Par Dr Serge-Nicolas NZI
I – Introductioin
Ce qu’il faut éviter en Côte d’Ivoire, c’est de classer les ivoiriens en deux camps opposés pro Gbagbo ou pro Ouattara. Ce genre d’étiquette avait fait des ravages dans le corps social de la Côte d’Ivoire en 1958 à la veille de la loi cadre.
Ceux qui étaient pour l’indépendance immédiate de la Côte d’Ivoire, furent qualifiés de communistes et notre frère, Me Assi Adam Camille, paix à son âme, fut expulsé vers la Guinée pour avoir appelé à voter non au référendum du 28 septembre 1958.
Rappelons simplement ici pour ceux qui ne le savent pas que la question posée par le référendum de 1958 était : << acceptez-vous que votre pays forme avec la France une communauté de peuples dont le fonctionnement est défini par le texte soumis à votre appréciation ? >>
Nous connaissons tous aujourd’hui les conséquences de ce OUI, sur l’équilibre de nos pays africains, au regard de la situation de nos peuples après plus de 50 ans d’une indépendance ratée, qui nous laisse dans le dénuement, l’amertume d’un rendez-vous manqué avec l’histoire. Parce que nous avons voulu entretenir nos propres illusions, dans la poursuite inatteignable des chimères.
Chaque ivoirien qu’il soit à Cotonou, à Tombouctou ou à Madinani peut s’exprimer sans que les anathèmes ne fusent de chaque camps. Les étiquettes dont nous parlons plus haut, ont fait beaucoup de mal à la nation et des innocents avaient fait inutilement la prison de Yamoussoukro, Assabou, pour le simple fait d’avoir souhaité une indépendance réelle.
Nous continuons donc imperturbablement la suite de notre intervention en proposant ici une méthodologie de sortie de crise. N’ajoutons pas d’autres malheurs à la situation déjà ridicule et calamiteuse de la Côte d’Ivoire.
Nous rappelons notre opposition à l’ivoirité et le fait de n’avoir jamais marchandé quoi que ce soit, ni mangé à la table de Konan Bédié et son grand ami le général Robert Gueï, ni d’Allassane Ouattara et de son cher frère Laurent Gbagbo. Nous sommes donc loin et même très loin des aficionados et autres tifosis des deux protagonistes de la crise ivoirienne.
II – Allons y à l’essentiel
Il y a crise en Côte d’Ivoire et le pays implose. Il est impuissant face aux problèmes liés à sa propre survie, à la violence des hommes et des manipulations extérieures. La médecine moderne nous dit que toute crise dans le corps humain est en rapport avec une défaillance du fonctionnement d’un processus vital essentiel.
Si ce processus défaillant n’est pas corrigé, la mort arrive comme une sanction à terme. Les médicaments ordinaires comme les antibiotiques ne servent plus à rien car prescrit tardivement à un stade avancé de la maladie. Le rétablissement dans ce cas est possible de façon extraordinaire en sortant de l’habituel pour passer à un autre régime.
Ainsi des guérisseurs africains que nous appelons les tradipraticiens, sont parfois arrivés à sauver des situations catastrophiques que la lumière de la médecine moderne n’arrivait pas à éclairer, malgré toute sa science. Attention, nous ne disons pas ici de se tourner vers la médecine traditionnelle pour tout et n’importe quoi. Mais d’essayer autre chose si l’Etat du malade qu’est la Côte d’Ivoire ne fait qu’empirer.
III – Les blocages de la crise post-électorale
Les élections présidentielles ivoiriennes étaient sensées être la voie de sortie de crise. Pourquoi ont-elles conduit à un imbroglio aussi lamentable ? Car le pays se retrouve avec deux présidents et deux gouvernements. Les positions sont diamétralement tranchées et opposées.
Le Pr. Laurent Gbagbo dit qu’il est le président élu, proclamé par les institutions de la république et investi par le Conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire, dont ont dit qu’il est pro Gbagbo. De l’autre côté le Dr. Allassane Dramane Ouattara, dit qu’il est le président élu par la proclamation des résultats du président de la commission électorale indépendante qui dit-on est pro-Ouattara.
Entre les deux il n’y a pas de place pour la neutralité car ou tu es pour l’un ou l’autre des deux camps. Le plus simple est de se taire et de composer avec celui qui l’emportera. Comme ceux qui en France se sont terrés comme des grillons pendant l’occupation allemande de juin 1940 jusqu’en Août 1944, et qui à la libération sont devenus miraculeusement les résistants de la 25ème heure.
