Moscou rejette toute solution militaire à la crise politique en Côte d’Ivoire estimant qu’elle est susceptible de déstabiliser la situation en Afrique occidentale et sur tout le continent africain, a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’un entretien avec son homologue sénégalais, Madické Niang.
« Je suis convaincu que le Conseil de sécurité de l’ONU doit soutenir les efforts pour permettre un dénouement pacifique. Une intervention extérieure au processus électoral et, à plus forte raison, une intervention militaire sont absolument inacceptables et susceptibles de déstabiliser tant l’Afrique occidentale que tout le continent africain, compte tenu des campagnes électorales qui auront lieu prochainement dans 13 Etats africains. On ne peut pas se permettre de créer des précédents pareils, de donner un mauvais exemple qui sera repris chaque fois que quelqu’un sera mécontent du résultat des élections », a indiqué le ministre russe.
Il a rappelé que, dans tous les cas, seul le conseil de sécurité de l’Onu pouvait autoriser une intervention militaire.
A l’issue du second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire le 4 décembre dernier, la Commission électorale centrale a constaté la victoire du leader de l’opposition Alassane Ouattara. Le Conseil constitutionnel a cependant invalidé les résultats du scrutin dans plusieurs régions du pays, attribuant de fait la victoire au président sortant, Laurent Gbagbo. MM. Gbagbo et Ouattara se sont proclamés présidents, ont tous deux prêté serment et ont chacun formé leur gouvernement.
La légitimité de M. Ouattara a été reconnue par l’Union africaine et l’Onu. La communauté internationale (y compris, les Etats-Unis, la France, l’Onu et l’Union africaine) a sommé M. Gbagbo de céder sa place au candidat élu.
La crise politique a provoqué de nombreux affrontements et troubles populaires qui ont fait au moins 173 morts dans l’ensemble du pays, selon l’Onu.
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