NEW YORK – Le référendum d’autodétermination du Sud-Soudan pourrait ouvrir une boîte de Pandore pour toute l’Afrique, craint l’ambassadeur soudanais à l’ONU, Dafa-Alla Elhag Ali Osman.
L’ambassadeur a expliqué vendredi, à l’avant-veille du début du vote, que d’autres pays africains risquaient d’être divisés en suivant l’exemple du Soudan.
Le Sud-Soudan s’apprête à voter sur son indépendance à partir de dimanche dans le cadre d’un référendum, un scrutin prévu par l’accord de paix de 2005 mettant fin à deux décennies d’une guerre civile qui a fait quelque deux millions de morts.
«Nous sommes totalement engagés à l’égard du référendum, nous sommes totalement engagés à l’égard de son résultat, mais cela ne m’empêche pas de dire que c’est très dommage, cela va ouvrir une boîte de Pandore pour l’Afrique», a dit M. Osman lors d’un forum sur le Soudan à New York.
«Dans beaucoup de pays africains, -j’ai entendu quelques noms mentionnés–, les semences du conflit sont déjà là (…), que ce soit dû à l’aspect ethnique ou à la religion, ou à des revendications économiques», a-t-il ajouté.
A ce même forum de l’International Peace Institute, Hilde Johnson, ancienne ministre norvégienne du Développement international qui avait contribué à la conclusion de l’accord de 2005, a estimé que le Soudan était «un cas particulier», puisqu’il a été en guerre virtuellement depuis la création du pays en 1956.
«Je ne crois pas que cela va devenir un précédent pour d’autres pays africains», a souligné Mme Johnson.
Susan Page, secrétaire d’Etat adjointe américaine, a estimé que la Côte d’Ivoire, où deux rivaux s’opposent pour la présidence, le président sortant Laurent Gbagbo et son opposant Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale, a indiqué que cet exemple ne pouvait pas être comparé au Soudan.
La Côte d’Ivoire a été divisée entre le nord et le sud pendant plusieurs années après la guerre civile de 2002.
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