Entre temps le pays qu’est la Côte d’Ivoire, est pris au piège d’une réalité qui ne fait que le broyer tous les jours dans une sorte de fatalité sans fin. Certains disent que la crise ivoirienne est militaire, d’autres disent qu’elle est économique et institutionnelle car c’est la faillite des hommes qui a provoqué la faillite de l’Etat et du pays. En réalité il s’agit d’une crise politique.
Le politique étant le sens et l’essence de l’existence de l’Etat, ne doit plus devenir un tabou à l’heure des comptes pour nettoyer les plaies, penser les blessures et permettre à la nation de se relever progressivement de cette immense déchirure qui risque durablement de la rendre impotente.
Ce qui est frappant aujourd’hui en Côte d’Ivoire, c’est la dégradation extraordinaire de la vie du peuple ivoirien et l’insouciance des élites politiques pour les souffrances qu’ils prétendent soulager. Il règne dans ce pays un aveuglement digne de celui du pharaon Ramsès II, face à Moïse. Est-ce une malédiction qui noircie et durcie les cœurs au point qu’aucun compromis n’est possible ? Nous sommes tous perplexes.
Gbagbo a perdu, qu’il quitte le pouvoir un point un trait et c’est tout. Si c’était si facile pourquoi il occupe encore le palais présidentiel ? De l’autre côté c’est Ouattara le vainqueur. Il est reconnu par l’union Européenne, les USA, les nations unies, l’union africaine et la CEDEAO. Ce genre de dialogue de sourd peut durer des années jusqu’à l’épuisement des protagonistes.
IV – Les tentatives de médiations
Les différentes tentatives ont échoué en raison de l’intransigeance des deux parties. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune porte de sortie. Gbagbo a dit qu’il ne cédera à aucune pression, même pas celle du président des USA. Ouattara a dit que son élection est non négociable, il est le président de la république issu des urnes. Il ne veut pas se faire voler son élection.
Telle est la ligne de blocage actuelle entre les deux camps. Dans le passé, tourmenté de l’Afrique, les médiations ont souvent échoué en raison du parti pris des médiateurs eux-mêmes. En raison de la méthodologie employée et aussi de la nature des hommes.
Celui qui écrit ces lignes était au Nicaragua en Amérique latine et à été témoin de l’élection de Violeta Barrios de Chamorro en Avril 1990 à Managua. La défaite électorale peut être aussi un ciment pour le renforcement des institutions ainsi que la démocratie, et nous y croyons pour avoir été témoin de la défaite des sandinistes qui prétendaient être les dépositaires de la renaissance nationale et de la chute d’Anastasio Somoza Debayle.
Le leader Sandiniste Daniel José Ortega Saavedra, n’est-il pas revenu au pouvoir par les urnes le 5 novembre 2006. l’alternance politique à été possible au Sénégal, au Mali et au Bénin sans effusion de sang et nous sommes convaincus que les ivoiriens peuvent faire de même, parce que la Côte d’Ivoire n’est pas un pays maudit.
Les solutions de la crise ivoirienne par la violence existent, mais nous savons tous qu’elles ne nous mèneront nulle part, car elles finiront par disloquer la société ivoirienne et conduire à l’érosion de la nation. L’économie est à terre dans les zones frontalière de l’Ouest. Des masses humaines errent hagardes et démunies, fuient vers les pays voisins, la crise politique qui ne trouve pas de solution au plan politique risque de devenir une catastrophe humanitaire.
Ceux qui proposent une vraie médiation internationale ne sont pas des gens qui conteste Ouattara et son élection par la CEI ? Ainsi que Gbagbo et son élection par le conseil constitutionnel ? Il y a longtemps que nous ne sommes pas dans ce schéma qui paralyse le pays comme un venin de scorpion rouge.
Des médiateurs capables de venir séjourner une ou deux semaines, un mois s’il le faut. Pas ceux qui viennent le matin et retournent le soir. L’Ancien président de la république du Ghana, notre frère le capitaine d’aviation, John Jerry Rollings, qui a de bonnes relations avec les deux parties peut présider une telle mission à laquelle on pourra joindre quatre anciens ambassadeurs ayant servis en Côte d’Ivoire.
Il n’ont pas la pression de sauver leur poste mais d’aider les deux parties à marcher vers un dialogue utile capable de sortir le pays de l’impasse. Nous pensons avec émotion à l’Ancien Ambassadeur Américain, Aubrey Hook, à l’Ancien Ambassadeur du Canada Emile Gouvreau, celui du Japon le Pr. Yuji Kurokawa.
