Une fois de plus, la Côte d’Ivoire démontre qu’elle reste un pays exceptionnel. Avec un peuple exemplaire. Ce pays fait montre de solidarité quand un sinistre frappe une région. Sans discrimination, cadres, petit peuple, autorités politiques, administratives, coutumières, religieuses, font parler leur cœur.
En effet, depuis les hostilités entre allochtones et allogènes qui ont réduit les villes et villages de Duékoué et Lakota en ruines, les dons affluent de tous les 4 coins du pays. Vivres, non vivres, etc. Pour porter secours et assistance aux sinistrés. Malheureusement, l’être humain ne voit jamais les choses du bon côté. Dès les premières heures, les vivres dit-on, ont été normalement distribués aux nécessiteux à Duékoué, par exemple. Mais depuis peu, des anonymes élèvent des voix de réprobation: Corruption et mauvaise gestion des dons auraient pris le dessus. Au nez et à la barbe de certains élus et cadres de Duékoué (Maire, députés, cadres) qui se livreraient à des détournements sans précédent. On accuse ces brebis galeuses de revendre à leur profit les vivres et non vivres (matelas, savons, riz, etc). La rumeur persistante révèle que ceux des sinistrés et autres nécessiteux qui n’ont pas les moyens (espèces sonnantes et trébuchantes) d’acquérir ces biens et autres dons mis gracieusement à leur disposition, sont réduits à une souffrance sans nom. Croupissant dans la misère. Sans soin. Sans nourriture. Sans logis. Question : Y a-t-il ou existe-t-il un cadre opérationnel de contrôle du flux monétaire et de ces biens, destinés aux victimes de Duékoué et Lakota ? Et si les choses ne se passaient pas vraiment dans la transparence ? Pourquoi les dons destinés aux sinistrés sont-ils stockés, comme le soutiennent des sachants, à Bouaflé où une autorité municipale louerait un magasin à cet effet pour, selon elle, «mieux contrôler la distribution» ? Vu le trajet (Duékoué-Bouaflé), il n’est pas aisé de contrôler des dons destinés à être distribués aux victimes et pourtant…
Souhaitons que cela reste au simple stade de rumeur. Mais comme on le dit souvent, la confiance n’exclut pas le contrôle.
Francesca Adeva
francescaudrey@yahoo.fr
Le Temps
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