(AfriSCOOP Abidjan ) — Pendant qu’une délégation de la Cédéao consulte l’ONU sur l’intervention militaire en Côte d’Ivoire en vue de « déloger » Laurent Gbagbo président contesté par la communauté internationale, résolution qu’elle a adoptée le 24 décembre dernier à Abuja, le pays de José Edouardo Dos Santos continue de s’opposer par la voie diplomatique à l’usage de la force pour le règlement de la crise post-électorale ivoirienne.
Vendredi, Luanda a réitéré son opposition à la voie des armes lors de la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an. « Le gouvernement angolais soutient et encourage le dialogue et les négociations pour mettre fin à la crise en Côte d’Ivoire, estimant qu’en faisant preuve de volonté politique, du réalisme et de la sagesse, il est possible de trouver une solution qui privilégie les intérêts légitimes du peuple de ce pays frère » a déclaré le président José Eduardo Dos Santos.
Le chef de l’Etat a tenu ces propos face aux membres du corps diplomatique accrédité en Angola, mobilisés nombreux salon noble du Palais présidentiel à Luanda, cadre de ladite cérémonie annuelle.
« Nous sommes donc d’avis que toute intervention militaire dans le cas particulier de la Côte d’Ivoire, aurait un effet néfaste, avec de graves conséquences au-delà de ses frontières », a estimé le président Dos Santos.
Selon lui, « les solutions militaires sont proposées pour résoudre les crises en Côte d’Ivoire, en ignorant les règles du droit national et international, et parfois, la propre évidence de faits ».
José Eduardo Dos Santos est allé plus loin, fustigeant le président de la Commission Electorale Indépendante (CEI) qui n’avait plus compétence à publier les résultats provisoire le jeudi 2 décembre 2010, puisque le « délai légal » de trois jours (du 29 au 30 décembre 2010) fixé par la loi était déjà dépassé et donnait compétence au Conseil Constitutionnel de proclamer les résultats définitifs.
Young Yin Choi, le représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire, a-t-il dit, a précipité et certifié les résultats alors que la résolution de l’ONU souligne que la certification doit se baser sur les résultats des élections validés par le Conseil constitutionnel, qui ne s’était pas encore prononcé.
M. Dos Santos a ajouté que « cette déclaration du représentant des Nations Unies a induit en erreur la communauté internationale tout entière, parce que le Conseil constitutionnel n’a pas validé les résultats provisoires publiés par le président de la Commission électorale, pour accepter les réclamations et les plaintes de graves irrégularités et fraudes qui ont mis en cause ces résultats ».
Le chef de l’Etat angolais a rappelé que le Conseil constitutionnel est, en fait, le seul organe compétant pour valider et publier les résultats définitifs des élections et, en vertu de la loi. Et que comme tel, il devrait recommander la tenue de nouvelles élections dans un délai de 45 jours.
De ce qui précède, l’Angolais maintient une position sans ambages : « Nous considérons cependant, qu’il y a un président constitutionnel, qui est l’actuel président de la République, Laurent Gbagbo, qui doit être maintenu jusqu’à la réalisation de nouvelles élections, comme l’établit la loi électorale de ce pays », a-t-il affirmé.
Cette ferme réaction du président Dos Santos « ami » de Laurent Gbagbo intervient au moment où une médiation de l’Union africaine conduite par le premier ministre kenyan Raila Odinga est annoncée à Abidjan dimanche où elle compte installer une « structure appropriée » pour faire fasse à l’impasse politique.
Alassane Ouattara proclamé « président élu » le jeudi 2 décembre dernier par la Commission Electorale Indépendante et Laurent Gbagbo déclaré aussi « président élu » le samedi 4 du même mois par le Conseil constitutionnel, revendiquent tous deux le pouvoir d’Etat. (Avec Angola Press)
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