Les anciens Ambassadeurs, de Suisse, Johannes Kuntz, d’Israël Daniel Kedem et celui du Mali le Colonel Saba Samaké. Tous ces diplomates étaient tous dans notre pays en 2002, ils sont des amis de la Côte d’Ivoire. Ils ont conservé de très bonnes relations avec nos populations et chacun des protagonistes de la présente crise post-électorale et surtout ont une bonne connaissance de la nature des hommes et du dossier ivoirien. Ils sont tous à la retraite.
Ils ont tous une grande expérience des négociations de paix et des relations internationales. Nous pensons que s’ils sont sollicités ils ne se déroberont pas. Ils accepteront avec plaisir d’aider la Côte d’Ivoire. Ils ne sont plus en fonction et auront moins de pression de la part de leur pays respectif.
Ils seront acceptés part les deux parties, pour une médiation franche et sincère. Parce qu’ils ont aussi par le passé, contribué à apaiser les esprits en aidant nos hommes politiques ivoiriens à savoir raison garder et à aller vers la paix.
Avoir deux fers au feu en de pareilles circonstances, c’est simplement doubler les chances d’aller vers le succès. Cette voie est porteuse d’avenir et mérite d’être explorée. N’en déplaise aux partisans du statu quo et de la guerre par procuration.
V – Méthodologie d’approche de la médiation
C’est de la paix que les ivoiriens ont surtout besoin, il faut la rendre possible dans le temps, c’est-à-dire à porté de l’action. Il n’y a donc pas de recettes magiques en politique, ni de stratégies à toutes épreuves en diplomatie. Mais il y a des méthodes qui génèrent leurs propres chances de succès. Les meilleures sont celles qui commencent par éliminer les raisons de l’insuccès.
Ainsi, pragmatiquement, c’est en intensifiant le processus diplomatique que l’on peut espérer éviter les impasses. Plus encore, on peut retourner la valeur de l’impasse: de facteur négatif, elle peut devenir si elle est animée par la bonne foi, un élément positif incitant à l’action.
Quels sont les facteurs d’impasse : la Côte d’Ivoire ne pourra pas être gouverné par une partie contre l’autre de sa population. Trouver un minimum de cohérence pour sortir du résultat électoral de la CEI et celui du conseil constitutionnel.
Rassurer nos voisins pour ramener l’harmonie et l’entente entre les pays de la sous région. La Côte d’Ivoire ne sera pas dirigée contre l’intérêt de ses voisins. Son indépendance et sa souveraineté ne doivent être mis en hypothèque par aucun gouvernement. Une fois que ces assurances sont proclamées et acceptées par tous, il y aura de la place pour la construction d’une paix juste et durable commune à toutes les composantes de la nation ivoirienne.
En d’autre terme la Côte d’Ivoire doit sortir de la passivité et de l’impasse actuelle pour inventer elle même sur les bords de la lagune ébrié, sa propre équation à l’échelle des enjeux qui conditionnent sa survie en tant que nation. Nous disons toutes ces choses simples pour avoir été modestement témoin de l’histoire de ce bas monde qui nous enseigne que ceux qui se croient grands son parfois comme l’albatros, ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Les exemples d’interventions militaires qui n’ont pas résolus les problèmes sont sous nos yeux en grandeur nature. De l’Irak, à l’Afghanistan de l’Irlande du nord à la Tchétchénie, de la Somalie jusqu’au Sahara occidentale. Aucune grande puissance militaire n’a jamais pu résoudre un problème national ou un problème ethno politique et institutionnel d’un autre peuple par la force. Même les aveugles ne nous démentiront pas sur ce point.
Quand les problèmes graves qui se posent ne trouvent pas de solutions. La diplomatie consiste à éviter de partir à la recherche d’une solution générale. < < on ne peut que se casser la gueule ! >> disent les diplomates.
Il faut plutôt rechercher un point en particulier, sur lequel tout le monde est d’accord ; on tâchera ensuite d’élargir ce point, de bâtir autour, de créer de nouvelles zones d’accord. Tout minimal qu’il est et progressivement il développera sa propre dynamique de paix.
Des exemples sont dans l’histoire : les accords de Genève du 21 juillet 1954, entre le Gouvernement Français de Pierre Mendès France et Pham Van dông pour le Gouvernement du Vietminh pour mettre fin à la guerre inutile d’Indochine, inoubliable dans la mémoire douloureuse de la France.
Les accords d’Evian du 18 mars 1962 entre la France et les nationalistes algériens, Louis Joxe et notre frère, Krim Belkacem. Les accords de Paris du 23 janvier 1973, entre le Duc THO et Henry Kissinger, pour la fin de la guerre du Vietnam. Ainsi que les fameux accords israélo-égyptien de Camp David du 17 septembre 1978, entre Menahem Begin et Anouar El Sadate.
