Crise postélectoral/ La Coalition des ONG africaines prend position: « Le Conseil Constitutionnel n’a pas respecté le verdict des urnes »

L’Intelligent d’Abidjan

Créée à Dakar au Sénégal le 25 décembre 2010 à l’initiative de la Rencontre Africaine de la Démocratie et des Droits de l’Homme (RADDHO) pour le respect de la volonté populaire en Côte d’Ivoire, la Coalition des Ong africaines a produit une déclaration de presse. Dans laquelle la section ivoirienne prend position dans le débat du contentieux postélectoral. Ces acteurs de la société civile fortement engagés pour une démocratie forte et effective sur le continent africain estiment que le second tour du scrutin présidentiel Ivoirien du dimanche 28 Novembre 2010 qui a connu une grande mobilisation des électeurs (plus de 80%) s’est bien déroulé. Et ce, malgré, quelques irrégularités constatées par endroit sur l’ensemble du territoire, qui, de leur avis n’entachent pas la crédibilité du scrutin. « Les résultats du second tour ont fait l’objet d’une controverse : ceux provisoires proclamés par la CEI et certifiés par les Nations Unies reconnaissaient la victoire du candidat du RHDP, M. Alassane Ouattara avec 54,10% contre 45,90% pour le candidat de LMP, M. Laurent Gbagbo. Quant au Conseil Constitutionnel, après avoir invalidé le scrutin dans sept (07) Départements du Nord et du Centre sur requête du candidat Laurent Gbagbo, l’a proclamé vainqueur avec 51,45% contre 48,55% pour M. Alassane Ouattara. Pourtant, les Préfets des localités invalidées affirment que le scrutin s’est déroulé de façon acceptable », indique le communiqué. Ceci étant, les membres de la coalition des Ong Africaines voient un ‘’coup d’Etat électoral’’ en faveur du candidat Laurent Gbagbo car, le conseil constitutionnel aurait dû se conformer à l’article 64 nouveau du code électoral. En son alinéa 1, cet article tel que résultant de l’ordonnance 2008 portant ajustement énonce : « Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection et notifie sa décision à la Commission Electorale Indépendante qui en informe le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et le Représentant spécial du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition de la CEI. Le scrutin a lieu au plus tard 45 jours à compter de la date de la décision du Conseil constitutionnel». Or, en invalidant plus de 600.000 voix, le président Yao N’Dré a inversé le résultat du scrutin. ‘’Piétinant’’ la volonté du peuple Ivoirien. « Au regard de cette analyse, nous affirmons que le verdict des urnes n’a pas été respecté par le Conseil Constitutionnel et adhérons aux résultats provisoires proclamés par la CEI et certifiés par le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies », précise le communiqué. Avant de faire des recommandions. « La coalition recommande le respect scrupuleux de la volonté du peuple ivoirien qui s’est traduit dans les urnes, le règlement de la crise post-électorale en tenant compte de l’intérêt du peuple ivoirien ainsi que l’implication forte et constante des acteurs de la société civile dans la résolution de la crise post-électorale en vue de maintenir le processus démocratique en Côte d’Ivoire en respectant les résultats issus de urnes. Aux populations, la Coalition les invite à rester calmes et éviter de se faire manipuler au risque de perdre de vue l’essentiel de la crise actuelle qui réside tout simplement dans une volonté de confiscation du pouvoir », indique le communiqué.

M Tié Traoré

L’Intelligent d’Abidjan

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