AfriSCOOP Abidjan ) — Trois appels à la désobéissance civile lancés par le camp Alassane Ouattara restent lettre morte depuis maintenant trois jours, a constaté un journaliste d’Afriscoop à Abidjan.
Le premier ministre Guillaume Soro d’Alassane Ouattara avait d’abord invité les Ivoiriens à ne pas se rendre à leurs lieux de travail, avant de récidiver en début de semaine en les appelant à la « désobéissance civile ».
Ces appels ajoutés à celui de l’ancien président Henri Konan Bédié allié à Alassane Ouattara qui avait appelé les forces de défense et de sécurité à faire allégeance à ce dernier avait pour buts inavoués d’affaiblir le camp de Laurent Gbagbo et de prouver la popularité de M. Ouattara.
Mais à l’heure du constat, il se trouve que les appels azimuts à la rupture avec le camp Gbagbo n’ont pas produit l’effet escompté.
Jeudi, vendredi et même ce samedi, les Ivoiriens sont sortis massivement ; qui pour vaquer à ses occupations, qui pour faire des emplettes en vue des fêtes de fin d’année. Qui d’autres pour effectuer une opération bancaire.
Justement au sujet des banques, certaines avaient fait de la résistance pour exécuter le paiement des salaires après que le virement papier ait été ordonné par le gouvernement Aké N’Gbo (du régime Gbagbo).
Ces banques entêtées sont rentrées dans les rangs hier vendredi permettant ainsi aux fonctionnaires qui n’avaient pu toucher leur paie jeudi de le faire.
Avec la normalisation de la vie socio-économique par la garantie des salaires ce mois de décembre, l’avantage va en toute évidence au camp Gbagbo dont le rival tendait à faire croire qu’il serait dans l’impossibilité de payer les émoluments des fonctionnaires et perdrait ainsi la face à leurs yeux.
Jeudi, le conseil des ministres du gouvernement Aké N’Gbo avait déploré « quelques difficultés » dans le paiement des salaires via ces institutions bancaires.
Ce vendredi, la joie d’avant fête est retrouvée ; à Abidjan de nombreuses familles s’approvisionnent dans les marchés. En dépit de la cherté de la vie, les prix des denrées alimentaires sont accrus à la faveur de la crise postélectorale, on sent l’engouement est perceptibles dans le commerce de vivres et de jouets, à cette veille de la Noël.
Alassane Ouattara et son gouvernement sont toujours retirés dans l’enceinte de l’hôtel du Golf à l’Est d’Abidjan aux entrées duquel le blocus des forces loyales à Laurent Gbagbo reste maintenu, selon l’Opération des nations Unies en Côte d’ivoire.
Le 28 novembre dernier une élection présidentielle a eu lieu en Côte d’Ivoire qui s’est soldée par des résultats contestés par les deux parties.
La Commission Électorale Indépendante (Cei) a proclamé Alassane Ouattara « vainqueur » après un délai légal de trois jours dans le Qg de l’hôtel du Golf de ce dernier, en l’absence des commissaires centraux de la Cei et de la télévision nationale, contrairement aux usages légales de la proclamation des résultats provisoires.
Pour ces entrefaites, le Conseil Constitutionnel l’a disqualifiée, la déclarant « forclose » puis analysé les requêtes du camp Gbagbo sur les « fraudes massives », enregistrés dans le scrutin au Nord du pays.
Au final, le Conseil a invalidé les résultats de sept régions du Nord, occupé par l’ex-rébellion des forces Nouvelles, soutien d’Alassane Ouattara, et déclaré samedi 4 décembre dernier Laurent Gbagbo « élu » président de la République.
Depuis ce jeudi ou le pays vit la plus grande confusion politique de l’histoire des crises ivoiriennes, les deux camps rivaux se livrent une guerre froide sans merci après s’être mesuré lors de combats militaires le jeudi 16 décembre 2010
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