S’il y avait quelqu’un qui devait être gêné aux entournures pendant la CAN des Cadets au Rwanda, dont le coup de sifflet final a retenti samedi dernier sur la victoire de l’équipe du Burkina Faso, c’est bien Franck Guéï, le ministre des Sports du gouvernement installé par Laurent Gbagbo.
Parti pour soutenir l’équipe de Côte d’Ivoire, qui devait disputer la demi-finale avec le pays hôte, le 19 janvier 2011, il s’est vu interdire l’accès au territoire national dès son arrivée à l’aéroport. La raison, pour les autorités aéroportuaires, allait de soi : le visiteur fait partie d’un gouvernement qui n’est pas reconnu par le Rwanda. Obligé était-il donc de reprendre un autre avion en destination de la Côte d’Ivoire. Si ce n’était de l’humiliation, ça y ressemblait en tout cas.
Malgré tout il est évident qu’en tentant le coup, Franck Guéï ne devait pas se faire d’illusions, conscient qu’il était du tollé presque mondial provoqué par l’attitude de celui qui l’a nommé à ce poste. D’ailleurs, le pays de Kagamé pouvait-il passer outre la décision de l’Union africaine au risque de créer un grave incident diplomatique ? S’il l’avait fait, ç’aurait certainement été une ombre au tableau de l’organisation de cette coupe de football qui, de l’avis de bien des observateurs, a été une réussite.
Le piège a pu être évité, fort heureusement. N’empêche que sur cette tentative du ministre non reconnu de rallier la nation des Milles collines, les conjectures vont bon train. Pour beaucoup, au cas où il aurait réussi l’exercice, c’eût été la preuve que les membres du clan Gbagbo ne sont pas les parias que l’on pense. Et son attitude allait certainement faire des émules du côté de la lagune Ebrié. S’il s’agit là d’un test que le locataire du palais de Cocody a voulu faire, disons-le tout de suite, c’est raté.
Rabi Mitbkèta
L’Observateur Paalga
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