Le tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau a tenu, le mardi 04 janvier 2011, sa deuxième audience de l’affaire café-cacao.
‘’Détournement de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture privée de banque ou de commerce’’ telles sont les charges retenues contre les anciens dirigeants de la filière café- cacao. Mis sous mandat de dépôt depuis juin 2008, ce qui fait 30 mois aujourd’hui, ces trente prévenus n’ont pas encore eu droit à un procès qu’ils attendent depuis des lustres. Ouverte le 08 septembre 2010, la première audience a été renvoyée au 16 novembre, puis au mardi 04 janvier 2011. A cette audience les choses ont été renvoyées pour le vendredi 07 janvier 2011. La défense par la voix du bâtonnier, Me Koné Mamadou a souligné que les avocats ont bel et bien reçu, maintenant, tous les dossiers. Mais en revanche, ils demandent la liberté provisoire pour tous leurs clients. Du coup, Pohan Alain, président du tribunal a fait remarquer que la procédure de demande de liberté provisoire doit être adressée au procureur de la République. Le bâtonnier rétorque que cela a été déjà fait. Alors, le président précise que le tribunal peut statuer sur la question puisque tous les témoins cités à comparaître ne sont pas présents dans la salle. Cas par cas, les vingt et neuf prévenus sont passés à la barre pour expliquer au juge les motivations réelles de leur demande de mise en liberté provisoire. Les raisons étaient aussi diverses que particulières, selon les prévenus. Certains évoquaient des questions de maladie personnelle quand d’autres parlaient de funérailles de leur géniteur ou génitrice, sans oublier les questions d’éducation des enfants et la sauvegarde de la cohésion des foyers. Chacun voulait convaincre, vaille que vaille, le juge du tribunal qui les écoutait avec attention. Pour Me Adjé Luc (un ancien bâtonnier), la détention de trente mois est illégale, au regard de l’article 138 du code de procédure pénale. C’est pourquoi, il a souhaité que tous les prévenus soient mis en liberté provisoire. ‘’A l’ouverture du procès proprement dit, ils viendront répondre à la convocation de justice. Et que le juge d’instruction avait le droit de détenir les prévenus sous mandat de dépôt pour quatre mois et au plus dix-huit, au-delà de cette période, il est dans l’illégalité’’, a-t-il fait remarquer. Quant au procureur Diakité Mamadou, au nom du parquet, a expliqué qu’il n’y a rien d’illégal car la détention a respecté toutes les règles de l’art. Après avoir entendu cas par cas, tous les prévenus et leurs conseils, le président du tribunal, Pohan Alain a décidé de renvoyer l’affaire au vendredi 07 janvier 2011. Il faut le rappeler que Kouakou Firmin et d’autres prévenus, présents à cette audience de ce mardi 4 janvier, sont en liberté provisoire depuis des mois et leurs conseils auraient pris toutes les garanties de justice selon la défense des barrons.
M.Ouattara
L’Intelligent d’Abidjan
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