Par RFI
Dans le contexte d’intenses pressions diplomatiques pour pousser Laurent Gbagbo, président sortant de Côte d’Ivoire, à céder son siège à son adversaire Alassane Ouattara, la RDC fait entendre, après l’Angola, un autre son de cloche. Lundi 3 décembre, Kinshasa a reconnu certes la victoire d’Alassane Ouattara mais s’est prononcé clairement contre l’usage de la force.
Au cours d’une conférence de presse lundi 3 décembre à Kinshasa, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais a exprimé très clairement la position de son pays concernant la crise ivoirienne. « L’Afrique n’a pas besoin d’une guerre en Côte d’Ivoire. L’Afrique n’a pas besoin que des gens viennent rouler des mécaniques. Qu’on arrête avec les ultimatums, les menaces, les bruits des bottes ect…Jamais une guerre n’a été conduite avec une totale prévisibilité », a-t-il, déclaré.
« C’est vraiment faire œuvre d’apprenti sorcier que de croire qu’on peut mener une guerre comme ça, sur du papier… On va y aller, on le chasse et puis on revient et c’est tout, comme si on allait arrêter un petit malfrat du coin qui n’a rien derrière lui personne, derrière lui », a martelé le ministre congolais,avant d’ajouter qu’il « faut qu’on laisse l’Afrique régler ce problème. »
Pour Lambert Mende, la réaction à l’égard de la Côte d’Ivoire est disproportionnée au regard d’autres crises africaines. « Il y a eu des coups scandaleux. On l’a vu à Madagascar. On a chassé un président en exercice, on a vu personne sanctionner ces gens-là. On ne voit pas d’ultimatums du type : ‘tu pas la semaine prochaine sinon ceci cela’. » Le gouvernement congolais se prononce donc contre tout ultimatum et pour la négociation. Cela dit, contraiment à l’Angola, qui refuse de prendre position pour Gbagbo ou Ouattara, la RDC reconnaît la victoire de l’adversaire de Laurent Gbagbo. « Nous estimons que Ouattara a eu le plus grand nombre de voix », a précisé Lambert Mende.
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