Charles Blé Goudé, chef des Jeunes patriotes pro-Gbagbo, a menacé mercredi de déloger Alassane Ouattara et Guillaume Soro, retranchés dans l’hôtel du Golf à Abidjan. La Cédéao compte quant à elle sur une nouvelle médiation lundi prochain.
La tension s’accroît à Abidjan. Les pro-Gbagbo veulent déloger leurs rivaux de leur QG, l’hôtel du Golf. Charles Blé Goudé, chef de file des Jeunes patriotes, a en effet exhorté ses troupes à se tenir prêtes, mercredi. « Je demande aux jeunes de Côte d’Ivoire de s’apprêter. Que les troupes aux mains nues s’apprêtent à récupérer Soro au Golf », a-t-il lancé. Guillaume Soro, à la tête des nordistes lors de la guerre civile de 2004 et ancien chef du gouvernement de Gbagbo, a été nommé Premier ministre par Alassane Ouattara. Les deux hommes sont actuellement retranchés dans un hôtel de la capitale économique, protégés par un millier de casques bleus. Charles Blé Goudé a fixé l’ultimatum au 1er janvier, laissant ainsi plané la menace de la violence, même s’il ne parle pas d’intervention armée.
Cette situation inquiète. Les Etats-Unis ont dépêché sur place des experts américains sur place pour étudier la possibilité d’évacuer les ressortissants américains en cas d’aggravation. L’équipe doit également examiner les dégâts infligés à l’ambassade des Etats-Unis par une roquette RPG tombée dans le périmètre de la mission le 16 décembre lors d’une marche des partisans d’Alassane Ouattara, président légitime aux yeux de la communauté internationale.
Nouvelle médiation le 3 janvier
Pourtant, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ne fermait pas complètement la porte aux négociations. « Quand il y a un désaccord, c’est le dialogue qui peut le régler. Et le dialogue est en cours », a souligné Goodluck Jonathan, président du Nigeria et de la Cédéao. Une délégation doit se rendre à Abidjan lundi prochain pour une nouvelle tentative de médiation. « L’issue de cette seconde visite déterminera la suite », a estimé Goodluck Jonathan.
Mardi, les chefs d’Etat du Cap Vert, Pedro Pires, de la Sierra Leone, Ernest Koroma, et du Benin, Boni Yayi, ont rencontré Laurent Gbagbo et lui ont posé un ultimatum. Le président sortant doit reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara et se retirer. Aucun délai n’a été précisé, offrant à Gbagbo un répit, alors que la Cédéao avait évoqué l’utilisation de la force. Ce dialogue semblait apaiser les esprits. Charles Blé Goudé avait en effet reporté un rassemblement pour donner une chance à la paix. La même personne, le lendemain, parle de passer à l’action. La Côte d’Ivoire balance toujours entre l’espoir d’un règlement pacifique et recours à la force.
Parallèlement, l’ancien président socialiste du Conseil constitutionnel, Roland Dumas, ainsi que l’avocat Jacques Vergès se sont envolés mercredi soir pour Abidjan, où ils devaient atterrir jeudi matin, indique Le Parisien . L’ancien ministre des Affaires étrangères sous Mitterrand a été engagé par le président sortant de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, pour défendre ses positions. Une attitude qui vient à l’encontre de celle de la France, et de la communauté internationale, qui soutient Alassane Ouattara, et qui risque donc de gêner le Parti socialiste. Sur TF1 News, le député Pierre Moscovici « regrette profondément » cet engagement aux côtés de Laurent Gbgabo. « Quant à Dumas, je regrette qu’il prête son talent à ça », ajoute l’élu du Doubs.
lejdd.fr
Les commentaires sont fermés.