Plusieurs sujets ont été évoqués au cours d’une conférence donnée par Guillaume Soro, après la clôture du 15ème Sommet des Chefs d’Etat de l’UEMOA où il représentait Alassane Dramane Ouattara. A commencer par la démission du gouverneur de la BCEAO, l’ivoirien Philipe Henri Dacoury Tabley. Ce dernier, malgré les instructions du nouveau président reconnu par la CEDEAO et la quasi-totalité de la communauté internationale, a débloqué plusieurs dizaines de milliards de FCFA au bénéfice du Président sortant Laurent Gbagbo. Il a annoncé à Bamako avoir démissionné « à la demande » des Chefs d’Etat. Pour Guillaume Soro, l’argent « détourné » par Dacoury Tabley ne servait pas au développement de la Côte d’Ivoire mais à acheter des armes et payer les salaires de mercenaires engagés par le camp Gbagbo. Ces mercenaires sont responsables, selon lui, des exactions contre les civils qui ont fait plus de 250 morts depuis début décembre. Le sommet a demandé au président Ouattara de proposer un candidat pour achever le mandat du gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. En attendant, l’intérim est assuré par le premier vice-gouverneur Jean-Baptiste Compaoré, de nationalité burkinabé, jusqu’au prochain sommet extraordinaire à Lomé (Togo), fixé ‘’avant la fin du premier trimestre de l’année’’.
En ce qui concerne l’intervention armée envisagée pour déloger Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, partisan depuis le début de la crise de la manière forte, trouve qu’elle doit être rapide pour « abréger les souffrances des populations et préserver des vies humaines ». « Tout vaut mieux que la guerre », a-t-il déclaré. Alassane Ouattara ne veut pas prendre le pouvoir dans un bain de sang. Le problème selon Soro, c’est que Laurent Gbagbo ne comprend que le langage de la force. A ceux qui craignent une dégradation du climat sécuritaire et le déclenchement d’une guerre civile en cas d’intervention étrangère, il répond « mais, la Côte d’Ivoire est déjà en état de guerre et il faut « arrêter ça ! ». Selon lui, la CEDEAO est tout à fait habilitée à organiser cette action armée. « Il y a même jurisprudence, avec la Sierra Léone, où l’intervention a permis de ramener la paix et de lancer le processus de démocratisation du pays » a-t-il déclaré. « Cela s’appelle la force légitime » qui autorise l’organisation sous régionale à intervenir au nom du droit d’ingérence. Les médiations successives ayant échoué, l’option militaire fait son chemin. Le Premier Ministre a d’ailleurs fait ces derniers jours le tour des pays « pacifistes » pour tenter de les convaincre. « Gbagbo sait que ses jours sont comptés ».
Pour conclure, Guillaume Soro a remercié le Mali pour sa solidarité, le Mali dont les ressortissants paient un lourd tribut à la crise ivoirienne. « Ce n’est pas ça l’image de la Côte d’Ivoire », a-t-il ajouté.
journaldumali.com
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