Sa position n’a pas varié. L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Côte d’Ivoire, a réaffirmé une fois de plus sur ONUCI FM, que le nouveau Président de la Côte d’Ivoire est bien Alassane Ouattara. C’est seulement sur cette base, selon lui, que toute discussion peut s’amorcer.
Q : comment voyez vous la résolution de cette crise postélectorale?
Philip Carter III : c’est une crise politique. La solution est évidente. C’est d’accepter le résultat du scrutin qui a été certifié par M Choi. Le résultat est que M. Ouattara a gagné l’élection présidentielle. M. Gbagbo doit accepter ce résultat et partir du pouvoir pour permettre une transition pacifique.
Q : depuis toujours, c’est ce que tout le monde a souhaité, la transition pacifique. Pensez-vous qu’en continuant les discussions on peut amener Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir ?
PCIII : je suis diplomate. Et pour moi, la question est d’accepter les choses qui sont claires. Avant les élections, tous les candidats se sont dits disposés à accepter les résultats sortis du scrutin. Maintenant, nous avons le résultat des urnes qui a été certifié par les Nations Unies d’une manière impeccable, transparente et indépendante.
Q : avec le temps, il est de plus en plus question d’une option militaire. Pensez-vous que cette option soit envisageable ?
PCIII : je ne sais pas. Ce que je sais est que cette option émane de la CEDEAO. Cette décision d’utilisation de la force est une décision prise par les Africains. Nous, nous privilégions la solution pacifique. Ce qui passe par l’acceptation du résultat du verdict. Que M Gbagbo accepte qu’il a perdu l’élection pour céder le pouvoir à M. Ouattara. C’est la condition du règlement pacifique de la Côte d’Ivoire et éviter le recours à la forces, de troubles qui débouchent sur les questions de droits de l’homme, les problèmes économiques. On peut éviter tous ces problèmes si M Gbagbo accepte le résultat des urnes. Cette solution est la meilleure. L’utilisation de la force est une décision très grave et très sérieuse qui émane de la CEDEAO.
Q : dans combien de temps pensez-vous qu’on peut rester dans cette perspective pour sortir par la bonne porte et éviter l’utilisation de la force ?
FCIII : je ne suis pas là pour parler en termes de temps. Ce qui est clair est que chaque jour, les Ivoiriens souffrent, chaque jour, il y a des violations des droits de l’homme. Chaque jour, il y a des problèmes économiques, des problèmes commerciaux. Chaque jour, il y a des tensions. Le résultat du scrutin a été clair et j’espère que M. Laurent Gbagbo va accepter ce résultat et retourner dans l’opposition. Le faisant, il va éviter beaucoup de problèmes à la Côte d’Ivoire. C’est une question de responsabilité.
Q : les Etats Unis ont gelé les biens de Laurent Gbagbo, de son épouse Simonne et de trois autres de ses collaborateurs, sur quelles bases cela a-t-il été possible ?
FCIII : cette sanction s’adresse à des personnes qui font obstacle au processus de paix, au processus politique. Le faisant, nous voulons les obliger à ne pas utiliser notre système.
Q : les comptes ont donc été gelés aux Etats-Unis ?
FCIII : les comptes et les avoirs
Q : cela voudrait-il dire que s’ils ont de l’argent là-bas, ils ne peuvent pas en jouir ?
FCIII : oui !
Q : votre pays a-t-il été saisi pour la demande d’accréditation du nouvel ambassadeur nommé par Alassane Ouattara ?
FCIII : nous avons reçu une demande d’agrément, nous sommes en train d’étudier cette demande.
Q : le Président Gbagbo a dit en retour que chaque pays qui accréditerait les ambassadeurs nommés par Alassane Ouattara, il appliquerait la réciproque en demandant aux ambassadeurs de ces pays de quitter la Côte d’Ivoire. Vous serez simplement dans ce cas là ?
FCIII : je ne sais pas de quoi il est question. Ce que je sais en revanche et qui est clair, c’est que Alassane Ouattara est le Président de la République de Côte d’Ivoire. Nous nous sommes déjà engagés avec le Président Ouattara dans les questions économiques, politiques diplomatiques.
Q : qu’allez-vous faire si le Président sortant vous demandait de partir ?
PCIII : il peut le demander, mais mon départ dépend du Président Ouattara.
Propos retranscrits par Thiery Latt
Le Patriote
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