L’antéchrist
L’eschatologie, doctrine relative aux fins dernières de l’homme dans son assertion individuelle, ou collective, quand elle étudie la mutation ultime du monde, présente au niveau des religions révélée et plus particulièrement de la religion musulmane et chrétienne l’image du démon politique ou antéchrist. Que le préfixe « anté » qui d’ordinaire signifie « avant » soit utilisé pour un autre « anti » est chose dont nous tairons l’intérêt philologique pour ne retenir seulement qu’ antéchrist signifie bien anti-christ. Avant d’aborder l’image même de l’antéchrist, qui n’est pas que relative à une personne mais convient aussi à un groupe de personnes, dans le sens où on parlerait par exemple d’un gouvernement antéchrist, saisissons succinctement l’image du Christ. Dans l’optique chrétienne, telle que le stipule Hegel, Jésus Christ est égal, en tant que fils de Dieu et fils de l’Homme, à la réconciliation, à l’unité dialectique de l’Homme et de Dieu ; et Dieu, union de la morale et du destin quel qu’il soit. C’est avec la foi que Dieu est Amour malgré les turpitudes de l’existence dont nous sommes victimes. Jésus est donc le médiateur, tout aussi union de la morale et du destin par la symbolique de sa rédemption comme sacrifice et souffrance ultime, comme victime humaine et Dieu sauveur, comme nécessité de l’Homme et de Dieu en un, que comme amour.
Il est dit dans l’eschatologie musulmane qu’entre les yeux de l’antéchrist sera frappé le sceau Kafir (incroyant). Un antéchrist est donc un incroyant qui œuvre dans l’immoralité mais ceci d’une façon particulière. Dans un exercice systématique de dépassement de ses adversaires politique par le bas, un politicien antéchrist, comme Séplou 1er, s’il est monstrueux parce qu’immoraliste est d’abord démagogue ; aspirant sacristain de Tartuffe, ses premières victimes sont les pauvres « patriotes » qu’il nourrit d’illusions et vampirise. Mais l’imposture séplouienne et sa monstruosité vont plus loin, et c’est ici que son image d’antéchrist est la plus saisissante ; Il tente, en effet, en même temps qu’il fait massacrer des innocents (« Vous la bouclez ou le charnier ! »), de se donner, tout comme l’antéchrist, la figure messianique du christ, mieux de se substituer à lui, de remplacer l’adoration du Christ par une fausse adoration où dans les prières du chrétien son image plane comme une ombre chinoise. Par ailleurs, l’antéchrist ne conçoit pas la notion de sacrifice personnel, c’est pourquoi il s’accroche au pouvoir à n’importe quel prix. Satan ou fils de Satan en habit christique, pirate de la foi, l’antéchrist n’est pas qu’une réalité des fins dernières, il est bien signifié dans les écritures que l’antéchrist est déjà parmi nous : « (…) Tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde. » (I Jean 4:3, LS). Il est aussi écrit dans les fins dernières, chez les musulmans, que c’est Jésus lui-même qui, quand il reviendra, tuera l’antéchrist à la porte de Lod.
Trabi_mathieu@yahoo.fr
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