le nombre atterrant de victimes de violences politiques à Abidjan est composé de musulmans originaires du nord du pays et sympathisants admis ou présumés d’Ouattara,.
La crise politique a entraîné une crise financière ainsi, avec la fermeture des grandes banques du pays ces derniers jours. Les résidents ont commencé à se ruer sur les banques encore restées ouvertes, poussés par la crainte d’autres fermetures.
Invitation à la prière
La Conférence de l’Eglise méthodiste unie – Côte d’Ivoire (EMU-CI) a déclaré avoir organisé plusieurs jours de jeûne national et de prière pour la paix.
La conférence elle-même a pris la décision de mettre l’accent sur la réconciliation.
Boni a invité les deux parties à engager un dialogue afin de résoudre la crise.
«Que nous soyons du Nord, du Sud, du Centre, de l’Ouest ou de l’Est, nous sommes un seul peuple avec nos frères et sœurs d’autres pays venus vivre avec nous, dit-il. Certaines des tensions politiques dans le pays sont en rapport avec le droit des citoyens non-ivoiriens à participer au gouvernement.
En outre, Boni a encouragé les gens à être de bonne foi et à prier pour la paix car «les gens ont trop souffert au fil des ans». Il a dirigé la réunion de prière en Janvier en vue du règlement de la crise.
Quand elle a reçu ces dons à la fin de la cérémonie, Lorougnon a exprimé sa reconnaissance à l’église. «Nous avons appelé à un soutien, et l’Eglise Méthodiste Unie-Côte d’Ivoire est parmi les rares à répondre. Merci de nous montrer l’amour du Christ en action».
17 février 2011
Source: UMNS
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