APA-Yaoundé (Cameroun) Une conférence et une marche en faveur du chef de l’Etat déclaré vaincu à la dernière élection présidentielle en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, ont été dispersées jeudi à Yaoundé et Douala, respectivement capitale politique et métropole économique du Cameroun.
Dans la première ville citée, des membres de la société civile avaient convié le public à une rencontre placée sous le thème : « Le contexte historique de la crise ivoirienne », à laquelle participait un des émissaires du camp Gbagbo, actuellement en séjour au Cameroun et enseignant à l’université de Cocody, Pierre Dagbo Godé.
Le sous-préfet de Yaoundé V, Apollinaire Olama Mvondo, pour justifier l’interdiction de la rencontre, a invoqué le fait que « cette cérémonie est inopportune car elle constitue une ingérence dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire ».
En désespoir de cause, les organisateurs de la conférence et leurs invités ont dû se transporter clandestinement dans un restaurant sis aux environs du centre-ville.
A Douala, ce sont quelque 200 Camerounais favorables à M. Gbagbo qui ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes et au canon à eau par la police.
A l’appel de partis de l’opposition et de la société civile, ils s’étaient rassemblés devant les locaux du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM).
Après des affrontements, quelques manifestants pro-Gbagbo et des journalistes ont été interpellés puis relâchés dans la nuit.
Depuis le début de la crise ivoirienne, les autorités observent un silence qui s’est transporté jusque dans l’audiovisuel public, où le mot « Côte d’Ivoire » a été proscrit des programmes.
Ce sujet occupe et préoccupe l’homme de la rue au Cameroun, avec des analyses dans la presse privée et des commentaires passionnés dans les transports publics, au marché et dans les bureaux.
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