Abidjan, le 31 décembre 2010 – Message de voeux à la nation du Président de la République.
Ivoiriennes, ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire,
2010 a été pour nous tous, à la fois une année d’espérance et une année d’épreuves. Après une longue attente et de nombreux reports, nous avons enfin pu le 31 octobre, puis le 28 novembre dernier nous rendre, dans la paix, aux urnes pour choisir le Président de la République de notre pays et vous avez massivement porté votre choix sur ma modeste personne. Je voudrais vous en remercier encore une fois.
Malheureusement, l’année 2010 se termine dans la tristesse et la désolation.
En effet, alors que nos compatriotes et les amis de la Côte d’Ivoire auraient pu tirer une légitime fierté de cette campagne exemplaire, alors que les observateurs internationaux ont tous admis la bonne tenue générale du scrutin, alors que, comme nous, le monde entier, à commencer par les Nations unies a salué la manière dont se sont déroulées les élections et en a reconnu aussitôt les résultats, l’ancien Président, Monsieur Laurent GBAGBO, use de stratagèmes qui ne trompent personne, pour contester les résultats, voire pour tenter de les inverser .
Ainsi, la grande fête qui devait couronner la fin de ce scrutin démocratique s’est transformée en deuil par ce refus du verdict des urnes.
Je voudrais renouveler mes condoléances aux familles de nos frères et sœurs, froidement abattus par les miliciens et les mercenaires étrangers, et exprimer ma compassion à tous ceux et à toutes celles qui supportent encore le poids des meurtrissures et des blessures physiques et psychologiques.
Des centaines de morts ont déjà été dénombrés. Et il y a hélas fort à craindre que ce décompte macabre ne révèle des découvertes plus terribles encore.
Tant de larmes, tant de sang pour dissimuler la vérité et tenter d’imposer le mensonge ! Mais la force illégitime et le mensonge ont leurs limites !
Chers compatriotes,
Malgré la tristesse qui domine cette fin d’année, nous avons de nombreuses raisons de croire, d’espérer et d’agir.
Tout d’abord, je me réjouis de ce que l’immense majorité des Ivoiriens ne se soient pas trompée de combat. Ils ont fait preuve de maturité en distinguant la bonne information de la propagande et en votant massivement pour le changement.
Je me réjouis également de ce que la Cote d’Ivoire soit soutenue par la quasi totalité des pays membres des Nations Unies.
De même, les grandes institutions qui régulent l’économie mondiale et celle de notre sous-région ont transféré, sans hésiter, au Président légitime que je suis, tous les instruments de gestion qui fondent la souveraineté d’un pays.
Qu’il s’agisse de la Banque Mondiale, du FMI et surtout de notre institution commune qu’est la BCEAO, chacune de ces organisations a su prendre ses responsabilités.
Tout cela est un véritable motif de satisfaction pour nous tous.
Chers compatriotes,
Chers frères, chères sœurs,
Chers amis de la Côte d’Ivoire,
Je sais que vous êtes de plus en plus impatient de voir la légalité s’exercer pleinement et partout. Vous vous demandez combien de temps durera une situation si préjudiciable à votre bien-être moral et matériel. Les opérateurs économiques nationaux et internationaux craignent pour la survie de leurs entreprises, avec ce que cela comporte de risques de faillites, donc de chômage.
Comme vous, je regrette le temps perdu et je suis impatient de pourvoir appliquer mon programme qui a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des femmes, des paysans, des travailleurs et de créer des emplois pour les jeunes.
Mais mon serment personnel et mon engagement vis a vis de tous, est d’épargner le maximum de vies humaines.
C’est pourquoi je fais preuve de patience et je déploie tous les efforts pour éviter des souffrances supplémentaires à la population.
A cet égard, je salue le concours efficace de Monsieur le Premier Ministre Guillaume Kigbafori Soro et du Gouvernement, qui ont pris des mesures urgentes pour faire face à cette situation inédite.
Chers compatriotes,
Chers frères et chères sœurs,
L’année 2011 sera celle de la rupture avec les dix années de souffrance, de pauvreté, de mort et d’assassinats.
Oui, 2011 nous donnera l’occasion d’oublier ce passé récent fait de désordre et de déchirement.
Nous allons sceller un nouveau pacte de fraternité et de solidarité. Nous allons réaffirmer notre volonté de vivre ensemble en frères et sœurs, avec tous ceux qui ont choisi de venir vivre avec nous sur la terre ivoirienne.
Dans ce nouveau contrat d’amour et de fraternité, en ma qualité de Chef de l’Etat, Président de chacun et de chacune de vous, de vous tous, je vous invite à pratiquer les vertus fondamentales que nous a enseignées le Président Félix Houphouët-Boigny : le pardon et la paix dans notre comportement de tous les jours.
Avec ces dispositions spirituelles et morales, nous ferons reculer l’incompréhension et la discorde pour nous tourner résolument vers un avenir de paix, de concorde et de prospérité.
2011 marquera le retour de la Côte d’Ivoire dans le concert des Nations et nous serons à nouveau fiers d’être ivoiriens.
A tous, je souhaite que cette année soit, avec l’aide de Dieu, une année de paix, de réconciliation, et de reconstruction de notre chère Côte d’Ivoire.
Bonne et heureuse année 2011 !
Vive la Côte d’Ivoire.
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