«Celui qui se fie à la France, paie le prix de sa vie». Cette citation porte la signature du sociologue émérite, Dédy Séri. Depuis l’éclatement de la crise post-électorale, la France ne cesse de crier haut qu’il n’est pas question pour elle de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. Hélas, elle est trahie par l’acharnement de Nicolas Sarkozy contre Laurent Gbagbo, froissant régulièrement la galanterie diplomatique à l’égard de son homologue ivoirien, à qui il dénie toute légalité et légitimité. Les ultimatums et autres menaces s’amoncellent dans l’axe Paris-Abidjan sans réel effet sur le cours des événements en Côte d’Ivoire. Et là, Sarkozy semble avoir passé la vitesse supérieure, en confiant une mission morbide et mortifère à son ambassadeur basé à Ouaga, dans la capitale burkinabé. A la tête de 26 snipers, ils ont déjà mis les pieds dans la capitale économique. Leur mission est claire : abattre Laurent Gbagbo et placer Alassane Ouattara au pouvoir. En quelque sorte, lui faire subir le schéma guinéen qui a eu raison de Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte guinéenne. Réussiront-ils ce funeste dessein? Cela dépend en grande partie des Ivoiriens. Ce qui se joue, ce n’est pas la présidence de Laurent Gbagbo ; c’est la souveraineté de la Côte d’Ivoire pour lequel nombre d’Ivoiriens ont donné leur vie. Dans ses rêves les plus fous, Sarkozy ne peut tenir le discours qu’il tient sur la Côte d’Ivoire à l’Algérie ou au Rwanda. La seule condition pour que le mal (comme la France) triomphe, c’est que les hommes bons ne fassent rien, dit-on. Les Ivoiriens qui ont relevé de grands défis doivent montrer aux yeux du monde que la France ne vit que sur le sang des Africains qui ont eu le malheur d’être colonisés par les Gaulois.
Tché Bi Tché
Le Temps
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