Les citoyens maliens seraient-ils pris en otage par les opérateurs économiques, en complicité avec les plus hautes autorités ? La question mérite d’être répondue en vue d’édifier plus d’un, car depuis un certain temps, les populations maliennes assistent, impuissantes, à une hausse des prix des produits de première nécessité, le sucre, l’huile alimentaire, le riz, le mil, le lait, les boissons sucrées…
Les responsables de cette surenchère, notamment des commerçants et opérateurs économiques, agissent-ils de leur propre chef ou en complicité avec les autorités ? En tout cas, la majeure partie de la population croit, quelque part, à une complicité avérée entre l’Etat et des opérateurs économiques et autres commerçants (grossistes).
Au Mali, le phénomène auquel on assiste le plus souvent est celui-ci : à chaque renchérissement des prix lié à une situation quelconque, et même avec un rabais consenti par les fournisseurs, les prix sur le marché malien, au lieu de suivre le cours normal des choses, ne daignent pas revenir aux anciens prix. Cette irrégularité se déroule sous les yeux des plus hautes autorités politiques et administratives qui observent un silence de carpe sur le phénomène.
Et cette impunité n’a jamais été sanctionnée : ce qui amène les uns et les autres à croire à une complicité entre les plus hautes autorités et les opérateurs économiques, au détriment des populations qui demeurent impuissantes et sans recours.
Le Président ATT et le gouvernement sont donc interpellés afin qu’ils réagissent à temps avant que le phénomène ne constitue un jour ou l’autre une menace pour la paix et la cohésion sociale dans le pays. Par ailleurs, est-il normal que des opérateurs économiques fixent publiquement (et cela, sur les antennes) les prix des denrées de première nécessité, en lieu et place des plus autorités compétentes ?
Dans un passé récent, les populations ont assisté, impuissantes, à des augmentations des prix des céréales sur les marchés (riz, mil, sorgho, haricot, sucre, etc.). Et en dépit des exonérations accordées par l’Etat aux opérateurs économiques, il n’a jamais été question de revenir aux anciens prix. Là aussi, les autorités n’ont rien dit ni rien entrepris pour soulager les populations. Aussi faut-il décrier ce dont tout le monde est convaincu : le Mali est un pays musulman à près de 90% ; mais en général, c’est durant le mois de Ramadan que les prix des produits de premières consommations grimpent sans que personne ne crie au scandale. Il est donc temps que les autorités compétentes prennent toutes leurs responsabilités en vue de réguler les prix des denrées et autres produits de première nécessité sur les marchés. Il est inconcevable que l’Etat, à travers les services fiscaux, renonce aux taxes sur ces produits de premières consommations et que les consommateurs n’en ressentent pas l’utilité.
Il est également temps que certains gros opérateurs économiques (notamment Bakorè Sylla du « Grand Grenier du Bonheur », Modibo Kéita de GDCM, Amadou Djigué des « Ets Djigué SA », les Sociétés Lah et frères, Yatassaye et Frères, Yaranangoré et Frères) arrêtent de « sucer le sang » des populations et de les « rouler dans la farine ». C’est qui est certain, c’es que tous ceux qui sucent le sang des consommateurs maliens seront un jour comptables de leurs méfaits. Quelque part, ce mauvais comportement de certains opérateurs économiques fait croire à un vol qualifié qui ne dit pas son nom. A moins de 18 mois de son départ de la tête de l’Etat, le Président ATT, n’a-t-il pas, par là, une occasion d’embellir son riche séjour de Koulouba en prenant des mesures adéquates en vue de réguler les prix des denrées de première nécessité sur les marchés ? En tout cas, au temps du Général Moussa Traoré, bien que le secteur commercial ait été libéralisé, les prix sur le marché étaient conformes et abordables, surtout pour le Malien moyen. Mais actuellement, même avec la démocratie, tout est au compte du laisser aller, et personne ne pipe mot.
ZAB
Le Coq Cocorico
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