Xinhua
Après la fermeture en série des banques commerciales qui continue de faire des vagues, les populations ivoiriennes sont de plus gagnées par la crainte d’une pénurie de carburant dans les stations-service et d’une pénurie de médicaments dans les pharmacies.
Jeudi, des rumeurs les plus alarmantes avaient couru dans la ville d’Abidjan évoquant une pénurie « imminente » du carburant, du gaz et même du pétrole dans les stations-service.
La réaction des automobilistes et des autres habitants ne s’est pas fait attendre. Ceux-ci ont pris d’assaut les stations-services de la ville en vue de se ravitailler au maximum.
L’on pouvait ainsi observer de longues files de véhicules attendant d’être servis, et certains ont pris la précaution de faire des réserves dans des bidons pour se mettre à l’abri de toute mauvaise surprise.
D’autres automobilistes rencontrés vendredi dans le quartier administratif d’Abidjan-Plateau ont affirmé jouer à fond la carte de la prudence avec le peu de carburant dont ils disposent.
« J’utilise mon carburant de manière très rationnelle. Je fais uniquement les courses urgentes et je gare mon véhicule. Ma réserve pourra ainsi durer longtemps », a indiqué Fabien Lohoré, cadre commercial d’une entreprise.
La psychose d’une cessation des activités des pharmacies hante aussi des populations, surtout après que des pharmaciens ont exprimé leur crainte d’une éventuelle pénurie de médicaments liée aux sanctions de l’Union européenne (UE) contre la destination maritime de la Côte d’Ivoire.
« Nous sommes préoccupés. Les perspectives les plus optimistes donnent un temps de couverture en médicaments d’à peu près un mois « , a déclaré vendredi le président de l’ordre des pharmaciens de Côte d’Ivoire, le docteur Parfait Kouassi.
« Concernant par exemple les produits d’hémodialyse, il ya déjà une menace de rupture de stock dans certains officines », a-t-il prévenu.
La Côte d’Ivoire traverse une situation économique difficile avec un embargo de fait exercé sur la Côte d’Ivoire par l’Union européenne et la fermeture récente d’au moins six banques commerciales dont la filiale de la banque française Société générale, la banque anglaise Started Chartered bank et l’américaine Citibank « pour des raisons de sécurité ».
Le gouvernement Gbagbo a annoncé jeudi une réquisition des banques françaises fermées. Les autorités françaises ont réagi vendredi en condamnant « la nationalisation des banques étrangères » par le camp Gbagbo.
Commentaires Facebook