Associated Press
Les Nations unies mettent en garde contre les violences qui se propagent en Côte d’Ivoire, loin d’Abidjan où l’impasse politique se poursuit entre le président sortant Laurent Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir, et le président élu Alassane Ouattara, reconnu comme le vainqueur de l’élection présidentielle par la communauté internationale.
Simon Munzu, responsable de la Division des Droits de l’Homme de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), a affirmé jeudi à Abidjan que 23 femmes avaient été violées au cours de la semaine écoulée dans l’ouest du pays, où 16 000 personnes ont trouvé refuge.
Quelque 29 000 autres personnes ont franchi la frontière pour se réfugier au Liberia.
M. Munzu a affirmé jeudi que des forces loyales à M. Gbagbo ont soumis au moins un partisan de M. Ouattara à des sévices sexuels, après l’arrestation de 63 personnes lors d’une perquisition contre le siège du parti de M. Ouattara il y a deux semaines.
«Ce jeune homme a été sodomisé par huit membres de la Garde républicaine qui voulaient lui soutirer des informations au sujet des autres membres du RHDP (pro-Ouattara)», a-t-il lancé.
Le camp Gbagbo n’a pas immédiatement réagi à ces allégations, mais un porte-parole du président déchu a déjà nié que les forces de sécurité aient recours à la torture et aux enlèvements.
L’ONU a affirmé jeudi que les violences, depuis le second tour de l’élection présidentielle de novembre dont les résultats sont contestés, avaient fait 260 morts.
Mercredi, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté le déploiement de 2000 Casques bleus supplémentaires en Côte d’Ivoire d’ici au 30 juin, en renforts des quelque 9800 hommes déjà sur place. Le gouvernement Gbagbo a réagi à cette décision avec colère jeudi, répétant que l’ONU dépasse les limites de son mandat et qu’elle manque d’impartialité.
Par ailleurs, M. Ouattara a été invité jeudi à visiter le Botswana par le président Seretse Ian Khama. Ce dernier a indiqué que l’invitation a été lancée en «reconnaissance de la victoire de (M. Ouattara) lors des élections présidentielles».
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