Côte d’Ivoire LE TEMPS, ENNEMIE DES IVOIRIENS

CRISE POST ELECTORALE EN COTE D’IVOIRE : LE TEMPS, ENNEMIE DES IVOIRIENS

« Le temps est l’autre nom de Dieu. » A t’on l’habitude de dire. Cela veut dire en, d’autres termes, qu’avec le temps, l’on peut tout faire. Avec le temps, l’on peut construire le monde comme l’on peut le detriure.Avec le temps, l’on peut réaliser tout ce qu’on veut, comme l’on peut tout perdre.

Lorsque l’on maitrise le temps, l’on maitrise le monde. Comme Dieu.
Le Temps est à la fois l’ennemie de l’homme comme son ami.
En politique, l’on peut faire du temps son allié comme son adversaire.
C’est ce que Gbagbo a compris et qui a su jouer sur cette donne.
En effet, c’est par l’utilisation pernicieuse du temps que Gbagbo a réussi à se maintenir, sans élection, au pouvoir depuis cinq ans.
C’est encore grâce à ce temps qu’il veut se maintenir encore au pouvoir qu’il a usurpé.
Les faits suivants le prouvent.

En 2002, lorsqu’ rébellion a éclatée coupant le pays en deux, Gbagbo a joué sur le temps pour s’armer et pour renforcer son pouvoir.
En effet, pendant qu’il faisait semblant de discuter avec sa rébellion, il recrutait des mercenaire, des milices et ses militants dans les corps de police, de gendarmerie, des Fanci.L’administration publique n’échappa pas à ces recrutements massifs à travers les concours de l’ENA et autres concours de la fonction publique.
Il a profité aussi de cette période pour débaucher des cadres de l’opposition et pour monter une bourgeoisie capable de le soutenir en tout temps et en tout lieu.

En 2004, il s’est constitué un arsenal de guerre qui lui a permis, sans succès, d’attaquer la position des Forces Nouvelles.
Apres avoir réussi à passer en 2005, sans élections, pendant que la pression de la communauté internationale se faisait de plus en plus forte sur lui, il trouva une idée ingénieuse pour gagner du temps : L’accord politique de Ouagadougou.
C’est cet accord qui lui a permis de faire baisser la pression internationale et de se préparer pour affronter les élections, plusieurs fois reportées, en 2010.

Il est important de savoir qu’en 2005, Gbagbo n’était pas prêt à affronter ses adversaires que sont les présidents du RHDP.
Se sentant prêt en 2010, après plusieurs tentatives de remettre aux calendres grecques les élections de sortie de crise, Gbagbo décide de se jeter dans la compétition électorale qu’il perdra haut les mains.

Il faut rappeler qu’en 2000, lorsqu’il prit le pouvoir dans des conditions calamiteuses et lorsque que la communauté nationale et internationale ont réclamèrent la reprise de ces élections, il a joué sur le temps pour émousser leur ardeur et il a réussi, avec le temps, à se faire accepter et à exercer son pouvoir.

Il a même réussi à obtenir l’amitié de certains chefs d’Etat qui lui étaient hostiles comme Thabo NBEKI et autres.
Il a réussi à se créer un réseau international au niveau de la diplomatie, ce qui lui a permis d’élargir son champ d’influence auprès des puissants de ce monde.

Mais malheureusement pour lui, le temps a joué contre lui en mettant à nu son vrai visage, sa vraie nature. Celle d’un dictateur, d’un vampire assoiffé de sang, d’un boulanger,d’un anti heros,d’un assassin de son peuple,d’un roublard.
C’est pour cela que le peuple de Cote d’Ivoire, sans hésitation, lui a retiré sa confiance.
Aujourd’hui, il veut récidiver avec ses méthodes passées : Jouer sur le temps pour avoir à l’usure les ivoiriens et la communauté internationale qui lui ont retiré leur confiance.
Et cela semble prendre.
En effet, après avoir, comme un seul homme, sommé Gbagbo de céder le pouvoir, sans délais, au président élu Allassane Ouattara,la communauté international semble prendre des gangs pour se faire respecter.
Des chefs d’Etat, membres de l’UA et de la CEDEAO commencent à se désolidariser de leurs homologues qui ont tous reconnus Allassane comme le vainqueur de l’élection présidentielle.

Certains comme ceux de l’Angola, de l’Afrique du Sud, du Ghana et de l’Ouganda semblent être gagnés par le doute.
Certains ivoiriens qui ont voté pour Allassane Ouattara, gagnés par le découragement du au forcing de Gbagbo, commencent à penser qu’il faut accepter la proposition de recomptage des voix ou même celle de la vice présidence afin que la paix revienne.
L’option militaire qui avait été vue comme la voie la plus rapide pour chasser Gbagbo du pouvoir semble, avec le temps, battre de l’aile.
Pendant ce temps, comme en 2002, Gbagbo s’arme. Il recrute des mercenaires et des milices. Il instrumentalise la jeunesse. Il fait de la propagande. Il oppose les ivoiriens les uns contre les autres. Il prépare tranquillement une guerre civile ou un génocide. Il prépare le chaos après son départ du pouvoir.
Pire, il menace la stabilité de la sous région et de la région africaine.
N’oublions pas qu’en 2011, nous avons au moins 17 élections prévues en Afrique.
Le passage en force de Gbagbo va, à coups sur, faire des émules. Et c’en est fini pour la démocratie en Afrique.
Ce sera la porte ouverte aux coups d’Etat avec leurs cortège de morts et de malheurs.
Ce sera un recul pour l’Afrique.
Faut-il à cause de Gbagbo hypothéquer l’avenir de la jeunesse africaine ?
Faut-il à cause de lui arrêter le développement et la croissance de l’Afrique ?
Je n’ose même pas y croire.

C’est pour cela que l’on ne doit plus laisser le temps à Gbagbo de compromettre l’avenir de l’Afrique.
Les Chefs d’Etat Africains doivent être courageux et assumer leur volonté de chasser Gbagbo du pouvoir au cour de leur sommet sur la crise ivoirienne qui se tiendra à partir du 28 Janvier à Addis Abeba.
Ils doivent mettre fin à toutes sorte de médiations, de solutions pacifiques qui, avec Gbagbo, n’aboutiront jamais.
L’ONU sans hésiter doit autoriser la CEDEAO à recourir à la force légitime pour le déloger.
Il n’y aura pas de guerre civile comme Gbagbo veut le faire croire.C’est, au contraire, en le laissant longtemps au pouvoir qu’il préparera cette guerre.

Gbagbo dégagé, ses mercenaires et ses miliciens disparaitront de la circulation. Ses militants n’auraient aucun moyen pour créer la chienlit et la Cote d’Ivoire s’en portera mieux.
Gbagbo n’est rien sans ses armes. Il n’est rien sans ses mercenaires. Il n’est rien sans les caisses de l’Etat.
Il faut donc éviter que le temps soit l’ennemie des ivoiriens, l’ennemie de la démocratie en Afrique.
Pour cela, il faut déloger Gbagbo ici et maintenant pour que vive la Cote d’Ivoire, Pour que vive l’Afrique.

Mamadou TRAORE

Coordonnateur national de Afrik leaders
E .Mail :tmamad2003@yahoo.fr

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