L’impasse politique post électorale actuelle, à laquelle la Côte d’Ivoire est confrontée, fait peser sur notre pays des menaces d’une déflagration militaire et sociale aux conséquences incalculables. La gravité de la situation appelle la mise en œuvre de nouveaux mécanismes de recherche d’une solution pacifique, concertée, de manière urgente.
A cette fin, la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI) préconise la mise en place et la convocation, sans délai, du Conseil National de Sortie de Crise (CNSC) tel que prévu par les Journées de Consensus National tenues au mois de mai 2009 et approuvé par les forces vives de la nation, y compris les principaux protagonistes de la crise actuelle.
I- Les raisons d’une solution pacifique et concertée de sortie de crise
Pour la CSCI, le maintien de M. Gbagbo ou l’accession de M. Ouattara au pouvoir par des méthodes de défiance ou de force ne pourront ni réconcilier les Ivoiriens, ni ramener la paix.
En effet, les interventions militaires extérieures ou les attitudes de défiance à l’égard de la communauté internationale suivies de sanctions diplomatiques et économiques n’ont jamais abouti à des solutions durables aussi bien en Afrique que dans le reste du monde (Zimbabwe, Somalie, Soudan, Irak, Afghanistan…).
Il est temps de prendre conscience que l’impasse actuelle dans laquelle se trouve la Côte d’Ivoire est la conséquence, depuis 2002, d’une recherche de solution à la crise centrée uniquement sur les intérêts de quelques leaders politiques. L’arbitrage et la médiation de l’opinion publique nationale n’ont jamais été réellement pris en compte en dépit de certaines résolutions internationales ; d’où l’urgence et la pertinence de mettre en œuvre de nouveaux mécanismes plus inclusifs.
II- La convocation du Conseil National de Sortie de Crise avant le 07 janvier 2011
La décision du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine du 06 Octobre 2005, les résolutions 1633 (2005), 1721 (2006) et 1880 (2009) du Conseil de Sécurité des Nations Unies demandent l’adoption d’une méthode participative de résolution de la crise par l’implication de la société civile.
Par ailleurs, il convient de rappeler que les Recommandations des JCN qui prévoient la création du Conseil National de Sortie de Crise ont été signées par :
– les partis politiques : le FPI, le PDCI/RDA, le RDR, l’UDPCI, le PIT et le MFA ;
– le secteur privé : le patronat ivoirien, la Chambre de Commerce et d’Industrie ainsi que les grandes organisations professionnelles du pays ;
– les confessions religieuses : les guides religieux chrétiens et musulmans ;
– les travailleurs : les deux plus grandes et anciennes centrales syndicales ;
– les organisations de la société civile : les plus grands réseaux nationaux.
Le Conseil National de Sortie de Crise sera composé de cinquante (50) membres représentant les institutions nationales, les confessions religieuses, les partis politiques signataires de l’Accord de Marcoussis, le secteur privé, les centrales syndicales, les représentants des deux armées (FDS et FAFN), la société civile et la chefferie traditionnelle.
L’ordre du jour portera sur quatre principaux points :
– exercice du pouvoir d’Etat en rapport avec l’impasse politique et institutionnelle actuelle;
– sécurisation du territoire national par la réunification des deux armées ;
– mise en place d’un mécanisme de « Vérité, justice et réconciliation » ;
– rôle de la communauté internationale.
Les travaux dureront trois (3) jours et se tiendront dans la première semaine du mois de Janvier 2011. Les résolutions seront transmises aux institutions régionales et internationales (CEDEAO, UA, ONU…).
III- les dispositions préalables proposées par la CSCI
En attendant cet important dialogue fraternel, inter-ivoirien, la CSCI demande solennellement :
– la cessation immédiate des messages de violence dans les médias sur l’ensemble du territoire national ;
– la diffusion d’appels à l’apaisement de MM. GBAGBO et OUATTARA dans les médias ;
– la cessation immédiate des violences physiques et des assassinats sur l’ensemble du territoire national ;
– la cessation immédiate des nominations dans l’Administration et dans l’armée ;
– le non recours à toute solution militaire interne ou externe.
Fait à Abidjan, le 23 décembre 2010
Le Coordonnateur National de la CSCI
Dr N’GOUAN Patrick
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