L’Intelligent d’Abidjan
Bunkerisé dans le luxueux hôtel du Golf avec son gouvernement depuis la fin du deuxième tour de l’élection présidentielle, Soro Kigbafori Guillaume, Premier ministre de Ouattara multiplie les entrevues avec la presse nationale et internationale. La dernière en date est celle qu’il a accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Morceaux choisis : l’armée, l’administration ivoirienne, la bataille économique et diplomatique…
Au bord de la lagune Ebrié l’antagonisme entre les deux camps ne manquent pas d’alimenter les rumeurs. Les plus folles font état d’un assaut sur le ‘’siège’’ du gouvernement Soro pour en déloger les locataires. Guillaume Soro n’en a cure. Il n’en est nullement ébranlé à en croire ses propos, lui qui dit-il ‘’ne cédera jamais’’ quoi qu’il arrive. ‘’Si l’on en croit leurs déclarations, ce type de solution finale démange le commandant de la garde républicaine, Bruno Dogbo Blé et quelques-uns de ses collègues. Ces rodomontades ne m’impressionnent pas. Ce sont des faux braves. En outre, ils savent très bien qu’un assaut précipiterait la fin du conflit, donc notre installation au palais présidentiel’’, répond Soro Guillaume à la question de savoir s’il redoute un assaut contre le Golf Hôtel. Dans la bataille qui l’oppose au camp de Laurent Gbagbo, si le Premier ministre d’Alassane Ouattara peut s’enorgueillir du soutien de pays importants et d’organisations internationales, il n’en est pas de même de certains pays comme l’Angola ou le Ghana. A propos de ces pays Guillaume Soro relativise : ‘’je n’ai pas vu que l’Angola se soit officiellement démarqué des positions de l’Union africaine et de l’Onu. (…) Le président Atta Mills a des contacts aussi bien avec Laurent Gbagbo qu’avec le président Ouattara’’. L’appel à la désobéissance civile, stratégie en interne et qui semble avoir du plomb dans l’aile pour certains observateurs n’est pas appréhendée de la même manière par Guillaume Soro. ‘’En réalité, l’administration publique ivoirienne est divisée, paralysée et abstentionniste’’, observe-t-il. Le patron des Forces nouvelles croit dur comme fer que par cette tactique, il ne s’agit plus que d’une question de semaines pour cueillir le ‘’fruit Gbagbo’’. Au demeurant le cosignataire de l’accord politique de Ouagadougou mise toujours sur l’intervention de l’Ecomog malgré ses éventuels dommages collatéraux. ‘’Une opération rapide et bien ciblée arrêtera les tueries et mettra fin au chaos’’ insiste-t-il non sans ajouter que de toutes les façons son camp et lui ne resteraient pas sans réagir. L’homme qu’un mur de haine sépare désormais de son ‘’ancien patron’’ qu’il ne frémit pas à traiter de dictateur ou à comparer à Slobodan Milosévic voire même Hitler, se moque des intellectuels qui soutiennent encore Laurent Gbagbo. ‘’Ils s’inscrivent dans la longue lignée de ces intellectuels fourvoyés qui défendirent Hitler, Pétain, Staline ou Mobutu’’.
S.D. avec Jeune Afrique
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