Alassane Ouatarra a-t-il battu Laurent Gbagbo ?…Oui. Voici encore quelques preuves

Allain Jules

La sagesse devrait pouvoir être le moteur de toute action politique. La vérité aussi. Comme l’avait dit Jean Jaurès dans un discours prononcé le 30 juillet 1903 dans un lycée d’Albi : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. » Or, j’ai ouï-dire, récemment, que j’étais victime d’une fatwa, puisque ces militants politiques, adeptes des dictateurs, refusent toute discussion, pensant avoir la science infuse. Le décryptage en dessous, pris dans un blog anglophone, est simplement incontestable.

Après toutes les invectives, les saloperies véhiculées ici et là par les pro-Gbagbo ou les pro-Ouatarra, il est temps de revenir à des évidences qui ne trompent pas. Rien ne sert donc de se cacher derrière des arguments fallacieux, pour justifier l’injustifiable. L’issue de la crise ivoirienne est importante. Mon parti c’est ce pays, et non un alignement abscons dont font preuve certains, au nom de…l’indépendance de l’Afrique. Laquelle ?

On a beaucoup écrit depuis la fin des élections en Côte-d’Ivoire et bien qu’il y ait un soutien inconditionnel de la communauté international pour Alassane Ouatarra, les présidents Jacob Zuma de l’Afrique du Sud et Yoweri Museveni de l’Ouganda ont récemment, sur la demande du président Gbagbo de vérifier les « fraudes » perpétrées dans le Nord, penché pour ce contrôle des résultats-là. La question posée est celle de savoir si, Alassane Ouatarra a gagné grâce à ces votes considérés comme frauduleux par le camp Gbagbo.

Il s’avère donc que, c’est un faux débat, sans tête ni queue pour le blogueur, puisqu’il s’est contenté de faire une petite analyse scientifique. Pas de haut vol, plutôt simple et implacable. Il a éliminé tout de go les zones incriminées du nord, en s’appuyant principalement sur le premier tour de l’élection que nul n’a contesté. En y incorporant, bien sûr, les douze autres candidats, avec leur suffrage de 30% des voix. La clé était donc de savoir qui, de Laurent Gbagbo ou de Alassane Ouatarra, a réellement été choisi pour mener aux destinées de l’Etat ivoirien.

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Pour arriver à ses fins, l’analyste a essentiellement basé son étude sur le vote du sud. Il s’avère donc que dans le sud, 65% de ces « nouveaux » électeurs (second tour) ont voté pour Alassane Ouattara, laissant à Gbagbo, 35% des suffrages. Si donc, Alassane Ouatarra peut incontestablement faire le même score dans le nord, dans l’ensemble du pays, il pèse logiquement plus de 50%. Les chiffres ne trompent pas. Se souvenant que Laurent Gbagbo avait eu 38% au premier tour alors que Ouatarra son rival 32%, voici une formule mathématique simple que même au primaire, on peut travailler, ce qui donnerait ces pourcentages :

•Ouattara : 32% + 0.65 * 30% = 51,5%
•Gbagbo : 38% + 0.35 * 30% = 48,5%

Nous voyons donc que, même si nous ne prenons que la partie sud de la Côte-d’Ivoire – qui certainement est libre de fraude électorale et d’intimidation bénéficiant à Ouattara – comme un indicateur des douze éliminés à la présidentielle- au deuxième tour, Ouattara est encore en avance avec une marge d’erreur de l’ordre de 3%. C’est six fois plus que la marge de 0,46% dont Mills, le président ghanéen, a bénéficié  lors de l’élection au Ghana en 2008. Si ce n’est pas la meilleure preuve de la victoire de M. Ouatarra sur la base des données disponibles alors, cherchez l’erreur ! Au lieu de lancer des cris d’orfraie, n’hésitez pas à vérifier les chiffres et les hypothèses qui vont avec, dans ce calcul, par vous-même.

In fine, même s’il existe des doutes raisonnables relatifs à la victoire d’Alassane Ouattara, à contrario, pour son rival Laurent Gbagbo, la défaite est criarde. Il serait donc logique qu’il restitue le pouvoir. Je n’ai rien contre l’homme Gbagbo. C’est vrai que Nicolas Sarkozy lui a donné un argument de poids, en s’exprimant maladroitement. Mais, rien ne sert de se gargariser dans une posture de président quand on voit les manœuvres ridicules de la Cour constitutionnelle ivoirienne. Se cacher ensuite derrière un patriotisme abscons après avoir prêté serment à la hussarde, revendiquer ensuite une souveraineté de pacotille et d’un mensonge abyssal accompagné de violence pour se maintenir au pouvoir, c’est indéfendable…

Il est grand temps pour que certains intellectuels entendent raison au lieu de continuer à se fourvoyer dans un marigot investé de caïmans. Ils ont rendez-vous avec l’histoire et, à quoi ça sert d’avoir des postures aussi ridicules les unes que les autres ?

Source anglaise Fakegbagbo

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