Par la Rédaction | Connectionivoirienne.net
Que peut l’Afrique du Sud face à la puissance de feu combinée de la Cedeao, des USA, de la France, du Nigeria et de la Grande-Bretagne ? Au terme du dernier sommet de l’Union Africaine, ce journal annonçait la présence d’une frégate de guerre sud-africaine dans les eaux internationales aux larges de la Côte-d’Ivoire ? La présence du « fleuron » sud-africain le SAS Drakensberg (son plus grand et plus sophistiqué navire de guerre) aux larges de la Côte-d’Ivoire est désormais officiellement reconnue. Des sources affirment que ce navire transporte de l’armement destiné aux forces de Laurent Gbagbo. Les officiels sud-africains par contre qualifient l’entrée en jeu du SAS Drakensberg de « pure hasard ». Un hasard qui coïncide étrangement avec le forcing diplomatique de Jacob Zuma.
L’on peut au vu des derniers développements de la crise ivoirienne considérer que la mise sur pied du panel est une réponse aux « exigences » sud-africaines. En effet, Jacob Zuma sans reconnaitre l’autorité du «président » autoproclamé Laurent Gbagbo, ne partage pas totalement l’injonction faite par l’Union Africaine à ce dernier de céder la place au président élu Alassane Ouattara. La diplomatie sud-africaine reste des plus floues sur sa véritable position face au hold-up électoral de Laurent Gbagbo. Tantôt semblant s’aligner sur l’Angola, le jour suivant défendant des thèses anachroniques de panafricanisme purement émotionnel, antidémocratique et improductif, certains pontes de l’ANC ne savent plus à quel saint se vouer face à la détermination ouest-africaine, américaine, française et anglaise à imposer le respect de sa défaite électorale à Laurent Gbagbo ( lire Aziz Pahad in Analysis: What is the truth in Côte d’Ivoire? ndlr )
« L’Afrique du Sud ne soutient ni Laurent Gbagbo, ni Alassane Ouattara » telle est la dernière profession de foi de Siphiwe Dlamini le porte-parole du ministère sud-africain de la défense rapportée par la BBC. Quelques recoupages permettent d’affirmer aujourd’hui que la position de rigidité afro-africaine dans laquelle Zuma semblait se plaire, faiblit. Hier mardi, le Ghanéen James Victor Gbeho, président de la Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) haussait le ton face aux actes de sabotage de la diplomatie sud-africaine. « Cela ne peut que compliquer les choses », a-t-il critiqué. « La solidarité qui s’est faite jour au sein de la communauté internationale est en train de s’effriter rapidement parce que certains pays prennent parti et ne sont pas d’accord avec la décision qui a déjà été prise (de défendre la victoire électorale d’Alassane Ouattara, ndlr) ». Dans le même ordre d’idée pour isoler un peu plus le guerrier Zoulou, La Lettre du Continent signale la présence de navires américains des forces spéciales au large de la Côte-d’Ivoire. La présence de la Frégate américaine USS Robert G. Bradley dans le Golf de Guinée est en effet confirmée. Le BCP Tonnerre Français lui, patrouille depuis de longues semaines dans la même zone maritime. Ces deux bâtiments de guerre ont récemment été aperçus côte à côte dans le port de Lomé au Togo. La prise en sandwich du SAS Drakensberg et les efforts diplomatiques pourraient donc expliquer la ligne plutôt « soft » que l’Afrique du sud adopte depuis la fin du dernier sommet de l’Union Africaine. La position de juge de Zuma, membre du panel expliquerait aussi cette recherche de l’équilibre.
Pour Laurent Gbagbo qui affronte de très graves problèmes de trésorerie tout porte à croire que la fin approche , malgré le délai d’un mois obtenu grâce à l’entrée en jeu du panel des chefs d’État. Accepter la victoire de Ouattara et faire sortir la Côte-d’Ivoire d’un déficit de démocratie pluraliste, vieux de 20 ans ou subir les conséquences, mêmes militaires de son holp-up électoral. Un exil en Afrique du Sud par les eaux peut toujours limiter les dégâts. Le boulanger d’Abidjan aura-t-il cette grandeur d’esprit ? Wait and see.
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