A la faveur de la cérémonie de remise de vivres et de médicaments aux jeunes du Rhdp que son domicile a abritée vendredi dernier, le Premier ministre Charles Konan Banny s’est prononcé sur la crise aiguë que vit la Côte d’Ivoire depuis l’annonce des résultats du second tour de l’élection présidentielle ivoirienne. Il a rappelé que 2010 qui vient de s’achever était très importante pour les Ivoiriens pour la simple raison qu’elle devrait permettre de fermer la parenthèse de la crise ouverte en 2002. » Le schéma de sortie de crise amenait le peuple à être consulté. Le peuple a nourri l’espoir que la balle étant mise dans son camp, il la saisirait « , a soutenu l’ancien chef de gouvernement ivoirien. » Le peuple, a-t-il ajouté, a fait preuve de patience, convaincu que 2010 ne se terminerait pas sans qu’il ne soit consulté. Cahin-caha, c’est ce qui a été fait. Il a répondu massivement à l’appel. Il a approuvé le processus par lequel on reconnait que seul lui, est détenteur de la souveraineté en allant massivement donner son avis. Dans une démocratie, dans les temps modernes, on n’a jamais vu un tel taux de participation aussi élevé. Gloire au peuple de Côte d’Ivoire (…) Aujourd’hui, le peuple est déçu, martyrisé, blessé. Il a l’impression que ça ne sert à rien de donner son avis. Alors, nous sommes dans une situation inimaginable, même inacceptable. Il n’y a pas d’autre souveraineté que celle du peuple. Après Dieu, c’est le peuple » a martelé Charles Konan Banny. Aussi s’est-il empressé d’exhorter le peuple à renforcer sa cohésion et à ne point prêter d’oreilles aux propos de ceux qui annoncent l’apocalypse en Côte d’Ivoire si Laurent Gbagbo venait à céder à Alassane Ouattara, le fauteuil présidentiel qu’il a pourtant perdu dans les urnes. » Personne, ni aucune institution n’est au-dessus du peuple de Côte d’Ivoire. La voix du peuple est la voix de Dieu. Il faut que les Ivoiriens fassent respecter leurs voix. Le peuple de Côte d’Ivoire ne peut pas se renier. Nous sommes tous frères. Mais alors, respectons les opinions des uns et des autres. J’entends des mots qui sont prononcés comme ça à la volée : « Si on ne fait pas ceci, il y aura la catastrophe, la guerre ». « Peuple de Côte d’Ivoire, refuse la guerre. Personne ne doit t’obliger à faire la guerre, surtout quand on parle de guerre civile. Union, solidarité, fraternité, démocratie, respect des règles, sont quelques valeurs que le peuple de Côte d’Ivoire a choisies pour construire la nation » a dit le Premier ministre Charles Konan Banny. Poursuivant, il a émis le vœu que l’année nouvelle vienne couronner tous les espoirs nourris en 2010. » Aucun des candidats n’avait dit « si je ne suis pas élu, ce sera la guerre ». Tous ont dit » si je ne suis pas élu, j’accepte la défaite ». Donc, il faut se comporter en citoyen responsable. Nous n’avons pas le droit de détruire ce pays. Et je sais aussi que le peuple n’acceptera pas de s’autodétruire « , a-t-il soutenu.
Paul Koffi
Le Nouveau Réveil
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