Le patron de WikiLeaks est apparu déterminé hier durant la première journée de son procès à Londres. Les magistrats décideront aujourd’hui de l’extrader ou non en Suède
Tristan de Bourbon |
Julian Assange est arrivé tendu à la Cour de justice. Le cofondateur de la société WikiLeaks, responsable de la diffusion de milliers de télégrammes diplomatiques américains, est apparu hier à Londres pour le premier des deux jours de son procès, qui s’achève aujourd’hui. La Suède réclame en effet son extradition pour pouvoir l’interroger à propos de deux accusations de «viols mineurs» à son encontre.
Plus d’un mois et demi après sa libération sous caution et son assignation à résidence, un mois après l’entretien accordé à 24 heures, il est apparu tout petit dans la cage de verre à l’arrière de la troisième Chambre de la Cour de justice de Bellmarsh, en banlieue de Londres.
Sans doute habitué à ce type de réaction, les deux officiers chargés de son escorte lui ont donné le change afin de le détendre. Dans son costume bleu marine, sa chemise blanche et sa cravate bleue et violette, l’homme le plus médiatique de l’année 2010 se déride enfin.
Son visage fermé et son regard fuyant laissent la place à une attitude plus déterminée et plus en rapport avec l’image publique du personnage.
Concentré, un stylo à la main, il réagit peu à peu aux débats en cours, inscrit ses remarques sur des bouts de papier et les fait passer à ses avocats à travers les ouvertures de sa fenêtre.
S’il paraissait un peu miné moralement lors de notre rencontre, il a visiblement repris du poil de la bête. L’activité de WikiLeaks ne s’arrêtera visiblement pas faute de combattants.
L’humeur de son camp s’avère d’ailleurs plutôt joyeuse. Dans la galerie insonorisée destinée au public, les rires succèdent aux moqueries, suite aux échanges secs entre le principal témoin amené par la défense, une juge suédoise à la retraite, et la procureure anglaise en charge de la partie suédoise.
A la fin de l’audience, qui aura duré cinq heures, ses partisans semblent confiants. Julian Assange aussi, et il confirme peu après sa détermination: «Lors des cinq mois et demi passés, une boîte noire a été placée sur ma vie, sur laquelle il a été écrit «viol». Cette boîte a maintenant été ouverte, grâce à un procès public. J’espère que demain nous verrons que cette boîte est vide et qu’elle n’a rien à voir avec le mot inscrit dessus.»
24heures.ch
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