Dictature de Gbagbo Jean Blé Guirao dans tous ses états: « Faire tomber Gbagbo, un devoir national désormais ! »

Jean Blé Guirao, Secrétaire Général Adjoint de l’UDPCI, membre de la Commission Organisation-Mobilisation du RHDP, ex président national de la Jeunesse de l’UDPCI et ex Secrétaire général de la FESCI, revient à la charge. Fidèle à son franc-parler, le ‘’Dougloudou national’’ rassure et appelle à nouveau le peuple ivoirien à un sursaut national.

Le dernier sommet de l’UA a décidé de l’envoi en Côte d’Ivoire d’un Panel de Chefs d’Etat pour la résolution de la crise. Quels commentaires ?

Le dernier Sommet de l’UA tenu dans la capitale éthiopienne aura été un moment fort de la reconnaissance de la victoire, sans équivoque, de notre Président, le Chef de l’Etat, SEM Alassane Ouattara, malgré les interprétations, les explications, les mensonges et autres affabulations des partisans de Laurent Gbagbo. Il faut retenir que le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) a planché sur le refus de céder et la volonté d’usurpation du pouvoir de Gbagbo. A travers le communiqué de sa 259ème réunion, le CPS a endossé toutes les initiatives prises auparavant par la CEDEAO et la Commission de l’UA. Ce communiqué a, par la suite, été endossé par la conférence des Présidents de l’UA. En clair, les Chefs d’Etat africains ont reconnu la brillante et éclatante victoire du Docteur Alassane Ouattara comme certifiée par M Choi, le Représentant Spécial du SG de l’ONU et reconnue depuis par tous les pays du monde. Le dernier Sommet de l’UA n’a fait que dire ce que nous savions depuis le 02 décembre 2010. Ce fut donc un désaveu cinglant pour Gbagbo et ses partisans qui sont allés à ce Sommet avec le secret espoir d’en revenir avec leur idée saugrenue de recomptage des bulletins de vote. Ils y ont mis d’ailleurs assez de moyens et de bruits pour finalement rien, car la moisson a été nulle.

Le Panel vient pour voir et étudier, dans un délai n’excédant pas un mois, les conditionnalités du départ du Palais de Gbagbo, n’est-ce pas ?

Je voudrais, à ce niveau, m’interroger avec les Ivoiriens. Et me demander, dans quel pays sommes-nous pour que celui qui a perdu les élections prenne le peuple en otage et contraigne le vainqueur à travailler dans un hôtel. Dans quel pays sommes-nous pour que deux mois après une élection, la plus coûteuse, la plus suivie et la plus aidée sur notre continent, le perdant défie tout le peuple et le monde entier ?

Gbagbo et ses affidés ont largement dépassé les bornes du réel, de l’inimaginable, de l’impensable.

Avec le Panel, croyez-vous que Laurent Gbagbo acceptera enfin de céder la place au Président Ouattara ?

Je voudrais adresser tous mes remerciements et toutes mes félicitations aux Chefs d’Etat et à toutes les personnalités du monde qui ont, une fois de plus, sacrifié leur temps pour aider notre pays à voir le bout du tunnel de cette crise. Je voudrais rappeler aux Ivoiriens que les Présidents Alassane, Bédié, Mabri et Anaky ont fait leur part devant l’histoire. Tout le reste est du ressort du peuple, surtout de la jeunesse et des femmes qui ont élu massivement le Président Ouattara. Pour revenir à votre question, je vous dis tout net que je ne crois pas en la réussite de cette mission. Je peux me tromper et je serais heureux de me tromper cette fois-ci. Cette mission peut échouer. Et cet échec, dans un premier temps, peut venir de la pléiade des experts qui arrivent ou des Chefs d’Etatcommis si, certains qui ne connaissent pas assez Gbagbo rentrent dans son jeu favori et nous tournent en bourrique. Mais l’échec viendra à coup sûr de Gbagbo lui-même s’il adopte des circonvolutions et des positions à géométrie variable comme il sait bien le faire depuis toujours, pour rouler tout le monde dans la farine. C’est pourquoi, pour moi, la solution de cette crise et le départ de Gbagbo ne sont pas dans les mains des Chefs d’Etat du Panel qui arrivent, mais dans les mains du peuple de Côte d’Ivoire qui a voulu ces élections et qui a voté massivement son Président.

Les militants du RHDP et l’ensemble des Ivoiriens commencent à perdre patience. Surtout que Gbagbo à décidé de désorganiser tout le tissu social…

Je voudrais dire que je comprends parfaitement nos populations et nos militants. Le temps peut paraître long pour nous tous. La période est difficile, très difficile voire catastrophique pour tous. Trop de personnes ont été tués, trop de sang a été versé, plus de 600 personnes tuées par les miliciens et les mercenaires de Gbagbo. Il y a eu également plusieurs milliers de disparus ou d’emprisonnés. Plusieurs charniers ont été découverts qui contiennent de nombreux corps.

Le Président de la République est le premier à être conscient du drame que vivent nos populations.

