En Tunisie, l’armée a favorisé, grâce aux Etats Unis, un corridor favorisant le départ de Ben Ali. Une armée citoyenne quasiment reléguée au second rang au profit de la police pendant le règne du Président déchu.
Le rôle joué par l’armée en Tunisie puis en Egypte peut-il se transposer à l’Afrique subsaharienne ?
Par Lucien Pambou
En Egypte, l’armée, malgré les injonctions pour une transition immédiate des Etats Unis et de l’Union européenne, continuait de fermer le corridor pour un départ éventuel d’un de ses membres le plus important : le Président Moubarak qui dit être le rempart contre le développement de l’islamisme politique. Dans les deux crises, l’armée a, semble-t-il, adopté une position que l’on peut qualifier de « citoyenne » pour la République. La vérité est plus complexe et nécessite un détour par l’histoire de la place de l’armée dans le Maghreb.
« Ceci n’est pas un langage révolutionnaire, mais le constat que le respect des peuples passe par un soutien réel de l’armée à la démocratisation et à la rupture de leurs pratiques anciennes qui consistent à soutenir le président en exercice, quelque en soit le prix »
Les évolutions historiques des pays du Maghreb, comme l’Algérie où l’armée est considérée comme le dépositaire des fondements de la Nation par la libération du pays vis-à-vis de la France, n’ont rien à voir à celle de la Tunisie où l’armée incarne la protection de la Nation, à l’image de celle de l’Egypte où l’armée a joué un rôle très important contre Israël en 1973. Au Maroc, la monarchie soumet l’armée, même si certains de ses généraux (comme le Général Oufkir) ont voulu attenter à la vie du Roi. En Lybie, le Président Mouammar Kadhafi est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat. Depuis les années 60, l’armée apparait comme le garant du pouvoir dans le Maghreb avec des variations qui sont liées au contexte de chacun des pays.
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