“La CEI n’a pas pu proclamer les résultats dans le délai de trois jours. Elle était donc forclose ». Tels sont les propos de M. Paul Yao N’Dré, réagissant suite à la proclamation par le président de la Commission électorale indépendante, M. Youssouf Bakayoko, des résultats du second tour de l’élection présidentielle. Cet argument de Yao N’Dré a très vite été repris en chœur par les partisans du président sortant, Laurent Gbagbo, pour justifier leur coup d’Etat institutionnel. Et depuis, ils ont décidé de confisquer le pouvoir d’Etat, plongeant ainsi la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens dans une situation d’incertitude totale. Pourtant, il s’agit bel et bien d’un argument des plus fallacieux. En effet, la CEI, contrairement aux dires du clan FPI, n’a aucunement failli à sa mission. Celle-ci se résumait d’une part, à l’organisation du scrutin et d’autre part, à la proclamation des résultats, qui devront être par la suite validés ou non par le Conseil Constitutionnel et certifiés ou non par le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. Pour ce qui est du premier pan de cette mission, il a été accompli avec brio par l’équipe du président Youssouf Bakayoko. Quant au second, conformément à ce que dit la loi, la CEI a bel et bien pris le soin de transmettre au Conseil constitutionnel les copies des procès-verbaux (PV) du scrutin dans le délai de trois jours. C’est la seule contrainte que lui fait la loi qui dit exactement ceci, en son article 59 : «… Le Président de la Commission Electorale Indépendante communique, au Conseil Constitutionnel, au Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Côte d’Ivoire et au Représentant Spécial du Facilitateur, un exemplaire des procès-verbaux, accompagnés des pièces justificatives dans les trois (3) jours, qui suivent le scrutin». Un paragraphe également mentionné, noir sur blanc, dans l’ordonnance portant ajustement du code électoral pour les élections générales de sortie de crise, datée du 5 mars 2008. Et c’est ce qu’a fait la CEI le mercredi 1er décembre 2010, en transmettant les PV au Conseil constitutionnel. Youssouf Bakayoko et ses collaborateurs ont donc respecté la loi qui est claire et nette. Nulle part il n’est dit que la Commission électorale doit « proclamer les résultats dans un délai de trois jours » ou autre. C’est pourquoi, poursuivant en toute légalité son travail, c’est finalement le jeudi 2 novembre 2010 que le président de la CEI a officiellement annoncé les résultats donnant Alassane Ouattara largement vainqueur avec 54,1% des voix contre 45,9% pour Laurent Gbagbo. Et comme l’ont constaté l’ensemble des Ivoiriens et de la Communauté internationale, l’annonce des résultats quatre jours après le jour du vote n’était pas quelque chose de nouveau en Côte d’Ivoire. En effet, lors du premier tour de cette même élection présidentielle, le 31 octobre 2010, les résultats ont été donnés le jeudi 4 novembre à 1h du matin, soit le quatrième jour après le scrutin. Et cela, sans que personne ne lève le petit doigt pour dire quoique ce soit.
Diawara Samou
Le Patriote
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