NETTALI.NET – L’étau se resserre progressivement autour de Laurent Gbagbo. Isolé sur la scène internationale, l’homme abat désormais ses dernières cartes vue l’imminence de l’utilisation de la « force légitime » pour le déloger. Les difficultés économiques que connaissent les populations qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts sont autant d’éléments qui irritent les ivoiriens. Un journaliste basé à Abidjan, Cheickna D. Salif, fait dans son blog le récit d’une journée abidjanaise. Le président autoproclamé Laurent Gbagbo a désormais un « bouclier humain » constitué de « jeunes patriotes »…
Après avoir perdu la bataille du contrôle des comptes de l’Etat à la Bceaoaccentuée par la démission d’un de ses fidèles, le gouverneur Dakoury Tabley, le 22 janvier dernier au sommet des chefs d’Etat de l’UEMOA à Bamako, Laurent Gbagbo semble avoir également perdu la face. Néanmoins, nul doute qu’avec le contrôle physique de la capitale économique, Abidjan, l’homme peut encore tenir pendant un moment. Et retarder de ce fait l’effectivité du contrôle de l’appareil de l’Etat à Alassane Ouattara.
Laurent Gbagbo qui a plusieurs tours dans son sac a visiblement décidé désormais d’accorder son sort et la survie de son régime aux jeunes patriotes qui lui sont favorables. A la sortie de la commune du Plateau en partance pour Adjamé, l’attroupement de près d’un millier de jeunes à l’entrée principale du camp Gallieni attire l’attention des passants.
Renseignement pris, ces jeunes attendent d’être recrutés dans l’armée. L’armée fidèle à Gbagbo procède à des recrutements de jeunes pour « défendre la patrie ». « De temps en temps, le chef d’Etat Major de Gbagbo s’y rend pour galvaniser ces jeunes » , confie un militaire qui a requis l’anonymat.
« Que voulez-vous que ces jeunes fassent ? On leur promet 50 000 FCFA par mois en plus d’une confirmation dans les forces armées si Gbagbo se maintien » , révèle un leader de la jeunesse patriotique en rupture de ban avec le camp Gbagbo.
Ce sont ses supplétifs de l’armée ivoirienne qui viendront porter main forte pour les actions d’envergures projetées par le camp Gbagbo. Selon des indiscrétions, ces recrutements auxquels l’on assiste dans les communes d’Abidjan répondent au besoin de constituer un bouclier humain autour de Laurent Gbagbo en cas d’intervention extérieure pour le déloger. Ainsi le domicile présidentiel dans la commune de Cocody et le palais au Plateau seront inondés de milliers de jeunes à cet effet.
Comme on peut s’en apercevoir, la bataille pour le contrôle de l’Etat se joue à Abidjan qui regorge l’essentiel des activités économiques de la Côte d’Ivoire. Et surtout des médias chauds, comme la télévision et la radio, contrôlés par le camp Gbagbo.
Conscients des difficultés d’approvisionnement des populations aux biens de consommation, le RHDP, la coalition de partis politique qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir, a décidé d’aménager son opération « pays mort » qui consiste à paralyser le pays jusqu’au départ de Laurent Gbagbo.
Selon le Pr Maurice Kacou Guikahué, président du comité d’organisation de l’opération, désormais, elle s’appliquera sur 4 jours de la semaine, c’est-à-dire du mercredi au dimanche. Lundi et mardi sont les jours ouvrables pour permettre aux populations de s’approvisionner.
Par CHEICKNA D. Salif
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