ABIDJAN — La Côte d’Ivoire a renoué vendredi avec l’épisode des couvre-feux nocturnes après deux mois de « normalité ».
Un communiqué du gouvernement Gbagbo lu vendredi soir sur les antennes de la télévision publique a fait état de l’instauration « sur toute l’étendue du territoire national » d’un couvre-feu nocturne vendredi de 22h00 à 06H00, samedi et dimanche de 21h00 à 06h00.
L’effet de surprise provoqué par l’annonce a donné lieu à des scènes de panique et des embouteillages dans les rues, les populations s’empressant d’écourter leurs courses de la soirée pour rentrer.
Si de manière générale le couvre-feu a « bousculé les habitudes », il n’en est pas de même pour les quartiers d’Abobo et d’Anyama (quartiers pro-Ouattara), où depuis un mois le couvre-feu nocturne est en vigueur à l’issue d’affrontements meurtriers entre les forces pro-Gbagbo et les partisans d’Ouattara.
La mesure intervient à la veille de deux rassemblements opposés visant à soutenir les deux leaders : l’un des partisans de Gbagbo prévu à Yopougon, commune pro-Gbagbo, et l’autre prévue à Abobo, fief d’Ouattara.
Par ailleurs, le Premier ministre du camp Ouattara, Guillaume Soro, a annoncé le lancement samedi à Bouaké (centre, fief de l’ex rébellion) d’un « grand mouvement de révolution pour faire partir Gbagbo ».
Dans cette atmosphère « stressante », les cinq chefs d’Etat membres constituant le panel de l’UA sont aussi attendus lundi à Abidjan pour une médiation, qualifiée par les observateurs de « médiation de la dernière chance » à l’issue de laquelle ils prendront des « décisions contraignantes » pour les deux parties en conflit.
La crise post-électorale entre le président sortant Laurent Gbagbo, investi par le Conseil constitutionnel, et Alassane Ouattara, désigné vainqueur par la Commission électorale, continue de secouer le pays visiblement fatigué par les conflits à répétition.
Xinhuanet
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