Dans notre édition d’hier, nous avons publié un document que nos milliers de lecteurs n’ont, semble-t-il, si on s’en tient aux nombreux coups de fil reçus, pas bien compris. Ce document qui a fait la grande « Une » de notre édition en question était relatif à la position du président angolais sur la crise post-électorale ivoirienne. On se souvient que la presse bleue, il y a de cela quelques semaines, a fait bruyamment état de ce que l’Angola reconnaissait Laurent Gbagbo comme le seul président élu de Côte d’Ivoire. En réalité, il y a eu beaucoup de manipulation dans cette affaire. Car, à l’origine de la position de l’Angola sur la crise ivoirienne, se trouve une erreur substantielle sur la certification des résultats de l’élection présidentielle. Des gens, qu’on devine aisément ont fait croire au président angolais que M. Choï a certifié les résultats sans attendre que le Conseil constitutionnel se prononce d’abord. Et c’est cette contrevérité qui a déterminé la position de l’Angola qui y a vu une ingérence. En effet, dans un document diplomatique très sensible « N.V.N01/MP.ANG/SUI/2011 » daté du 17 janvier 2011, la Mission permanente de la République d’Angola auprès de l’office des Nations unies et des agences spécialisées à Genève, a transmis la position de la République de l’Angola concernant la situation en Côte d’Ivoire, aux missions permanentes des autres pays membres de l’Onu. Dans le point 2 de ce document, l’on peut lire ceci : « Le représentant des Nations unies en Côte d’Ivoire, dans une attitude précipitée, a certifié et annoncé ces résultats, alors que la résolution ad’hoc des Nations Unies dit que la certification doit s’appliquer aux résultats électoraux validés par le Conseil constitutionnel, lequel ne s’était pas encore prononcé… » Ainsi donc, pour l’Angola, à partir du moment où M. Choï a désigné un vainqueur alors même que Yao-N’dré ne s’était pas encore prononcé, il s’ensuit que ce dernier a outrepassé son mandat. Et c’est cette déduction qui a fondé la position de l’Angola. On réalise donc que l’Angola a été induit en erreur par Alcide Djédjé et le clan Gbagbo. Car M. Choï n’a certifié les résultats qu’après l’intervention du Conseil constitutionnel et pas avant, il n’a donc pas violé son mandat. Il a certifié les résultats après Yao-N’dré.
Sur la base de cette erreur, l’Angola écrit au point 3 : « Cette déclaration du Représentant des Nations unies a induit en erreur, toute la communauté internationale, car le Conseil constitutionnel (Ndlr, qui se serait exprimé après la certification de Choï), n’a pas validé les résultats provisoires diffusés par le président de la Commission électorale… ». D’où la conclusion au point 4 : « Le Conseil constitutionnel est, en vérité, le seul organe compétent, légal pour valider et publier les résultats finaux des élections ». Toutefois, tirant les conséquences de ce que Yao-N’dré n’a pas dit le droit, l’Angola a refusé de reconnaître Laurent Gbagbo comme président élu de Côte d’Ivoire. Et cela est écrit au point 5 : « Aux termes de la loi, le Conseil constitutionnel devrait recommander la réalisation d’élection dans un délai de 45 jours, mais il n’a pas agi ainsi et a proclamé les résultats donnant la victoire à l’autre candidat. Compte tenu de ces faits, il est difficile à l’Angola d’accepter qu’il y ait un président élu en Côte d’Ivoire ». Si donc l’Angola considère encore Laurent Gbagbo comme président de la Côte d’Ivoire, ce n’est pas sur la base des récentes élections, mais sur la base des élections de 2000. C’est ce qui transparait dans le paragraphe 3 du point 5. « Nous considérons néanmoins qu’il y a un président constitutionnel, qui est l’actuel président de la République, lequel doit être maintenu jusqu’à la tenue de nouvelles élections, comme l’établit la loi électorale de ce pays « . Voici donc la position officielle de l’Angola sur la crise ivoirienne. Pour ce pays, Yao-N’dré a violé la loi électorale ivoirienne. C’est pour cela qu’il appelle au respect de cette loi par l’organisation de nouvelles élections pour désigner le président de la Côte d’Ivoire. Et l’Angola estime que cela peut se résoudre de façon pacifique. A l’origine donc de cette position de l’Angola, il y a une erreur sur la certification de Choï qui est intervenue après le Conseil constitutionnel et non avant comme le lui a fait croire Alcide Djédjé. Ce dernier, d’ailleurs, a fait de ce document, une fois tombé entre ses mains, une large diffusion, par télégramme officiel n°80021. Départ Abidjan le 21 janvier 2011, à » toutes Ambacote d’Ivoire et Missions permanentes ivoiriennes à l’étranger : » A travers cette déclaration, le président Dos Santos exprime la position de l’Angola sur la situation que traverse la Côte d’Ivoire depuis le 2eme tour de l’élection présidentielle. Haute considération. Le ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé « . Le Nouveau Réveil qui a aussi des représentants dans le monde entier a reçu copie de ce télégramme. Voici toute l’histoire.
Assalé Tiémoko
Le Nouveau Réveil
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