Tous ces accords montrent qu’il est possible d’aller à la paix en Côte d’Ivoire sans passer par la mort des innocents. Après tout, Frederik De Clerk et Nelson Mandela ont pu s’entendre pour que naisse une Afrique du sud Libre et arc-en-ciel ?
La courtoisie et la sérénité des deux candidats de la présidentielle ivoirienne pendant le débat télévisé nous laisse croire qu’ils ne laisseront pas le pays sombrer dans la violence, au nom de leur couronne et de leurs ambitions personnelles, donc partisanes, partielles et parcellaires.
VI – La foire des extrémismes et des extrêmes
Dans une situation conflictuelle, il y a ceux qui sont pour la modération et la négociation, puisse qu’il faut finir par vivre sous le même toit. Il y a des extrémistes dans les deux camps en présence. C’est eux qui crient le plus, ils n’ont pas d’arguments, ils pensent que c’est une foire d’exposition des pectoraux.
Nous les avons vu hier autour du président Henri Konan Bédié, pour le pousser à refuser l’apaisement avec le RDR dont les dirigeants étaient emprisonnés à la MACA de Yopougon et le Dr Allassane Ouattara, en exil. Où sont-ils aujourd’hui tous ceux qui avaient par leurs extrémismes poussé le président Henri Konan Bédié, à cette intransigeance inutile, qui fit le lit du Coup d’Etat militaire du vendredi 24 décembre 1999, qui a plongé durablement la Côte d’Ivoire dans l’instabilité ?
Et pourtant Henri Konan Bédié, qui connaîtra lui aussi l’exil, s’est réconcilié avec le Dr Allassane Ouattara. Une entente, Gbagbo – Allassane est donc possible. Il ne faut donc pas désespérer et commettre la grave erreur du Général Emeka Odumegwu Odjukwu, l’ancien Leader de la sécession Biafraise.
Dans les négociations sur la recherche d’une solution pacifique de la guerre du Biafra. Le Général Yakubu Gown, chef du gouvernement militaire fédéral Nigérian, avait demandé par la voie diplomatique au président Félix Houphouët-Boigny, de dire au général Odjukwu qu’il acceptait l’autonomie du Biafra dans l’ensemble Nigérian.
Cette proposition fut transmise aux sécessionnistes biafrais par notre frère le ministre des affaires étrangères de Côte d’Ivoire de l’époque Me Arsène Assouan Usher, paix à son âme. Sous la pression des extrémiste de son propre camp, la réponse d’Odjukwu fut : < < c’est le Biafra ou rien. >>
Ce mot rien, à 10 mois de la fin du conflit, fut lourd de conséquences on a laissé une belle occasion de paix s’envoler et ce fut une occasion manquée à cause des positions extrêmes et maximalistes de certains. Celui qui écrit ces lignes était parmi les intervenants du colloque international sur la guerre du Biafra à Genève en 1997.
Ceux qui parlent de dégager Gbagbo par la force, seront-ils dans leur salon, ou au bar dégustant à sec un whisky écossais ou avec des glaçons tout en mangeant goulûment des petits fours ? Ou alors, ils seront bien visible au devant des troupes au moment de l’assaut final sur le palais présidentiel?
N’oublions pas que certains membres du gouvernement du Dr Ouattara sont à l’hôtel depuis plus d’un mois avec femmes et enfants. C’est une situation intenable. Que deviendraient-ils si demain le téléphone, l’eau et l’électricité étaient coupés et l’hôtel du golf, soumis à un blocus de ravitaillement ?
Voilà ce qu’il faut éviter et ce que nous enseigne les expériences d’autres conflits dans le monde, pour dire ici simplement que dans la phase actuelle nous n’avons pas besoin des matamores. Nous avons plus besoin d’acteurs politiques courageux.
Le courage en politique est d’abord une attitude, celle qui consiste à couper court à un enthousiasme démesuré, à rompre avec des peurs collectives, à s’opposer à des rumeurs, à ramener les sujets au niveau qui doit être le leur, en calmant les ardeurs des excités de son propre camp. Car on ne remporte pas une victoire contre la nation, mais avec la nation qu’on veut gouverner.
VII – Eviter la parcellisation du pays
Le danger à moyen terme en Côte d’Ivoire, si cette crise perdure, c’est la parcellisation à terme du pays. L’Etat n’ayant plus d’autorité, le pouvoir complètement démonté et emporté ailleurs. L’Etat incapable d’assurer la sécurité des personnes et des biens, amène le citoyen ivoirien à se réfugier dans sa tribu ou dans son groupe ethnique.