Et c’est pour ne pas en rajouter aux supplices des Ivoiriens, qu’il a décidé d’opter pour la patience afin que, de manière graduelle, Laurent Gbagbo soit obligé de céder le pouvoir qu’il usurpe depuis le 03 décembre 2010. Les opérations « pays mort » doivent être comprises dans ce sens. Mais Gbagbo et ses partisans n’ont point d’oreille pour entendre et d’yeux pour voir. Le Président Alassane a largement fait ce qu’humainement, il devait faire pour tous ceux qui voulaient le changement et qui ont voté massivement contre Gbagbo. Tous, désormais, nous avons un devoir devant l’histoire, celui d’installer le Président de la République en faisant partir Gbagbo, par tous les moyens, avant la fin de la mission du Panel…

Contrairement à la Tunisie et à un degré moindre, l’Egypte où les militaires ont joué pleinement leur rôle républicain, chez nous, les FDS semblent avoir pris fait et cause pour Gbagbo au détriment du peuple.

Les FDS, dans tous les pays du monde, sont le reflet de leur peuple, le reflet de leur société. La décadence des FDS, comme c’est le cas actuellement où l’honneur a foutu totalement le camp au profit des positions mercantiles, tribalistes voire ethniques, est tout simplement l’échec de notre société où les valeurs cardinales ont disparu dans bien d’endroits. Que des FDS acceptent que sous leurs yeux, les populations soient tuées, violentées et privées de liberté par des miliciens, des mercenaires ou par certains zélés qui font la loi en ne respectant aucune hiérarchie en leur sein, aucun principe militaire et que des officiers se taisent ou soutiennent des individus qui ont contribué à clochardiser toutes les composantes des FDS, me révolte totalement. Notre armée a quasiment perdu ses repères comme d’ailleurs notre société. C’est terrible et vraiment regrettable car notre armée a fait notre fierté il y a quelques années. Or, chacun de nous a des frères, des amis et des connaissances dans toutes les composantes des FDS. Et ceux-ci ne peuvent pas et ne doivent pas continuer, de manière passive, à regarder perdurer cette situation sans réagir.

C’est pourquoi, je lance un appel clair et net, le dernier, à tous ceux qui sont de notre génération et qui sont des officiers, des sous-officiers et hommes de troupes dans les différentes composantes des FDS. A ce jour, un des nôtres, le Premier Ministre Guillame Soro, est ministre de la Défense au moment où Gbagbo qui s’accroche illégalement au pouvoir fait tuer les braves populations qu’ils sont censés protéger. Le peuple souffre, le peuple se meurt. A partir de là, aucun calcul, aucun acte n’est possible ou compréhensible. Pour eux tous, faire tomber Gbagbo pour mettre fin aux souffrances du peuple ivoirien et faire avancer le processus de démocratie est désormais un devoir national. Ils ont l’obligation de se mettre aux côtés du peuple et de ses dirigeants légaux et légitimes. Le Peuple de Côte d’Ivoire les regarde et l’histoire les jugera.

En conclusion ?

Plus le temps passe, plus les effets collatéraux des actions nauséa bondes de Gbagbo et de ses affidés sur le tissu social deviennent incommensurables voire dramatiques. Nos populations ont été braves et formidables en respectant les différents mots d’ordre au moment où, pour des problèmes stratégiques, beaucoup de leurs différents leaders ou responsables se sont retrouvés au Golf, cloitrés sous le blocus inhumain de Laurent Gbagbo. Plus le temps passe, plus le peuple est livré à lui-même. C’est pourquoi, je pense très sincèrement que le temps est venu pour que tous les leaders et les responsables qui sont à l’hôtel du Golf en sortent pour rejoindre le peuple dans le dernier combat frontal pour le départ de Gbagbo. Au nom de quoi, la galaxie patriotique de Blé Goudé peut faire des tournées, des activités et des meetings avec le soutien des FDS et nous autres, qui avons choisi le Président Ouattara et qui avons gagné les élections(fondement essentiel de la démocratie) devons rester cloitrés comme si dans ce pays, les FDS étaient tous les éléments du camp Gbagbo. Si tout le monde a abdiqué ou s’est laissé corrompre au sein des FDS, nous le saurons dans les heures et les jours qui suivent. Mais n’oublions pas, comme le dit le penseur, que « ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ». Nous n’avons plus d’autres choix car le Président Ouattara, dans sa patience et son état d’homme de paix, a tout essayé pour amener Gbagbo à avoir une sortie honorable. Hélas, mille fois hélas ! Deux mois pratiquement après le 2ème tour, toutes les conditions objectives de la chute forcée de Gbagbo sont réunies. Le fruit est désormais trop mûr et est en train de pourrir. A nous de secouer le tronc de l’arbre pour qu’il tombe. J’en appelle au dernier sursaut de toutes les forces vives de la Nation pour faire partir Gbagbo et remettre notre pays au travail.

Interview réalisée par
MASS DOMI
Massoueudomi@yahoo.fr

Le Mandat

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