Le président ougandais Yoweri Museveni, par la voix de son porte-parole Tamale Mirundi dont les propos ont été diffusés ce mardi dans le journal national Daily Monitor, s’est opposé à la reconnaissance par l’ONU d’Alassane Ouattara comme président élu de la Côte d’Ivoire. « L’Ouganda n’est pas d’accord avec l’Onu et la communauté internationale au sujet de la Côte d’Ivoire », a déclaré Tamale Mirundi, citant le président ougandais. « Il faut une approche sérieuse qui comprenne une enquête sur le processus (électoral), notamment sur l’élaboration des listes électorales et sur l’identité des électeurs », a poursuivi Yoweri Museveni, cité par son porte-parole. Le dossier ivoirien fait de moins en moins l’unanimité au sein de l’Union africaine, commente Reuters.
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L’Onu n’a pas à régler la crise ivoirienne, juge l’Ouganda Par Reuters
Le président ougandais Yoweri Museveni s’oppose à la reconnaissance par les Nations unies d’Alassane Ouattara comme président élu de la Côte d’Ivoire et il souhaite une enquête de l’Union africaine sur le scrutin ivoirien, a déclaré son porte-parole.
Cette prise de position illustre les failles qui semblent en train de se creuser au sein de l’Union africaine au sujet de la crise en Côte d’Ivoire.
La commission électorale ivoirienne, certifiée par l’Onu, a déclaré Alassane Ouattara vainqueur du second tour de la présidentielle le 28 novembre. Ce résultat a été renversé par le Conseil constitutionnel, qui a donné Laurent Gbagbo vainqueur après invalidation de centaines de milliers de bulletins dans des secteurs favorables à Alassane Ouattara.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’Union européenne et les Etats-Unis ont apporté leur soutien à Alassane Ouattara et demandé à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, ce que le président sortant a refusé.
« L’Ouganda n’est pas d’accord avec l’Onu et la communauté internationale au sujet de la Côte d’Ivoire », a déclaré Tamale Mirundi, porte-parole de Yoweri Museveni, au journal Daily Monitor, en citant le président ougandais.
Ce porte-parole a confirmé à Reuters l’exactitude des propos rapportés mardi par le journal ougandais.
« Il faut une approche sérieuse qui comprenne une enquête sur le processus (électoral), notamment sur l’élaboration des listes électorales et sur l’identité des électeurs », a poursuivi Yoweri Museveni, cité par son porte-parole.
« Il faut enquêter et ne pas se contenter de dire ‘untel a gagné’. Non, non et non », a-t-il insisté.
La position officielle de l’Union africaine est que Laurent Gbagbo doit céder sa place à Alassane Ouattara. L’unité au sein de cette organisation de 53 membres semble toutefois se craqueler avant le sommet des chefs d’Etat de l’UA prévu cette semaine en Ethiopie.
Après un entretien avec Yoweri Museveni, le président sud-africain Jacob Zuma a jugé la semaine dernière que l’annonce des résultats en Côte d’Ivoire faisait apparaître des « contradictions ».
L’Angola est aussi perçu comme un maillon faible dans l’unité africaine au sujet de la Côte d’Ivoire tandis que le Ghana a dit qu’il ne prendrait pas parti dans la crise.
Yoweri Museveni et Jacob Zuma conviennent qu’une nouvelle approche est nécessaire au sujet de la crise ivoirienne, a dit le porte-parole du président ougandais.
« Chaque pays dispose d’une Constitution et d’un cadre permettant de régler les problèmes internes », a-t-il souligné. « Il n’appartient donc pas à l’Onu ni à la communauté internationale de reconnaître untel ou untel vainqueur. Il faut une enquête pour résoudre la question. »
Au pouvoir depuis 1986, Yoweri Museveni affronte lui-même le verdict des urnes le 18 février. L’ancien chef rebelle tentera d’obtenir un quatrième mandat à la tête de son pays d’Afrique de l’Est.
Son adversaire, Kizza Besigye, a contesté les résultats des scrutins de 2001 et 2006. La Cour suprême ougandaise a admis des irrégularités dans les votes mais elle les a jugées insuffisantes pour remettre en cause les victoires de Yoweri Museveni.
Bertrand Boucey pour le service français
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