Car il se sent mieux protégé par sa tribu, l’Etat devient ainsi une fiction juridique dans laquelle chaque communauté se bat pour son propre intérêt, ce qui conduit à terme à l’implosion du pays. Nous avons vu cela au Libéria, en Somalie et en Sierra Leone.
La géopolitique moderne utilise le terme de libanisation, qui est un phénomène traduisant la déconfiture d’un pays ou les différentes communautés qui le constituent, entre en conflit pendant plusieurs décennies, ce qui achève la décomposition de l’Etat en faisant de l’indépendance nationale une plaisanterie, de l’intégrité territoriale, une fiction et de la souveraineté de l’Etat un rêve complètement inaccessible.
VIII – Postulat de conclusion générale
Nous sommes persuadé que toutes les propositions de dialogue, de rencontres et de discussions capables de conduire à la raison, au bon sens et à la paix seront rejetés par les jusqu’auboutismes des deux camps. Mais il n’est pas évident qu’ils auront le dernier mot.
Mieux comme d’habitude, ils traiterons ceux qui parlent de dialogue et de paix de perdre le temps de tout le monde, car Gbagbo Laurent, à perdu les élections il doit partir un point c’est tout. Ceux de l’autre côté disent que c’est Allassane Ouattara qui a perdu les élections, c’est lui qui ne veut pas accepter sa défaite prononcée par la Cour constitutionnelle.
Nous sommes exactement dans le dialogue de sourd entre Moïse et le Pharaon Ramsès II. Seulement qu’ici nous ne sommes pas aux temps bibliques, nous sommes dans la réalité contemporaine, et pourtant par une de ces grandes ironies dont la hache de l’histoire a le secret, nous nous apercevons curieusement que de longs jours de souffrances attendent la Côte d’Ivoire et les ivoiriens.
Dans l’après exode, l’Egypte connaîtra, une décomposition politique, un affaiblissement général qui fera de lui la proie des invasions étrangères et l’effondrement de sa civilisation. L’Egypte est aujourd’hui un pays arabe. Moïse lui conduira son peuple dans le désert de Canaan, pour y bâtir une nation prospère, qui connaîtra à son tour l’affaiblissement, l’occupation étrangère, l’effondrement et la dispersion de son peuple à travers le monde.
Il passera par la tentative d’extermination criminelle de la shoah, pour se réinventer une existence et un avenir dans une région plusieurs fois promises et qui finira par être le théâtre d’une guerre sans fin entre juifs et arabes. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, une guerre plongera le pays dans une mare de sang avant de rendre la Côte d’ivoire durablement ingouvernable par le vainqueur de cette épreuve de force.
Nous avons proposé la négociation, nous avons indiqué le type de négociateurs capables conduire les deux parties vers un dialogue utile et vers la paix. Nous avons indiqué la méthodologie capable de soutenir ce dialogue, nous avons relevé des exemples concrets dans histoire.
Ils nous permettent de dire ici aux extrémistes en tous genre, que tous ceux qui proposent le recours à la force des armes disent qu’ils aiment la guerre, mais à condition qu’elle se déroule chez les autres. Certains ont comme par amnésie oublié qu’ils sont originaires de pays qui ont connu la défaite militaire, l’occupation et la collaboration à plat ventre avec l’ennemi de leur pays.
Qu’ils s’occupent donc de leurs oignons qui pourrissent dans la marre boueuse de leurs combines mafieuses.
Le Pr Laurent Gbagbo et le Dr Allassane dramane Ouattara, sont des ivoiriens capables de discuter avec le sens de responsabilité qui est le leur pour sauver la Côte d’Ivoire.
Voilà pourquoi nous avons étalé à leur attention, les risques de violences et l’embrasement qui s’en suivra pour accompagner la parcellisation, le dépècement et la mort à terme de l’Etat nation que nous avons hérité de l’occupation coloniale. Si le pays s’embrase, ce sera par la faute de leur incapacité à pouvoir accoucher ensemble une culture politique capable de porter le vivre ensemble de ce peuple très créatif de Côte d’Ivoire.
Nous attendons donc des deux protagonistes de la crise post-électorale ivoirienne qu’ils donnent tord au grand dramaturge Allemand, Bertolt Brecht, quand il disait : < < Nous voulûmes être des frères, nous ne sûmes même pas devenir des amis. >>
Que la paix soit au cœur de la vie politique ivoirienne, en ce début d’année, pour rendre à la Côte d’Ivoire sa raison d’être et son énergie créatrice.
Merci de votre aimable attention.
Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en communication
Lugano ( Suisse)
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Email : nzinicolas@yahoo.fr
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